Le cheval, contrairement à l'âne, n'est pas un animal territorial. C'est un vagabond migrateur qui se déplace en fonction de ses besoins alimentaires.
La notion de territoire dans la nature
Les chevaux ne sont pas territoriaux. Les mâles, accompagnés de leur harem, se côtoient donc facilement sur les lieux de pâturage ou aux points d'eau pour former de grands troupeaux. Mais attention, ces gigantesques hardes restent composées de multiples familles bien distinctes.
Le sens de la propriété
De très nombreux animaux sont territoriaux. Ils ont un sens aigu de la propriété. Ils interdisent généralement l'accès de leur "propriété privée" aux membres de leur propre espèce et du même sexe. Ainsi le chat mâle est-il prêt à se battre si un autre matou a le culot de venir chasser sur ses terres, car les espèces territoriales ne défendent l'accès de leur parcelle qu'à leurs semblables, et non à tous les animaux.
L'âne est territorial, pas le cheval
La notion de territoire implique également la délimitation des frontières du domaine par son propriétaire. Faute de clôtures, les animaux se contentent de laisser des messages visuels et olfactifs à leurs congénères. Ils déposent leurs excréments tout autour de leurs terres ou se frottent contre la végétation pour l'imprégner de leur odeur. L'âne est typiquement un animal territorial. Les mâles, restent sur leur terres et les défendent contre tous les autres ânes mâles. Ils accueillent, en revanche, les femelles et s'accouplent avec celles qui traversent leur espace vital (si elles sont en chaleur).
Un nomade polygame
Les chevaux n'entrent absolument pas dans ce schéma. Ce ne sont pas des animaux territoriaux, contrairement à la plupart des ongulés. Le mâle n'attend pas fermement sur ses terres le passage des juments. Il se déplace avec ses compagnes, sans que rien ne le retienne à la terre. C'est donc un nomade polygame, plutôt qu'un sédentaire solitaire et opportuniste. Les chevaux vagabondent donc, comme les zèbres de plaine, en grands troupeaux composés de nombreux harems distincts. Ils restent néanmoins le plus souvent dans la même région tant que la nourriture et l'eau abondent. Mais s'ils sont casaniers, c'est par conformisme et non par attachement à leur terrain. On appelle "domaine vital" l'espace au sein duquel se cantonnent les chevaux libres.
Migrations
En cas de pénurie, les chevaux peuvent migrer vers une autre région plus fertile. Ils utilisent alors toujours les mêmes chemins de transhumance et se rendent dans les mêmes herbages d'une année à l'autre.
Les chevaux ont des amis
La grosse différence entre les animaux territoriaux (comme les ânes) et ceux qui ne le sont pas (comme les chevaux) réside dans les rapports sociaux. Chez l'âne, le seul lien très fort qui se développe entre deux individus concerne la mère et son petit. Chez le cheval, au contraire, des liens d'affection étonnants se tissent entre adultes des deux sexes.
Nomades, mais casaniers
Dans les Pyrénées, les mérens ou les pottocks sont lâchés dans la montagne sur de vastes territoires. Ils rejoignent souvent tout seuls les mêmes estives que l'année précédente, par la même route de transhumance. Ils passent ensuite l'été au sein du même "domaine vital", ce qui explique que leurs éleveurs ne les perdent pas. Ils couvrent toutefois beaucoup de terrain et il n'est pas toujours facile de les retrouver, même dans le coin de montagne où ils se cantonnent.
La notion de territoire au pré
Bien que l'homme ait perturbé les structures de la vie sociale des chevaux en castrant la plupart des étalons, on retrouve des vestiges de cette "culture" dans le mode de vie que mènent nos montures au pré. De leur passé de nomades vivant en famille, les chevaux ont gardé une propension étonnante à développer des amitiés.
Un espace réduit
Les chevaux domestiques ont rarement beaucoup d'espace à leur disposition. Par ailleurs, personne n'ose lâcher plusieurs étalons ensemble dans une même pâture. La vie de nos monture, même au pré, ne ressemble donc que de loin à celle que menaient leurs ancêtres.
Toutefois, on constate que, même sur de petites parcelles, aucun cheval n'accapare une portion du terrain pour son usage exclusif. Les individus dominants chassent parfois leurs subalternes du point d'eau ou du roundball de foin, mais cela n'a aucun rapport avec la notion de propriété privée. Ils entendent juste manger et boire avant leurs inférieurs hiérarchiques.
Les copains d'abord
Sur le plan des rapports sociaux, on notera que des paires d'amis se sont constituées au sein du groupe. Les copains sont faciles à reconnaître: ils restent toujours proches les uns des autres et se prodiguent souvent des grattages mutuels. Au moment de la distribution du repas, on se rendra compte que les rapports amicaux sont indépendants des rapports de dominance. On peut être amis sans être égaux! Cette faculté à tisser des liens d'amitié est particulière aux chevaux. Ils l'ont sans doute développée grâce à leur vie de famille, non territoriale.
Les indices du pré
Si l'on prend la peine d'étudier un pré dans lequel pâturent des chevaux, on peut faire de nombreuses observations. Tout d'abord, on repérera les sentiers par lesquels les animaux se déplacent. En empruntant toujours le même chemin, ils finissent par dessiner des sentes dépourvues de végétation. On découvrira aussi la zone de roulage, toujours la même, généralement assez poussiéreuse. Enfin, en étant un peu plus attentif, on s'apercevra que les animaux se reposent souvent aux mêmes endroits. Si les chevaux n'ont pas un grand sens de la propriété, ils savent privilégier le confort dans leurs habitudes...
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