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La journée d'un cheval libre

La journée du cheval libre n'est pas rythmée par l'alternance jour nuit. Elle se déroule selon un emploi du temps qui peut sembler décousu mais qui respecte une répartition régulière des différentes activités, la principale étant de s'alimenter.

Un rythme différent

Le rythme de vie des chevaux libres n'a rien à voir avec le nôtre. Il faut le connaître pour offrir à nos compagnons des conditions de vie compatibles avec leur nature profonde et leur permettre ainsi d'être bien dans leur peau.
Manger, manger et manger
L'occupation principale du cheval libre consiste à manger. Il y consacre environ 60 % de son temps, soit approximativement 15 à 16 heures par jour. Le cheval est capable de vivre sur des territoires assez pauvres. Il compense la pauvreté de son alimentation par la quantité. N'étant pas un ruminant, il n'a pas besoin de s'arrêter de brouter. Il se comporte donc comme une «tondeuse» infatigable, passant le plus clair de son temps à manger de l'herbe à proximité de ses compagnons. L'alimentation est d'ailleurs la préoccupation numéro un des chevaux sauvages, après la sécurité, bien sûr ! L’une des responsabilités des dominants est de trouver tous les jours des pâtures et de l’eau pour tout le troupeau.
Le sommeil : par petits bouts
La vie des chevaux libres n'est pas rythmée, comme la nôtre, par l'alternance jour-nuit. Étant donné leur état de proies menacées par divers grands prédateurs, les équidés ne peuvent pas se permettre de dormir huit heures d'affileé. Ils ne se reposent que par intermittence, piquant un petit somme de temps à autre, aussi bien de jour que de nuit. Sur une période de vingt-quatre heures, les chevaux dorment quatre à six heures. C’est bien peu, surtout si on les compare à certains félins, qui passent volontiers seize à dix-huit heures par jour à paresser. Les chevaux se relaient pour prendre du repos. C'est pour eux le seul moyen de s'abandonner aux rêves sans risquer de se faire croquer par le premier puma venu. Quand on observe un troupeau en liberté dans une pâture, on constate en général que certains animaux se reposent ou dorment profondément tandis que les autres broutent tout en surveillant les alentours.
Les déplacements
Lorsqu'ils sont en liberté, les chevaux ne broutent jamais longtemps au même endroit. Ils se déplacent lentement, tout en mangeant, dans la pâture qu'ils ont trouvée. Dès que celle-ci est rasée, le troupeau s'achemine vers d'autres herbages, sous la direction de la jument dominante, qui connaît les possibilités de la région. A moins que l'herbage soit traversé par un cours d'eau, les chevaux se déplacent quotidiennement, en file indienne, pour aller s'abreuver.
Attention, danger !
Un cheval ne se rend jamais seul à un point d'eau : c'est le lieu de guet par excellence pour les prédateurs. Rien de plus vulnérable qu'un cheval qui boit, tête baissée, dos au paysage, plus ou moins bloqué dans sa fuite par le point d'eau.

Nécessité et loisirs

Une fois qu'il a mangé, qu'il a bu, qu'il a dormi, il reste un peu de temps au cheval. Un peu de loisirs en quelque sorte !
La répartition des occupations
Le cheval consacre 60 % de son temps à se nourrir. Cela signifie qu'il broute de jour comme de nuit, sans être gêné par l'obscurité. Sa seconde activité consiste à se reposer en position debout, sans rien faire. Il passe ainsi environ 20 % de son temps. Il se tient alors souvent à côté d'un compagnon, tête-bêche, chassant l'un pour l'autre les mouches. Le cheval ne passe que 10 % de son temps couché (3,3 % allongé sur le côté et 6,6 %, couché en vache). Il lui reste donc encore environ 10 % de sa journée, qu'il consacre au déplacement, au jeu, à la toilette (parfois mutuelle) et à la reproduction lorsque c'est la saison.
La captivité ou l'équilibre chamboulé
La vie que l'homme organise pour le cheval ne reproduit guère cette répartition naturelle des activités Les repas de grain n'occupent plus les chevaux que pendant 5 % de leur temps. Ils parviennent à en passer 10 à 40 % en grignotant le foin et la paille. Il manque donc 15 à 20 % pour atteindre les 60 % prévus par la nature. Les chevaux captifs restent souvent 40 à 50 % de leur temps debout, immobiles. Étonnamment, ils n'en profitent pas pour se coucher davantage. Cette dernière activité se limite à 10-15 % de leur temps. Pour leurs «loisirs», ils dépendent de leur maître.
Gros plan
Les chevaux s'étendent de tout leur long (on parle de décubitus latéral) pendant environ une heure par jour, répartie en deux ou trois siestes de vingt minutes en moyenne chacune. Ils se couchent également en «vache», c'est-à-dire avec les jambes repliées sous le corps. On les trouve dans cette position, dite décubitus sternal, environ une à deux heures par jour.

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