Oreilles dressées, œil vif, le cheval a vraiment l'air de prendre des nouvelles de tout ce qui l'entoure. Rien n'échappe à ses sens toujours aux aguets, car la domestication a atténué ses réactions, mais pas sa perception.
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La vue
Oreilles dressées, œil vif, le cheval a vraiment l'air de prendre des nouvelles de tout ce qui l'entoure. Rien n'échappe à ses sens toujours aux aguets, car la domestication a atténué ses réactions, mais pas sa perception.
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L'attachement du cheval à l'homme
Il faut se garder de prêter aux animaux des sentiments humains. Pourtant, tous ceux qui connaissent et aiment les chevaux l'éprouvent un jour ou l'autre : le cheval semble s'attacher à son maître. De nombreux signes en témoignent... Qu'en penser ?
Le cheval a besoin de nous
Un cheval que nous soignons et auquel nous consacrons du temps nous reconnaît. De nombreux signes laissent supposer qu'il est content de nous voir. Entre lui et nous, une relation très riche peut s'établir, à condition de ne jamais oublier que le cheval a des besoins et des facultés propres à son espèce.L'éthologie : l'étude du comportement animal
Ces dernières années, la connaissance du cheval a beaucoup évolué. Grâce aux recherches en éthologie, le dressage éthologique est apparu : il tient compte des besoins physiques et psychiques du cheval. On admet aujourd'hui que le cheval connaît la souffrance physique et mentale et qu'il est capable d'émotions. Il est difficile d'aller plus loin, car rien ne permet de mesurer scientifiquement les sentiments des chevaux. Pourtant, le cavalier qui aime son cheval et qui lui accorde du temps et de l'attention sait qu'il existe entre sa monture et lui une affection particulière.Il a besoin de présence !
Beaucoup de cavaliers ignorent combien le cheval qui vit au box ou seul au pré a besoin de leur présence. Si l'on compare la vie d'un cheval domestique et celle d'un chien, on comprend combien la relation du cheval avec son maître pourrait être améliorée. Le chien participe à la vie de la maisonnée. On joue avec lui, on le promène. Par la simple cohabitation avec l'homme, il est amené à comprendre de nombreux mots ou associations de mots et à gérer des situations très diverses.La reconnaissance de l'estomac ?
Pour les petits des mammifères, la mère nourricière a une importance capitale. Un poulain orphelin nourri au biberon marquera un attachement indéfectible à celui qui l'a élevé. En revanche, un cheval adulte ne donne pas forcément sa préférence à celui qui le nourrit.Partager de bons moments
Pour développer de vrais rapports avec un cheval, une heure de monte par jour ne suffit pas. De nombreux chevaux apprécient les soins à condition que ces moments se déroulent dans une atmosphère de bien-être et d'échange. Le cavalier a tout intérêt à s'occuper lui-même de son cheval avant et après le travail.L'importance du jeu
Le besoin de jouer est presque aussi vital pour le cheval que le besoin de manger ou de courir. Hélas, il est généralement oublié, et le cheval n'a guère pour se satisfaire que le loquet de sa porte et sa pierre à sel. Rien ne développera une plus grande complicité entre vous et votre cheval que des moments ludiques passés ensemble. Promenez-le souvent en main, en lui laissant la possibilité de flairer ce qui l'intéresse, de s'en approcher et, si possible, de jouer avec. Laissez-le souvent en liberté au manège ou dans la carrière. Une fois qu'il a satisfait son envie de bouger, essayez de développer des jeux avec lui.La notion de plaisir
Le cheval sera d'autant plus content de vous voir qu'il aura éprouvé de nombreux plaisirs en votre compagnie. Pour que les séances de travail ne deviennent pas une corvée, accordez-lui de nombreuses plages de récréation. Il doit pouvoir marcher librement, brouter un peu, jouer avec l'eau, regarder les autres chevaux. Variez le travail et modifiez souvent vos itinéraires en extérieur.La réciproque est vraie
Vous souhaitez que votre cheval vous connaisse, vous reconnaisse et vous comprenne ? Toute relation se vit à deux ! Essayez vous aussi de découvrir les mille signes qui font son langage. Mesurez ses possibilités et ses limites. Remettez-vous en question souvent. Un cheval attaché à son maître ne demande qu'à lui faire plaisir. S'il refuse d'obéir, c'est peut-être que votre demande n'est pas clairement formulée. Enfin, quelle que soit l'affection que le cheval semble manifester à votre égard, ne perdez jamais de vue qu'il n'est pas pour autant capable de sentiments humains. Cheval il est, cheval il reste.Améliorer la confiance et l'intelligence
Ne vous contentez pas de passer à la hâte un coup d'étrille avant de monter. Parlez au cheval, caressez-le, multipliez les occasions d'échange. Vous apprendrez tous les deux à bien vous connaître. Cette compréhension mutuelle retentira sur la qualité du travail et sur la satisfaction que chacun en tirera.
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Tendons et ligaments
Les tendons
Les tendons et les ligaments relient les os entre eux, ainsi que les muscles au squelette. Ils constituent aussi, hélas, le point faible des équidés.Sous le genou, les tendons
Les tendons jouent chez le cheval un rôle très important, car celui-ci marche sur la pointe de son doigt unique. Rappelez-vous que le genou du cheval correspond à notre poignet. En dessous de cette articulation, il n'y a plus aucun muscle. Seuls les tendons répercutent l'action des muscles de l'avant-bras sur les trois phalanges du pied. Le canon du cheval n'a aucun muscle, il n'est composé que de tendons.Perforé et perforant : les deux tendons à connaître
Les tendons les plus importants à connaître sont le perforant et le perforé, tous deux situés à l'arrière du canon dans la zone qu'on nomme les tendons. Le perforé est celui que l'on sent à la surface, vers l'arrière du tendon Il sert à fléchir les deux première phalanges. Le perforant est situé un peu plus en arrière, entre le perforé et l'os. Il passe en arrière du boulet et actionne la troisième phalange, dans le sabot.Les ligaments
Ne permettre que le bon mouvement
Les ligaments limitent le mouvement dans certaines directions. Le genou du cheval ne bouge, par exemple, que dans un sens. Il ne peut ni tourner sur lui-même, ni décrire des mouvements angulaires sur les côtés. Son extension est limitée vers l'avant. Il ne peut que fléchir vers l'arrière. Ce mouvement unique est le seul qu'autorise la forme des os; les ligaments ajoutent leur action en interdisant tout autre mouvement.Éviter les luxations
Les ligaments confèrent en outre sa solidité à l'articulation. Ce sont eux qui maintiennent l'une contre l'autre les deux extrémités des os qui forment l'articulation. Lorsque les ligaments sont distendus ou rompus, il se produit une luxation, c'est-à-dire une dislocation de l'articulation.Le suspenseur du boulet
Un des ligaments les plus intéressants à connaître, parce que parmi les plus fragiles, est le ligament suspenseur du boulet. Il relie le carpe (l'os du canon) au boulet. Cette structure, qui est en fait le vestige d'un ancien muscle, est beaucoup plus élastique qu'un ligament classique. Elle fait partie du stay apparatus décrit plus bas. Son rôle consiste à suspendre le boulet, comme son nom l'indique, et à éviter que cette articulation ne se retourne vers l'avant.Comment peut-il dormir debout ?
Un système de blocage
Si le cheval peut somnoler debout, sans tomber, c'est qu'il possède un système qui lui permet de bloquer les articulations de ses membres en extension presque sans effort musculaire. Lorsqu'on le voit en appui sur trois jambes, un postérieur au repos, c'est qu'il utilise le système autobloquant de trois de ses membres, ce qui lui est suffisant pour se soutenir plus facilement. Le stay apparatus est un système très complexe constitué de plusieurs muscles et ligaments qui maintiennent les articulations en extension.Sélectionné par l'évolution
Cette béquille naturelle qui permet au cheval de rester de longues heures debout sans se fatiguer n'est pas due à un hasard de son évolution. Un cheval debout a en effet plus de chances de repérer l'approche d'un prédateur qu'un cheval couché dans les hautes herbes. Ceux que l'évolution dota d'un stay apparatus ont été avantagés par rapport à ceux qui n'en étaient pas pourvus.
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Le sens de l'orientation
Dans le monde équestre, il arrive fréquemment que le cheval ramène son cavalier à l'écurie. Cela arrive parfois suite à une perte de contrôle de l'animal ; mais parfois, c'est l'homme, qui pour retrouver son chemin, fait appel au sens de l'orientation du cheval.
Le cheval et l'orientation : un mystère ?
Les animaux font appel à différentes techniques pour s'orienter. Certains possèdent de véritables petites boussoles dans leur rétine, d'autres utilisent le soleil, d'autres encore construisent des cartes mentales de leur environnement. On ne sait pas encore comment procèdent réellement les chevaux pour s'y retrouver...Comme le Petit Poucet et les Indiens
Il existe différentes façons de retrouver son chemin. Il y a, par exemple, celle du Petit Poucet, qui sème des objets repérables pour retrouver sa propre piste. Il y a aussi celle de l'Indien, qui suit n'importe quelle piste à la trace. Les chevaux savent utiliser l'une et l'autre. Il suffit d'un bon odorat et d'un bon sens de l'observation pour repérer un crottin, une trace de fer, une branche brisée, etc. Ils ont donc bien la capacité de suivre une piste, surtout la leur.Une boussole dans la tête
On peut aussi penser que les chevaux possèdent, comme les passereaux, des cellules visuelles sensibles au champ magnétique terrestre. Bien que cela n'ait jamais été démontré, les équidés dissimulent peut-être de telles petites boussoles quelque part dans leur cerveau ou dans leurs rétines.Une carte en mémoire
Une troisième manière de retrouver son chemin consiste à se repérer grâce à une carte. Non pas une carte routière, mais une carte mentale: un plan des lieux, mémorisé lors de leur fréquentation. C'est grâce à de telles cartes mentales que nous sommes capables d'aller aux toilettes, en pleine nuit, sans allumer la lumière, et sans nous cogner à tous les meubles. Nous avons un plan des pièces et de leur contenu dans le cerveau.Observation Les chevaux semblent capables d'une semblable prouesse - même s'ils s'avèrent moins performants que les chiens, par exemple. Les tests de labyrinthe ou de contournement d'un obstacle par le chemin le plus court donnent, en effet, un net avantage à ces derniers. Mieux vaut donc ne pas trop faire confiance à sa monture pour trouver des raccourcis ou des détours pertinents. En revanche, les chevaux ont à la fois une excellente mémoire et un remarquable sens de l'observation. Ces deux qualités leur permettent très certainement de se souvenir, par exemple, que la maison forestière se trouve à gauche du lac et derrière la parcelle en friche.
Un mystère à percer
A lors, quel est le secret des chevaux? La vérité, c'est que personne n'a véritablement étudié l'orientation chez les chevaux. En revanche, l'expérience et une connaissance empirique permettent d'affirmer qu'ils sont très performants dans ce domaine, souvent davantage que leur maître.Une excellente ouïe
Les chevaux ont une meilleur oreille que leur cavalier. Ils perçoivent des sons de plus faible intensité et sur une plus large gamme de fréquences. Il est donc tout à fait possible que nos montures entendent les hurlements du moniteur ou les bruits de la forge du club bien avant les humains. Ils pourraient donc s'orienter aussi grâce aux bruits.L'orientation... au pif
Pour retrouver son chemin, il n'est pas toujours nécessaire, pour le cheval, de savoir construire des cartes mentales des régions qu'il traverse, ni même d'avoir le sens de l'orientation. Avec un odorat bien développé et une bonne mémoire, il peut facilement suivre la piste... au nez.Le parfum de l'écurie
En forêt, lorsque la vision est limitée, les chevaux s'orientent au moins autant par l'odorat que par la vue. Nous avons toujours du mal à l'imaginer, tant nous sommes handicapés, dans ce domaine, par rapport aux animaux. Le cheval ne souffre heureusement pas d'une telle infirmité et possède le flair d'un limier. Il lui est sans doute possible de percevoir l'odeur familière de l'écurie à des kilomètres de distance. Tel le saumon qui remonte les fleuves et les rivières en suivant les effluves de son torrent natal, les équidés se contentent parfois de remonter la piste des senteurs de la maison.Un paysage d'odeurs
Même loin du club ou en terrain inconnu, les chevaux peuvent aussi utiliser leur odorat. Chaque bosquet, chaque champ, chaque étang possède son odeur. Toutes ces exhalaisons aident vraisemblablement les chevaux à retrouver leur chemin dans la forêt profonde. Il est même possible qu'ils élaborent de véritables cartes mentales sur une base olfactive. De telles cartes d'odeurs se superposeraient dans leur mémoire aux données de leur vision. Cela suffirait à expliquer que nos montures s'y retrouvent dans un sous-bois où nous sommes complètement perdus.Une vision panoramique
Leur grande taille et leur longue encolure permettent aux chevaux de voir de haut. En terrain découvert, le cheval dispose donc d'un meilleur point de vue que l'homme pour situer les lieux ou repérer au loin un site familier.Un flair de limier
Faites donc l'expérience de laisser votre cheval rênes longues lorsque vous vous serez aventuré un peu plus loin que d'habitude. Ayant compris que c'est à lui de décider de la direction à prendre, il utilisera ses larges naseaux pour s'orienter.
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L'odorat et le goût
L’odorat et le goût font office de système d’identification. L’odorat permet au cheval de faire le tri entre le familier et l’inconnu. Goût et odorat l’aident à distinguer ce qui est comestible de ce qui ne l’est pas et à apprécier la qualité de l’eau.
L’odeur joue un rôle important dans l’établissement des liens entre la jument et son poulain. La jument identifie l’odeur de son poulain au premier contact et distingue ensuite sans peine celui-ci des autres poulains du troupeau.
Un cheval ne broute pas à proximité de crottins dont son odorat lui signale la présence. C’est important, car il évite ainsi d’attraper des parasites intestinaux.
D’une certaine façon, les odeurs participent également à la délimitation du territoire. Les chevaux déposent des crottins et de l’urine autour de leur territoire afin d’en marquer les limites pour les autres chevaux. Ces limites olfactives leur sont aussi présentes qu’une barrière peut l’être pour nous.
L’odorat
En terrain inconnu
Un cheval se sert de son odorat très développé pour examiner les objets qui lui sont inconnus. Quand il entre dans une écurie ou un paddock nouveaux, il commence par en flairer tous les recoins et par s’ébrouer pour analyser ce nouvel environnement.Pour reconnaître les amis et les ennemis
Chaque individu, animal ou humain, dégage une odeur corporelle particulière. Les chevaux distinguent chaque odeur et reconnaissent de loin amis et ennemis. Pour se saluer, ils se flairent le nez. C’est, en quelque sorte, l’équivalent équin de notre poignée de main.L’odeur joue un rôle important dans l’établissement des liens entre la jument et son poulain. La jument identifie l’odeur de son poulain au premier contact et distingue ensuite sans peine celui-ci des autres poulains du troupeau.
L’odeur du cavalier : décisive
Bien sûr, les chevaux connaissent notre odeur. Elle leur est agréable ou désagréable. Le couple cheval-cavalier ne peut fonctionner si le cheval est dérangé par l’odeur de son cavalier. Mieux vaut éviter, quand on vient monter ou soigner un cheval, de se parfumer. Les molécules synthétiques des parfums sont très fortement perçues par les animaux qui, en général, ne les apprécient guère.A l’état sauvage : hygiène et territoire
Les chevaux perçoivent les odeurs de très loin. Un étalon flaire une jument en chaleur à une distance de 600 à 800 mètres. Ils détectent aussi les points d’eau, même très éloignés.Un cheval ne broute pas à proximité de crottins dont son odorat lui signale la présence. C’est important, car il évite ainsi d’attraper des parasites intestinaux.
D’une certaine façon, les odeurs participent également à la délimitation du territoire. Les chevaux déposent des crottins et de l’urine autour de leur territoire afin d’en marquer les limites pour les autres chevaux. Ces limites olfactives leur sont aussi présentes qu’une barrière peut l’être pour nous.
Bon à savoir
Contrairement au chien, au chat et à bien d’autres animaux, le cheval n’a pas de babines mais des lèvres capables d’attraper très habilement tel brin d’herbe et non tel autre. C’est pourquoi on parle de nez, ou de bout du nez, et non de museau.Attention, danger !
100 g d’if suffisent pour tuer un cheval. Ce conifère se reconnaît aisément à ses baies rouge vif. Il est très commun car on l’utilise pour constituer les haies. Prenez soin de ne jamais attacher votre cheval à proximité d’un de ces arbres. D’une manière générale, méfiez-vous des conifères et des buissons à feuilles charnues et brillantes ou bicolores (vert et jaune).Le goût
Les chevaux choisissent leur nourriture d’abord par l’odorat, puis par le goût. Le bout du nez et les lèvres, couverts de moustaches ultrasensibles, agissent comme des doigts et lui permettent de faire le tri entre ce qu’il veut manger et ce qu’il veut laisser de côté.Gourmand
Une fois flairés et analysés, les aliments sont différenciés par le goût : sucré, amer, aigre ou salé. Les chevaux acceptent le goût amer mais l’apprécient peu. Ils ont un net penchant pour les sucreries. Il est préférable de ne pas leur donner de sucre en morceaux qui provoque comme chez nous des caries. En revanche, les carottes et les pommes sont les bienvenues. Certains chevaux apprécient également les goûts inhabituels et épicés tels que la menthe et le gingembre.L’avoine, très énergétique, a été pendant des siècles l’aliment du cheval, avec l’orge et le fourrage. On la remplace souvent aujourd’hui par des granulés d’aliments complets équilibrés, mais il est bien de donner un peu de céréales de bonne qualité au moins de temps en temps.Plantes vénéneuses
Le goût est un mécanisme de sécurité vital pour le cheval : il apprend de bonne heure à reconnaître les plantes toxiques. Toutefois, il faut rester vigilant, car les chevaux n’étant plus élevés dans la nature, ils ne développent pas toujours cet instinct. Ne laissez pas votre cheval brouter n’importe quelle plante – attention en particulier aux conifères. Certains contiennent des poisons mortels. Les chevaux évitent de manger les boutons d’or (renoncules), mais ils en mâchent parfois avec une bouchée d’herbe, car ces fleurs n’ont pas le goût amer des autres plantes toxiques. Par chance, elles ne sont dangereuses qu’en grande quantité.
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La toilette naturelle
Le cheval ne nous a pas attendus pour apprendre à maintenir sa peau en bon état. A l'état sauvage, il connaît plusieurs techniques de «toilettage» qui lui permettent de se débarrasser des corps étrangers et des parasites, de soulager démangeaisons et irritations, d'entretenir poils et crins.
Si l'occasion se présente et que le temps n'est pas trop frais, la plupart des chevaux apprécient également l'eau : ils y trempent le nez, s'aspergent généreusement en agitant la tête ou les pieds et, parfois, s'y roulent complètement.
La peau, organe des sens
La peau est un organe des sens très important pour le cheval. Fortement innervée, elle lui fournit de nombreuses informations sur son environnement et le protège contre les variations de température et les intempéries. Son entretien est donc vital.La toilette naturelle n'est pas un pansage
Dans notre esprit, une bonne toilette ou un pansage doivent débarrasser les poils et les crins de toute trace de boue, de poussière ou de graisse. Le cheval, lui, se fait une idée bien différente du nettoyage : rien de tel qu'un bon bain de sable ou de terre pour se gratter le dos et chasser peaux mortes, parasites et autres hôtes indésirables. Quant à la graisse, qu'elle reste où elle est ; ce suint protecteur imperméabilise le poil et protège le cheval des intempéries. Et un solide cataplasme de boue soulage efficacement démangeaisons et irritations.Des outils efficaces
Pour se frotter, se gratter, retirer les corps étrangers et chasser les parasites, le cheval dispose de plusieurs outils très efficaces : ses lèvres préhensiles, qui attrapent, pincent et massent, sa langue rugueuse qui nettoie, ses incisives qui grattent et frottent peau et poils en profondeur. De plus, le large rayon d'action de son encolure flexible lui permet d'atteindre de nombreuses parties de son corps.Aide-toi, la nature t'aidera
Il reste néanmoins de nombreuses zones inaccessibles : la base de la queue, le dos, le garrot, l'encolure, la nuque et la tête. Pour gratter, frotter et nettoyer ces parties de son corps, le cheval utilise des supports à la fois solides et rugueux permettant une friction efficace : tronc d'arbre, rocher, buisson épais. Les chevaux en captivité, eux, ont recours à un piquet de clôture, au montant du box et aux murs offrant des angles et des surfaces adaptées au toilettage.Une bonne roulade
Enfin, pour se frotter efficacement le dos et la nuque et s'octroyer un agréable massage général, rien de tel qu'une bonne roulade. Les chevaux se roulent fréquemment, avec un plaisir évident. Ils choisissent en général un sol bien sablonneux ou poussiéreux. Les bains de boue sont également très pratiqués. Leurs vertus sur la peau ne sont plus à démontrer, et les chevaux n'ont pas besoin de lire les ouvrages de médecine naturelle : ils le savent d'instinct.Si l'occasion se présente et que le temps n'est pas trop frais, la plupart des chevaux apprécient également l'eau : ils y trempent le nez, s'aspergent généreusement en agitant la tête ou les pieds et, parfois, s'y roulent complètement.
Le toilettage réciproque : une question de confiance
Pour procéder à une toilette agréable, satisfaisante et peu fatigante, les chevaux pratiquent volontiers des échanges.Un «toiletteur» choisi
Le cheval s'approche d'un congénère avec lequel il a de bonnes relations et lui fait comprendre son intention en faisant mine de le frotter du nez ou des lèvres. Si l'animal sollicité accepte, les deux chevaux se placent de façon à pouvoir se gratter mutuellement. Laisser un congénère s'approcher ainsi est un signe de confiance. Chaque cheval n'a que quelques partenaires de toilettage. Deux chevaux se toilettant mutuellement sont assez proches. Les séances de nettoyage leur procurent des sensations agréables, renforçant leurs liens et leur confiance réciproque.Une toilette éducative
L'un des premiers gestes de la jument après la mise bas consiste à nettoyer son poulain. Elle s'imprègne ainsi de son odeur, découvre et identifie son corps ; en même temps, elle sèche et nettoie le poil, active la circulation du sang et stimule les muscles en les massant. Par la suite, la mère continue à toiletter son petit. Et bien sûr, elle lui enseigne les gestes du toilettage réciproque. Ces séances stimulent les sens du poulain et lui apportent plaisir et bien-être, contribuant à son développement et à son épanouissement. Très vite, le poulain explore lui aussi le corps de sa mère. Par les réactions de cette dernière, il apprend à distinguer les bons gestes des mauvais : morsures, pincements, interventions sur des zones sensibles sont aussitôt sanctionnés.
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L'agressivité
Bien que le cheval ne soit pas agressif par nature, il peut le devenir en deux circonstances : lorsqu'il ne peut pas fuir et lorsqu'il a appris que l'agression peut lui être profitable.
Le cheval agressif peut aussi menacer son «interlocuteur» d'un coup de pied. Il commence par fouailler l'air de la queue, puis tourne la croupe vers sa cible avant de faire mine de lui décocher une ruade.
. Entre juments, de sérieuses altercations peuvent intervenir lorsqu'une nouvelle concubine intègre le harem ou lorsqu'un des membres de la famille souhaite remettre en question la hiérarchie établie.
De même, certains chevaux de propriétaires comprennent que leur maître est un faible qui recule face aux menaces. Là encore, la fermeté s'impose. Il ne faut pas se laisser intimider, mais remettre fermement l'animal à sa place par un comportement de dominant. Cela ne signifie pas qu'il faille se montrer violent. C'est surtout une affaire d'autorité.
L’agression chez les chevaux libres
L'agression fait partie du répertoire comportemental des chevaux libres. Toutefois, dans la nature, tout est fait pour réduire les situations de conflit et permettre aux protagonistes de faire l'économie d'une bagarre.Minimiser les risques
Dans la nature, les chevaux vivent en familles stables. Au sein de chaque harem, composé d'un étalon et de plusieurs juments (de une à sept) suivies de leurs petits (jusqu'à deux ans), règne une certaine harmonie. Chacun connaît sa position dans le groupe. Aussi, les actes d'agression se limitent-ils, le plus souvent, à de simples menaces. Une jument dominante se contente en général de coucher les oreilles pour remettre un insolent à sa place. A l'état sauvage, les chevaux font donc l'économie de la plupart des actes d'agression. Ils évitent ainsi le risque souvent mortel d'une jambe cassée ou d'une morsure qui s'infectera.Le langage de l'agression
Un cheval qui couche les oreilles affiche clairement ses intentions belliqueuses. C'est la première étape de la menace. Si cela ne suffit pas à décourager l'importun, le cheval se met à balancer la tête de haut en bas, en allongeant l'encolure, pour se donner un aspect encore plus effrayant. Ensuite, les menaces se précisent : l'animal montre les dents ou mime une morsure. Si nécessaire, il peut passer à l'acte et mordre son ennemi.Le cheval agressif peut aussi menacer son «interlocuteur» d'un coup de pied. Il commence par fouailler l'air de la queue, puis tourne la croupe vers sa cible avant de faire mine de lui décocher une ruade.
L'agressivité des mâles
Dans la nature, les véritables combats surviennent presque uniquement entre étalons. L'enjeu du combat est généralement la possession d'une femelle. En dépit d'un rituel d'intimidation qui tend à réduire la violence de l'affrontement, il n'est pas rare qu'un des protagonistes soit gravement blessé. Entre juments, de sérieuses altercations peuvent intervenir lorsqu'une nouvelle concubine intègre le harem ou lorsqu'un des membres de la famille souhaite remettre en question la hiérarchie établie.
Savoir se défendre
Les chevaux sont également capables de se montrer agressifs pour se défendre ou défendre leur progéniture éventuellement contre d'autres espèces. La jument protège son petit. En général, l'étalon se charge de la protection de son groupe. Si la fuite n'est plus possible ou si le danger se fait trop pressant, il n'hésitera pas à vendre chèrement sa peau.Le cheval agressif
Nos chevaux domestiques sont vraisemblablement moins agressifs que leurs cousins sauvages. Nous les avons sélectionnés dans ce sens depuis plus de 5 000 ans. Toutefois, certaines situations peuvent réveiller leurs instincts.L’agressivité envers l’homme
Les chevaux se montrent rarement agressifs vis à- vis des hommes. Mais cela arrive. La situation qui provoque le plus fréquemment l'agressivité du cheval est l'impossibilité de fuir. S'il ne peut échapper à ce qu'il considère comme un danger, le cheval peut passer à l'attaque. Il est donc sage de toujours laisser une porte de sortie, même illusoire, aux chevaux. S'ils se sentent «coincés», un rien peut provoquer une agression.Ne pas renforcer l'agression
Certains chevaux apprennent à devenir agressifs. Si une menace à l'encontre d'un cavalier entraîne le recul de celui-ci, l'animal sera tenté de recommencer. Les chevaux de débutants essaient parfois d'intimider les cavaliers novices en baissant les oreilles ou en montrant la croupe, espérant ainsi échapper à une corvée. Heureusement, il n'y a le plus souvent aucune réelle méchanceté dans ce comportement. Il suffit de se montrer ferme pour couper court au «bluff».De même, certains chevaux de propriétaires comprennent que leur maître est un faible qui recule face aux menaces. Là encore, la fermeté s'impose. Il ne faut pas se laisser intimider, mais remettre fermement l'animal à sa place par un comportement de dominant. Cela ne signifie pas qu'il faille se montrer violent. C'est surtout une affaire d'autorité.
Les vrais méchants
Il existe quelques rares chevaux véritablement méchants. Ce sont presque toujours des animaux qui ont subi un traumatisme grave, qui ont peur de l'homme et qui éprouvent à son égard une véritable rancœur. La rééducation de tels animaux est longue et difficile. Elle ne peut être conduite que par des dresseurs expérimentés. Face à un tel danger, il faut savoir passer la main.
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Le toucher
Parler de l'ouïe, de la vue ou encore de l'odorat du cheval semble naturel. Mais on songe rarement à évoquer son toucher, un sens pourtant très important chez ce grand quadrupède.
Une sensibilité à fleur de peau
Dès qu'on évoque le toucher, on pense aux doigts et à la main. Mais c'est oublier que ce sens n'est pas propre à l'homme : il concerne en effet toute la surface du corps des animaux.Hypersensibilité
Si l'on touche une chenille avec une brindille, on la voit immédiatement se contracter, réagir, se déplacer pour éviter ce contact. Si l'on est soi-même heurté si peu que ce soit, à un bras, au dos ou ailleurs, on sent cet attouchement et on cherche instantanément à savoir ce qui l'a provoqué. Le cheval est lui aussi sensible sur tout son corps. Il est même très sensible, son sens du toucher étant extrêmement développé. Ainsi, le simple contact d'une mouche, sur presque toutes les parties de son corps, fait immédiatement frémir sa peau.Le toucher : une source de plaisir
Qui dit sensibilité de la peau dit aussi conscience des caresses. Et les chevaux aiment les caresses! Celles de leurs congénères, bien sûr, avec lequels ils peuvent, tête-bêche, se gratter, se mordiller mutuellement la base de l'encolure. Mais ils aiment aussi les caresses de l'homme. Et pas seulement les tapotement amicaux sur l'encolure, destinés à les récompenser d'un effort au cours d'une balade ou après un parcours sans faute. A ces flatteries, ils préfèrent une longue séance de pansage, pour autant qu'elle soit correctement effectuée (sans passer l'étrille sur les os, par exemple). Ainsi, lorsque le pansage lui est agréable, il n'est pas rare que le cheval se mette à mordiller délicatement celle ou celui qui le panse. Exactement comme il ferait avec un congénère en train de lui gratter le cuir du garrot.Un sens inégalement réparti
La peau, parcourue de nerfs sous-jacents, est donc le siège du sens du toucher. Ces nerfs sont plus ou moins nombreux et développés selon les zones du corps. Ainsi, le bas des jambes est relativement peu sensible aux mouches, alors que l'animal supporte difficilement la présence de ces insectes sur le pourtour des yeux et de la bouche.La preuve par les « grattouilles »
Comme tout organe, la peau du cheval peut être agressée de bien des manières (irritations, hématomes, maladies, etc.). On voit alors l'animal se gratter, par exemple derrière la tête avec un de ses postérieurs, ou se frotter la croupe contre un arbre en manifestant une satisfaction visible. N'est-ce pas là une preuve de plus de la sensibilité de sa peau ?Des « poils-mains »
Les vibrisses, ces longs poils tactiles qui ornent le bout du nez du cheval, sont pour lui l'égal d'une véritable main. C'est grâce à elles qu'il découvre, qu'il « ausculte » les objets excitant sa curiosité. Toucher quelque chose du bout du nez est plus important pour lui que de le voir. Et si on coupe ses vibrisses, sous prétexte de toilette, on le voit alors se heurter brutalement les lèvres au bord de sa mangeoire. Pourquoi? Parce qu'il ne peut plus tâtonner pour la trouver.La sensibilité des pieds : une source d'informations
Les chevaux libres ont un pied très sûr. Une grande sensibilité leur permet de jauger sans erreur le sol sur lequel ils marchent et de poser les pieds avec une grande précision.Une marche adaptée au terrain
Chez le cheval, le pied est l'un des sièges privilégiés de la sensibilité tactile. La chair située sous la sole et la fourchette, très riche en vaisseaux sanguins et en terminaisons nerveuses, perçoit la moindre aspérité du terrain solide, marécageux, caillouteux, sablonneux, etc. et permet au cheval d'adapter son équilibre, le déplacement de ses membres et son allure en fonction des informations reçues. Et quatre pieds, ça donne beaucoup d'informations!Plus doucement ou plus vite ?
Une nuit, en Inde, un cavalier français suivait un guide sur un mauvais sentier, pour retourner en ville. Trouvant l'allure du cavalier du pays un peu rapide dans l'obscurité, il lui demanda de ralentir. Mais sa mauvaise connaissance de la langue, lui fit dire « Plus vite ! » au lieu de « Plus doucement ! ». Le guide fut étonné, mais il accéléra. La galopade à travers la nuit noire devenant très risquée, le Français redemanda de ralentir. En se trompant encore de mots ! Et l'allure s'accéléra encore... Cette folle chevauchée se termina sans que les chevaux aient buté ou fait un seul faux pas. Mais il faut préciser que les deux cavaliers avaient complètement rendu la main à leur monture : un cheval libre « voit » avec ses pieds !Attention, danger !
Pour faire disparaître certaines boiteries, on procède parfois à une opération: la névrotomie. Mais il s'agit d'une véritable modification du pied du cheval, qui présente de sérieux inconvénients: ce pied perd toute sensibilité tactile. En conséquence, le cheval n'est plus très sûr lorsque le terrain est varié, comme à travers landes et forêts.Toucher et équitation
C'est évidemment en faisant appel à la sensibilité tactile de tout le corps du cheval que le cavalier parvient à obtenir de lui ce qu'il souhaite. Car que donneraient les effets de rênes, les actions de jambes ou les déplacements d'assiette sur un animal dépourvu du sens du toucher ?
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Emotivité et influx nerveux
Le cheval, comme tous les animaux qui, dans la nature, sont des proies, est un animal très émotif. Les émotions qu'il éprouve et celles qu'il a éprouvées dans le passé dictent sa conduite. Pendant le dressage, soyez attentif aux émotions que vous suscitez chez votre monture.
Chaque expérience que vit le cheval se colore d'une émotion. Si cette dernière est plutôt agréable, l'animal garde un bon souvenir de la situation et est tenté de la reproduire. Si, au contraire, il éprouve une émotion négative, il aura de l'aversion pour l'expérience qui l'a provoquée. Il évitera autant que possible de se retrouver dans la même situation. Si le renouvellement de cette mauvaise expérience lui est imposé, il l'abordera avec réticence, voire en résistant.
Les émotions
Les émotions participent à la décision et à l'action. Ce sont également des vecteurs de communication entre les animaux et entre les espèces. Elles influencent en permanence le comportement du cheval. Il faut savoir en jouer !L'animal ressent-il des émotions ?
Lorsqu'un cavalier évoque les « émotions » de son cheval, il lit souvent un doute dans le regard de son interlocuteur. La capacité des animaux à ressentir des émotions n'est guère admise. Inconsciemment, on attribue à l'homme le monopole des émotions. Pourtant les équidés, comme la plupart des mammifères, éprouvent des émotions qui déterminent leur comportement.La «couleur» de l'émotion
Voici quelques-unes des émotions primaires que les chevaux partagent avec nous : la joie et la tristesse, la surprise (la curiosité) et le dégoût, la colère et la peur. Ces émotions pourraient être qualifiées de « positives » ou de « négatives ». Elles suscitent le plaisir ou, au contraire, l'aversion.Chaque expérience que vit le cheval se colore d'une émotion. Si cette dernière est plutôt agréable, l'animal garde un bon souvenir de la situation et est tenté de la reproduire. Si, au contraire, il éprouve une émotion négative, il aura de l'aversion pour l'expérience qui l'a provoquée. Il évitera autant que possible de se retrouver dans la même situation. Si le renouvellement de cette mauvaise expérience lui est imposé, il l'abordera avec réticence, voire en résistant.
La part de l'émotion dans le dressage
Tous les grands maîtres de l'équitation moderne insistent sur la nécessité d'un marquage positif de la mémoire. Il faut toujours laisser les chevaux sur une bonne impression en les récompensant et en leur accordant un moment de repos après l'exécution correcte d'un nouvel exercice. Toute bagarre, toute punition associent, au contraire, un mauvais souvenir à la situation qui l'a fait naître.Surdoués de l'empathie
L'empathie désigne la contagion des émotions. Être doué d'empathie, c'est être capable de percevoir et de ressentir les émotions éprouvées par un autre. Indéniablement, les émotions sont communicatives. Un cheval qui dresse la tête, l'air inquiet, communique sa peur à tout le groupe. Les équidés sont très sensibles aux émotions des autres. Ils perçoivent avec beaucoup d'acuité, chez les humains, la moindre variation émotiveL’influx nerveux
La notion d'influx nerveux renvoie à la manière dont les nerfs véhiculent l'information. Mais, le plus souvent, cette expression, dépouillée de sa signification biologique, désigne la propension du cheval à réagir aux sollicitations du cavalier.Une expression à oublier
Un bon influx nerveux, au sens biologique du terme, est ce qui permet au cheval de se montrer attentif aux ordres que lui donne son maître et d'y réagir instantanément. Mais on emploie en général cette expression pour parler d'un cheval nerveux, réactif, émotif, qui a tendance à se porter vivement en avant à la moindre sollicitation. Elle entretient donc une certaine confusion entre obéissance au quart de tour et énervement stérile, entre capacité à réagir vite et émotivité excessive.Attentif, mais pas nerveux
Ne confondez pas, donc, influx nerveux et émotivité. Une monture trop émotive s'énerve facilement. Si c'est le cas, son attention se disperse. L'excès d'émotion génère une certaine confusion dans les réponses que l'animal fait aux demandes du dresseur. Préférez un cheval placide qui répond au quart de tour, mais dans le calme, à vos injonctions, à un animal plein de feu qui fait tout dans le désordre.Le geste induit l'émotion
Chaque émotion est indissociable des comportements qui lui sont liés. Ainsi, un cheval à qui l'on demande de piaffer pendant plusieurs minutes ne tarde pas à éprouver les sentiments qui, dans la nature, provoquent le piaffer. Autrement dit, il est rapidement excité, même si la demande est faite dans le calme. Ce phénomène est bien connu des acteurs qui finissent par éprouver les sentiments qu'ils miment au point de voir leur pression artérielle ou leur rythme cardiaque s'emballer. Voilà pourquoi il ne faut jamais prolonger les exercices qui s'appuient sur des comportements liés, dans la nature, à des états de forte excitation : passage, piaffer, levade, etc.
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Les robes
Les robes présentent bien des nuances auxquelles les cavaliers ne savent pas toujours donner un nom. Heureusement, elles sont groupées en grandes catégories facilement reconnaissables ! On appelle robe la couleur du cheval, définie par l'ensemble de ses poils et de ses crins. Les robes peuvent être simples, composées, de deux ou de trois couleurs mélangées, de deux couleurs par plaques.
Les robes simples
Les robes simples présentent une seule couleur pour les poils et les crins, avec parfois des nuances. Elles comportent le blanc, l'alezan, le café-au-lait et le noir.Alezan
Les polis de l'alezan sont jaunes, orange ou cuivrés. Les crins sont parfois levés. L'alezan de base est une chaude teinte cannelle, mais il existe de nombreuses nuances, comme l'alezan doré, l'alezan cuivré et l'alezan brûlé qui fait penser à un grain de café.Café au lait
Le cheval café-au-lait est d'un beau doré pâle, avec des crins «lavés» c'est-à-dire plus clairs que le poil. Cette robe est similaire au palomino américain.Noir
Le noir véritable est une robe assez rare. On distingue le noir franc, le noir mal teint (avec des zones plus claires) et le noir jais, aux brillants reflets sombres.Blanc
On appelle blanc tout cheval qui semble blanc, bien que le blanc véritable soit très rare. Souvent, il s'agit d'un cheval gris blanchi par l'âge.Les robes composées
On appelle robes composées les robes comportant une couleur principale, les crins et les extrémités étant noirs. Les robes composées sont le bai, l'isabelle et le sourisBai
Le bai est composé de poils rouges, les extrémités et les crins étant noirs. Il existe différentes sortes de bai, du bai clair au bai brun foncé en passant par le bai châtain.Isabelle
L'isabelle est composé de poils jaunes, les extrémités et les crins étant noirs. Il peut être clair, ordinaire ou foncé. Les chevaux isabelle ne sont pas communs dans toutes les races.Souris
Un cheval gris souris possède un poil gris cendré plus ou moins foncé avec des extrémités noires. Dans les nuances foncées, il paraît parfois uni. Cette robe spectaculaire n'est pas courante.Les robes de poils mélangés
Ces robes comportent des poils de deux ou trois couleurs différentes mélangés sur tout le corps. Les crins sont souvent eux aussi mélangés.Gris
Poils blancs et polis noirs ou brun mélangés, en proportion variable. Le gris peut être plus au moins clair, pommelé, fer au ardoisé (avec des nuances bleutées). Les chevaux gris sont foncés lorsqu'ils sont jeunes et blanchissent en vieillissant.Aubère
Poils rouges et poils blancs mélangés. L'aubère peut être clair, ordinaire ou foncé.Louvet
Poils jaunes au rouges mélangés à des poils noirs, ou bien poils jaunes à la base et noirs à l'extrémité. Beaucoup de louvets ont une raie de mulet (raie sombre courant sur l'échine) et des crins noirs.Rouan
L'unique robe comportant trois poils mélanges est le rouan: poils rouges, noirs et blancs. Le rouan peut être clair (le blanc domine), foncé (le noir domine) ou vineux (le rouge domine).
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Les rituels de contact
Le cheval est un animal éminemment social qui a besoin de contacts fréquents avec ses congénères. Lorsqu'on lui en laisse la possibilité, il établit des relations sociales avec ses semblables. Le langage employé est à la fois gestuel et tactile.
Le contact naturel
Afin de bien comprendre ce qui se passe entre les chevaux domestiques qui vivent à l'écurie, il faut connaître les relations normales que les chevaux vivant à l'état sauvage établissent entre eux.En liberté
Dans la nature, les chevaux vivent souvent en famille ou, plutôt, en harem. Chaque étalon dispose de quelques juments, qui sont suivies de leurs petits (jusqu'à deux ans). Il existe également des groupes de jeunes mâles vivant sans femelles. Bien entendu, les chevaux mâles ne sont pas castrés et vivent en communauté avec les juments et les poulains.Dans le harem, on se connaît
La manière dont s'effectue le contact entre deux individus dépend à la fois de leur sexe et du fait qu'ils se connaissent déjà ou non. Le plus souvent, les chevaux sauvages se connaissent puisqu'ils vivent en famille. Ils savent donc quelle est la position hiérarchique de chacun. Ils éprouvent plus ou moins de sympathie pour les autres membres du clan. Le contact sera donc différent s'il s'agit de deux «copains» ou de deux individus qui ne s'apprécient guère. Les premiers se flairent juste les naseaux et restent paisiblement côte à côte, tandis que les seconds s’évitent plutôt ou échangent des menaces. Entre l'étalon et les juments, le contact peut prendre la couleur du flirt si Madame est bien disposée !Rencontre entre inconnus
Lorsque deux individus qui ne se connaissent pas se rencontrent, la communication est avant tout gestuelle et olfactive. Par la position de son corps et sa manière de se mouvoir, le cheval indique à la fois son sexe, le statut hiérarchique auquel il prétend et ses dispositions. Les chevaux ayant l'odorat beaucoup plus développé que nous, leur nez leur indique aussi l'état hormonal et peut-être émotionnel de leur «interlocuteur». C'est ainsi que deux chevaux qui se rencontrent pour la première fois adoptent parfois un comportement typique, comme le piaffer pour les mâles. Ils vont ensuite s'approcher prudemment l'un de l'autre et se renifler les naseaux. Ce premier contact est souvent suivi d'un couinement et d'un lancé de l'antérieur vers l'avant. S'il s'agit d'un mâle, il reniflera aussi les zones génitales du nouvel arrivant ainsi que ses éventuelles déjections.Le contact au club
Le contact rituel entre les chevaux de club varie beaucoup selon que l'établissement respecte ou non les besoins sociaux des chevaux. Cela va d'un simple bonjour en passant dans le premier cas à une foire d'empoigne dans le second.Le contact : fondamental
Au club aussi, le contact entre deux individus varie selon qu'ils se connaissent bien ou non. Dans les établissements qui souhaitent disposer d'une cavalerie équilibrée et de montures fiables, tous les chevaux se connaissent. L'instructeur prend soin de mettre ses animaux au pré ensemble ou de les lâcher régulièrement dans un même paddock. En procédant de la sorte, il permet l'instauration d'une hiérarchie claire, synonyme de bon ordre social. Les animaux ont alors beaucoup moins tendance à se menacer les uns les autres, encore moins à échanger des coups de pied.Les chevaux mal socialisés sont dangereux
Mais il existe, hélas, des établissements où les chevaux ne sont jamais lâchés ensemble et où ils n'ont donc pas l'occasion d'établir des rapports sociaux. Il n'y a pas, entre eux, de hiérarchie. En outre, les chevaux souffrent souvent d'un manque de relations avec leurs congénères. De tels animaux manifestent parfois une très grande envie d'aller à la rencontre de leurs semblables et traînent véritablement leur cavalier pour s'approcher d'un congénère. La rencontre risque d'être assez mouvementée, d'autant que les animaux sont déséquilibrés psychologiquement. Le malheureux cavalier a de grandes chances de se faire bousculer ou marcher sur les pieds, de recevoir un coup d'antérieur destiné au cheval inconnu, etc.
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Le système lymphatique
La lymphe et les ganglions
Les vaisseaux lymphatiques courent parallèlement aux artères et aux veines. Ils ramènent la lymphe au c¦ur. Ils sont parsemés de ganglions, véritables usines de détoxication et de lutte contre l'infection.Une «soupe» nutritive
Tout le corps du cheval baigne dans un liquide que l'on compare souvent à une soupe nutritive. Ce liquide interstitiel coule entre les cellules, auxquelles il apporte de l'oxygène, de la nourriture et dont il emporte les déchets. Cette espèce de mer intérieure communique en permanence avec le sang au niveau des capillaires. Les globules blancs et la plupart des petites molécules transitent librement entre les capillaires sanguins et le liquide interstitiel. Seuls les globules rouges restent dans le «compartiment» sanguin.Un système de vidange tissulaire
Le rôle du système lymphatique consiste à drainer le liquide interstitiel en surplus et à éviter qu'il ne s'accumule dans les tissus. Il s'agit donc d'un système de tuyauterie qui ramène l'excédent de liquide interstitiel dans la circulation sanguine. On appelle lymphe ce liquide qui remonte de la mer intérieure vers le c¦ur. Les vaisseaux lymphatiques constituent un réseau qui suit celui des veines. Les gros troncs terminaux se jettent finalement dans les grosses veines, juste en amont du c¦ur, que l'on nomme veine cave antérieure et veine sous-clavière. Mais, à la différence des veines, les vaisseaux lymphatiques ne contiennent pas de muscles qui favorisent la remontée du liquide vers le c¦ur. Il suffit donc parfois de peu de chose pour que le système s'engorge.Les ganglions filtrent la lymphe
Tout le long des vaisseaux lymphatiques, la lymphe est filtrée par des ganglions. Ces petites usines de désinfection contiennent des macrophages: des globules blancs mangeurs de bactéries. En cas d'infection, ces ganglions se mettent à gonfler. Cela signifie qu'ils font une guerre sans merci aux microbes qui ont envahi la région.Les organes lymphatiques
Certains organes peuvent être assimilés au système lymphatique en ce sens qu'ils sont spécialisés dans l'épuration du sang et la lutte contre l'infection.- La rate : c'est une des usines de purification du sang. C'est à son niveau que sont détruits les globules morts ou les débris divers qui flottent dans le sang. La rate produit aussi certains des éléments du sang comme les plaquettes (qui servent à la coagulation).
- Les amygdales : ce sont les remparts de l'organisme au niveau de la gorge; leur rôle est de lutter contre les microbes qui arrivent avec la nourriture et l'air inspiré.
- Le thymus : il est surtout utile au poulain, lorsque celui-ci construit ses défenses immuniaires.
Le saviez-vous ?
La lymphe représente environ 2 à 3 % des fluides qui constituent le corps du cheval. C'est elle qui permet aux graisses de passer du tube digestif dans le sang. Les chevaux ont des ganglions volumineux là où d'autres animaux n'en possèdent qu'un ou deux petits.L'appareil lymphatique du cheval
L'immobilité favorise l'engorgement des membres
Lorsque les chevaux sont enfermés à l'écurie et ne sortent pas suffisamment, il arrive que leurs jambes se mettent à gonfler. Il faut en premier lieu leur offrir davantage d'exercice.Trop-plein
C'est au niveau des jambes que la pression sanguine est plus élevée. Tout le sang tombe, en effet, de toute la hauteur du cheval dans ses sabots. Il arrive donc que les veines et les vaisseaux lymphatiques aient un peu de mal à faire remonter tout ce liquide vers le c¦ur. Lorsque le système se dérègle, les interstices entre les cellules se remplissent d'eau. Les tissus de la jambe se gonflent d'un trop-plein de liquide. Ils s'engorgent. C'est ce qu'on appelle un œdème.Immobile, il gonfle
Cela se produit lorsque les chevaux ne font pas assez d'exercice. La contraction musculaire favorise, en effet, la remontée des liquides vers le haut de la jambe. L'écrasement des fourchettes, à chaque foulée, propulse également le sang et la lymphe vers le haut. C'est donc plutôt lorsque les chevaux sont immobilisés au box que leurs jambes gonflent.C'est la raison pour laquelle on leur enserre souvent les jambes dans des bandes de repos. La pression du bandage empêche le liquide de s'accumuler dans les tissus.
Le bon geste
Marcher dans l'eau (et particulièrement en bord de mer) stimule la circulation sanguine et resserre les tissus. C'est un exercice recommandé pour prévenir ou pour réduire les engorgements.A faire
Les chevaux libres déambulent presque en permanence. Pour modéré qu'il soit, cet exercice suffit à limiter les risques d'engorgement des membres. On a tout avantage à accorder chaque jour au cheval qui vit en box quelques heures de liberté au paddock ou au pré.
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Le goût du jeu
Le jeu est un signe de vitalité. Un cheval heureux et en bonne santé conserve longtemps son tempérament joueur. Un bon dressage doit savoir tirer profit de ce goût du jeu.
Le jeu qui consiste à «faire semblant de» est un entraînement à la vie. En jouant, le poulain apprend à se battre, à défendre sa place dans le groupe, à réagir en cas de danger. Il répète tous les gestes dans un contexte où ils n'ont pas de conséquences réelles.
Enfin, le poulain se livre à une exploration systématique de son environnement. Il contourne les objets, les flaire, les pousse du nez ou du pied, les mordille, les retourne. Tous ces jeux sont d'une importance vitale pour son développement.
C'est regrettable car le cheval au box subit de nombreuses contraintes et le jeu lui serait particulièrement profitable. L'expérience a été faite d'installer des jouets dans le box de certains chevaux : jouets en bois à coulisse ou à bascule, individuels ou pour deux. Ils ont été aussitôt beaucoup utilisés. Les chevaux qui en disposaient se montraient plus gais, plus sociables et plus calmes.
Dès que le cheval se désintéresse du jeu, interrompez la séance. La notion de plaisir est fondamentale.
Le jeu : un apprentissage
Les propriétaires de chiens ou de chats jouent souvent avec leurs animaux. Bizarrement, peu de cavaliers imaginent que leur cheval a lui aussi besoin de jouer et qu'à travers le jeu, il peut apprendre une multitude de choses !Qu'est-ce que le jeu ?
Jouer, c'est imiter, faire «comme si», faire «semblant de». Pour les petits de nombreuses espèces (dont l'homme !), le jeu est le principe même de l'apprentissage. En imitant les adultes, les jeunes acquièrent les comportements qui leur permettront de survivre : reconnaissance du danger, choix des aliments, découverte de l'eau, attitude face à l'ennemi, hygiène, etc.Le jeu qui consiste à «faire semblant de» est un entraînement à la vie. En jouant, le poulain apprend à se battre, à défendre sa place dans le groupe, à réagir en cas de danger. Il répète tous les gestes dans un contexte où ils n'ont pas de conséquences réelles.
Une soupape
Plus tard, le jeu n'a plus la même fonction éducative. Mais il reste important dans la vie de la plupart des espèces. C'est une soupape. Le jeu n'est pas la réalité : il permet donc de se défouler physiquement et psychiquement. C'est une détente qui élimine le stress et dédramatise les situations.Découvrir la vie
Le poulain élevé au pré consacre plusieurs heures par jour au jeu. Il imite sa mère et les autres adultes, il se lance dans des courses-poursuites ou des combats fictifs avec les autres poulains. Il prête vie aux objets et mime les postures de défense, de fuite, d'intimidation. On peut ainsi le voir ronfler et se cabrer devant un seau, s'enfuir devant un papier qui vole.Enfin, le poulain se livre à une exploration systématique de son environnement. Il contourne les objets, les flaire, les pousse du nez ou du pied, les mordille, les retourne. Tous ces jeux sont d'une importance vitale pour son développement.
Jeux d'équipe
Les chevaux qui vivent en groupe continuent à jouer. Les jeux collectifs permettent d'oublier momentanément la hiérarchie du groupe. Les chevaux se livrent quotidiennement à des courses-poursuites, à de fausses fuites devant de faux dangers. Ils instaurent aussi des jeux plus complexes, comme essayer à tour de rôle de prendre une place enviée, sur une butte par exemple. Ils se délogent en se mordillant, en se bousculant.C’est pas la joie
Le cheval qui travaille, hélas, ne joue pratiquement plus. Non pas qu'il n'en éprouve plus le besoin, bien au contraire, mais il n'en a plus la possibilité. Privé d'échanges sociaux avec ses congénères, il vit dans un box qui ne lui offre guère de distraction.C'est regrettable car le cheval au box subit de nombreuses contraintes et le jeu lui serait particulièrement profitable. L'expérience a été faite d'installer des jouets dans le box de certains chevaux : jouets en bois à coulisse ou à bascule, individuels ou pour deux. Ils ont été aussitôt beaucoup utilisés. Les chevaux qui en disposaient se montraient plus gais, plus sociables et plus calmes.
Bon à savoir
Le cheval appréciera d'avoir des jouets pour tromper son ennui. On peut concevoir toutes sortes de hochets, d'objets suspendus, de clochettes, de bâtons basculants ou de pièces de bois coulissantes, qu'il utilisera individuellement ou partagera avec son voisin de box. Il faut naturellement qu'ils soient solides et ne présentent aucun danger pour le cheval. Jouer avec son chevalPourquoi jouer ?
Jouer avec son cheval ou lui permettre de jouer n'est pas une perte de temps, loin de là. Le jeu développe son intelligence, sa capacité d'adaptation et son adresse. Il accroît la complicité entre le cavalier et sa monture. C'est aussi le meilleur remède pour lutter contre le stress et maintenir le moral du cheval au beau fixe.Comment jouer avec son cheval ?
Lâchez votre cheval en liberté plusieurs fois par semaine (avec des protections). Essayez ensuite d'instaurer des échanges ludiques sous forme d'un apprentissage en liberté : suivre son maître dans toutes les directions en répondant à des indications de la voix, faire la révérence, s'asseoir, s'éloigner de vous et revenir à la demande. Mais faites tout cela en vous amusant : récompensez le cheval, félicitez-le quand il comprend. S'il ne respecte pas la règle, dites-le lui, mais surtout, pas de punitions, c'est un jeu !Dès que le cheval se désintéresse du jeu, interrompez la séance. La notion de plaisir est fondamentale.
Le coin du pro
Attention à la routine et à l'ennui ! Chaque période de travail au cours d'une séance doit être courte (10 min maximum) et entrecoupée de moments de détente et de récréation. Faites en sorte que la séance de travail ne soit pas une corvée pour le cheval. Il sera ainsi heureux de vous voir et disposé à apprendre.
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La notion de territoire
Le cheval, contrairement à l'âne, n'est pas un animal territorial. C'est un vagabond migrateur qui se déplace en fonction de ses besoins alimentaires.
La notion de territoire dans la nature
Les chevaux ne sont pas territoriaux. Les mâles, accompagnés de leur harem, se côtoient donc facilement sur les lieux de pâturage ou aux points d'eau pour former de grands troupeaux. Mais attention, ces gigantesques hardes restent composées de multiples familles bien distinctes.Le sens de la propriété
De très nombreux animaux sont territoriaux. Ils ont un sens aigu de la propriété. Ils interdisent généralement l'accès de leur "propriété privée" aux membres de leur propre espèce et du même sexe. Ainsi le chat mâle est-il prêt à se battre si un autre matou a le culot de venir chasser sur ses terres, car les espèces territoriales ne défendent l'accès de leur parcelle qu'à leurs semblables, et non à tous les animaux.L'âne est territorial, pas le cheval
La notion de territoire implique également la délimitation des frontières du domaine par son propriétaire. Faute de clôtures, les animaux se contentent de laisser des messages visuels et olfactifs à leurs congénères. Ils déposent leurs excréments tout autour de leurs terres ou se frottent contre la végétation pour l'imprégner de leur odeur. L'âne est typiquement un animal territorial. Les mâles, restent sur leur terres et les défendent contre tous les autres ânes mâles. Ils accueillent, en revanche, les femelles et s'accouplent avec celles qui traversent leur espace vital (si elles sont en chaleur).Un nomade polygame
Les chevaux n'entrent absolument pas dans ce schéma. Ce ne sont pas des animaux territoriaux, contrairement à la plupart des ongulés. Le mâle n'attend pas fermement sur ses terres le passage des juments. Il se déplace avec ses compagnes, sans que rien ne le retienne à la terre. C'est donc un nomade polygame, plutôt qu'un sédentaire solitaire et opportuniste. Les chevaux vagabondent donc, comme les zèbres de plaine, en grands troupeaux composés de nombreux harems distincts. Ils restent néanmoins le plus souvent dans la même région tant que la nourriture et l'eau abondent. Mais s'ils sont casaniers, c'est par conformisme et non par attachement à leur terrain. On appelle "domaine vital" l'espace au sein duquel se cantonnent les chevaux libres.Migrations
En cas de pénurie, les chevaux peuvent migrer vers une autre région plus fertile. Ils utilisent alors toujours les mêmes chemins de transhumance et se rendent dans les mêmes herbages d'une année à l'autre.Les chevaux ont des amis
La grosse différence entre les animaux territoriaux (comme les ânes) et ceux qui ne le sont pas (comme les chevaux) réside dans les rapports sociaux. Chez l'âne, le seul lien très fort qui se développe entre deux individus concerne la mère et son petit. Chez le cheval, au contraire, des liens d'affection étonnants se tissent entre adultes des deux sexes.Nomades, mais casaniers
Dans les Pyrénées, les mérens ou les pottocks sont lâchés dans la montagne sur de vastes territoires. Ils rejoignent souvent tout seuls les mêmes estives que l'année précédente, par la même route de transhumance. Ils passent ensuite l'été au sein du même "domaine vital", ce qui explique que leurs éleveurs ne les perdent pas. Ils couvrent toutefois beaucoup de terrain et il n'est pas toujours facile de les retrouver, même dans le coin de montagne où ils se cantonnent.La notion de territoire au pré
Bien que l'homme ait perturbé les structures de la vie sociale des chevaux en castrant la plupart des étalons, on retrouve des vestiges de cette "culture" dans le mode de vie que mènent nos montures au pré. De leur passé de nomades vivant en famille, les chevaux ont gardé une propension étonnante à développer des amitiés.Un espace réduit
Les chevaux domestiques ont rarement beaucoup d'espace à leur disposition. Par ailleurs, personne n'ose lâcher plusieurs étalons ensemble dans une même pâture. La vie de nos monture, même au pré, ne ressemble donc que de loin à celle que menaient leurs ancêtres. Toutefois, on constate que, même sur de petites parcelles, aucun cheval n'accapare une portion du terrain pour son usage exclusif. Les individus dominants chassent parfois leurs subalternes du point d'eau ou du roundball de foin, mais cela n'a aucun rapport avec la notion de propriété privée. Ils entendent juste manger et boire avant leurs inférieurs hiérarchiques.Les copains d'abord
Sur le plan des rapports sociaux, on notera que des paires d'amis se sont constituées au sein du groupe. Les copains sont faciles à reconnaître: ils restent toujours proches les uns des autres et se prodiguent souvent des grattages mutuels. Au moment de la distribution du repas, on se rendra compte que les rapports amicaux sont indépendants des rapports de dominance. On peut être amis sans être égaux! Cette faculté à tisser des liens d'amitié est particulière aux chevaux. Ils l'ont sans doute développée grâce à leur vie de famille, non territoriale.Les indices du pré
Si l'on prend la peine d'étudier un pré dans lequel pâturent des chevaux, on peut faire de nombreuses observations. Tout d'abord, on repérera les sentiers par lesquels les animaux se déplacent. En empruntant toujours le même chemin, ils finissent par dessiner des sentes dépourvues de végétation. On découvrira aussi la zone de roulage, toujours la même, généralement assez poussiéreuse. Enfin, en étant un peu plus attentif, on s'apercevra que les animaux se reposent souvent aux mêmes endroits. Si les chevaux n'ont pas un grand sens de la propriété, ils savent privilégier le confort dans leurs habitudes...
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La peau et les poils
La peau et ses productions, le poil entre autres, constituent une véritable armure qui protège le cheval des agressions extérieures. Si la fourrure des équidés s'avère plus efficace que nos manteaux, sa peau fonctionne à peu près comme la nôtre.
La peau : organe de protection et d’information
Organe très complexe, la peau a de multiples fonctions. Elle forme bien sûr une barrière entre le corps et le milieu environnant, mais c'est aussi un organe sensitif qui fournit une multitude d'informations sur le monde extérieur.Une grande enveloppe
La peau est une grande enveloppe qui protège l'organisme de toutes les agressions extérieures. Elle repousse les microbes, l'eau, le sel, la pollution. Elle protège du froid, du soleil, du vent, de l'acidité... Elle évite que le corps ne perde ses propres composants : eau, sel, etc.Un régulateur
La peau régule également les échanges de température avec l'extérieur. Quand il fait chaud, elle rougit et laisse le sang évacuer sa chaleur vers l'extérieur. Quand il fait froid, elle devient blanche et empêche le sang de perdre une chaleur devenue précieuse.Un organe des sens
La peau contient également de nombreuses glandes. Elle produit de la sueur qui, en s'évaporant, aide à éliminer un excès de chaleur. Elle sécrète aussi des molécules odorantes qui jouent un rôle important dans le comportement des chevaux. La peau héberge encore les poils et leurs muscles érecteurs. Enfin, l'épiderme (la couche extérieure) est l'un des organes des sens. Il contient différents types de terminaisons nerveuses qui informent le cheval sur le «toucher fin», sur la chaleur des objets, sur la douleur, etc.Une peau épaisse n'empêche pas la douleur
On entend souvent dire que les chevaux ne sentent pas la douleur du fait de l'épaisseur de leur peau. C'est une énorme bêtise ! L'épaisseur de la peau ne joue aucun rôle dans la sensibilité. Un éléphant ou un rhinocéros sentent tout aussi bien la présence d'une mouche sur leur dos qu'une souris ou tout autre animal à la peau plus fine. Ce qui permet de sentir les pattes d'une mouche, le chaud, le froid ou la douleur, ce sont des récepteurs nerveux qui se cachent dans la peau. Or le cheval dispose des mêmes récepteurs que nous. Sa peau a donc sans doute une sensibilité très proche de la nôtre. Pour avoir une idée de ce que ressent un cheval lorsqu'on le marque au fer rouge ou lorsqu'on le tatoue, il suffit d'interroger les humains qui ont vécu ces expériences traumatisantes. Autrement dit, que ceux qui prétendent que le fer rouge ne fait pas mal aux chevaux se l'appliquent à eux-mêmes !Mouillé, il se refroidit
Mouillé, le poil perd son caractère protecteur. Or le cheval est l'un des rares animaux qui partage avec nous la faculté de transpirer. En hiver, lorsqu'il fait de l'exercice avec son poil long, il est rapidement trempé de sueur. En s'évaporant, l'eau pompe toute la chaleur de la peau du cheval. Il risque donc de prendre froid en séchant. C'est pour cette raison qu'il faut continuer à faire marcher les chevaux le temps qu'ils sèchent L'activité musculaire modérée du pas compense le refroidissement On prévient également les suées trop importantes en tondant les chevaux durant la saison froide.Gros plan
Un poil boueux et sale n'est peut-être pas beau à voir, mais il est efficace. Si vous le brossez, votre cheval sera moins bien protégé.Le saviez-vous ?
Le véritable ennemi du cheval, c'est le vent. Quand la bise se lève, il cherche à s'en abriter. Dans la nature, il ira se placer à flanc de coteau, contre des rochers, contre une haie ou à la lisière d'un bois. Dans un pré clos, il doit disposer d'un abri. Un mur forme une bonne protection, s'il est bien orienté.Le poil : une protection supplémentaire
Pour le cheval, le poil est le plus efficace des manteaux. Toutefois, cette protection n'est imperméable que si elle reste sale. Le pansage réduit en effet l'efficacité isolante du poil.La présence de poils: une particularité des mammifères
Disposer d'un manteau de fourrure constitue une excellente protection contre le froid, mais aussi contre la chaleur ou contre le soleil. Les poils emmagasinent une couche d'air entre la peau et l'extérieur, exactement comme le duvet des doudounes. Or il n'y a pas de meilleur isolant que l'air. De plus, ces poils sont enduits d'un film gras : le sébum, qui les rend plus imperméables qu'un imperméable en coton huilé.L'ennemi, c'est le vent !
Les chevaux sont donc bien protégés contre le froid et la pluie. Il n'y a guère qu'un vent violent qui puisse les transir jusqu'à l'os. Pour y faire face, les équidés ont toujours besoin de disposer, dans leur pâture, d'un écran qui les protège des rafales. Ils n'ont pas nécessairement besoin d'un toit, mais il leur faut au moins un mur, une haie ou un bosquet très épais capable de couper efficacement le vent.La crasse protège
Pour être efficace, le manteau de fourrure des chevaux doit rester graisseux et sale. Les poils agglutinés et maculés de boue sont le plus chaud des manteaux. Les épis naturels permettent un excellent écoulement de l'eau jusqu'au sol. La crasse sert donc de doublure naturelle. Panser les chevaux qui vivent dehors par temps froid n'est donc pas un service à leur rendre. Mieux vaut avoir un cheval sale et en bonne santé, plutôt qu'un animal propre et malade.
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L'instinct grégaire
L'instinct grégaire du cheval est très puissant. Il ne se sent bien qu'en compagnie et il est parfois difficile de le séparer de ses congénères. Il faut comprendre cet instinct et savoir l'utiliser pour maîtriser les résistances et l'anxiété du cheval.
Pour pouvoir le dresser, l'homme doit se placer en compagnon dominant. Si le cheval trouve en lui une autorité rassurante et bienveillante, il lui accordera son respect et s'en remettra aveuglément à lui, se plaçant sous sa protection. Seule cette relation permet de contrer les effets de l'instinct grégaire et d'obtenir d'un cheval qu'il accepte de se séparer de ses compagnons sans s'affoler.
Un pour tous, tous pour un !
Les attitudes révélant l'instinct grégaire des chevaux sont fort nombreuses, qu'il s'agisse d'animaux domestiques ou sauvages. La puissance de cet instinct assure la perpétuation de l'espèce et garantit la sécurité des individus dans le troupeau.La peur d'être seul
Lorsque plusieurs chevaux broutent dans un même pré, on peut constater qu'ils ne se tiennent jamais très loin les uns des autres. Si, au cours d'une randonnée, un cavalier doit quitter le groupe pour aller en reconnaissance, par exemple, sa monture met beaucoup moins d'empressement à quitter ses congénères qu'à les rejoindre. On pourrait citer mille exemples de ce besoin qu'ont les chevaux de se regrouper, de ne pas se trouver seul, quel que soit le lieu.Assurer la fuite à temps
Pour comprendre l'irrépressible besoin de la compagnie de leurs semblables qu'ont les chevaux, il faut imaginer ce qui est leur unique moyen de défense. En cas d'attaque d'un prédateur, loup, puma, etc., le cheval ne dispose ni de griffes ni de cornes. Il doit fuir. Et plus il repère le prédateur rapidement, plus il a de chances de lui échapper : plusieurs paires d'yeux, d'oreilles et de naseaux sont plus efficaces qu'une seule. La vigilance collective est aussi ce qui permet le repos, qui serait sinon impossible. Lorsque les uns dorment ou se reposent, les autres veillent.Chacun ses responsabilités
Dans une harde de chevaux sauvages, une jument dominante garantit la sécurité des autres. Les chevaux s'en remettent à elle pour choisir les endroits sûrs, le bon moment pour se déplacer, boire, brouter ou dormir. Une hiérarchie complexe à l'intérieur du troupeau donne à chacun une place selon ses capacités. S'éloigner du troupeau, c'est se priver de l'autorité rassurante du dominant et devoir faire face à des situations difficiles à gérer.Les prédateurs
Des prédateurs se gardent bien d'attaquer un troupeau. Ils attendent patiemment qu'un animal imprudent, faible ou malade, s'éloigne du groupe pour l'attaquer. Isolé, le cheval est très vulnérable. Il sait que son salut est dans le groupe et montre donc la plus grande anxiété dès qu'il s'en trouve séparé. D'ailleurs, lorsqu'une jument dominante veut corriger un jeune impertinent, elle le chasse du troupeau. Il ne tarde pas, en général, à montrer des signes de soumission pour qu'on le laisse réintégrer le groupe.Le salut dans la fuite
En cas de danger, les chevaux en liberté se regroupent et fuient ensemble, sous la direction des dominants.Alerte !
Observons un troupeau de chevaux sauvages, comme il en existe dans les déserts américains ou australiens. Il se compose d'un étalon, de dix à quinze juments et de poulains. Tous broutent non loin les uns des autres, sans cesser de surveiller l'horizon (et il ne faut pas oublier que le champ visuel du cheval est presque de 360°). Un danger vrai ou supposé ! est repéré par l'un ou l'autre ? L'étalon s'en rend immédiatement compte et en prend la mesure. Dès qu'il le juge menaçant, il lance un ronflement. Toute la harde dresse alors la tête, en alerte, et détale en entendant le mâle émettre un second ronflement. C'est une jument dominante qui dirige cette fuite, tandis que l'étalon assure l'arrière-garde. En mordant les traînards! Lorsque tout ce petit monde se retrouve sauf, loin du danger, c'est à son instinct grégaire qu'il le doit. Sans les yeux de tous, la surveillance aurait été moins efficace; sans l'autorité de l'étalon, la fuite aurait sans doute tenu de la débandade; sans l'expérience de la jument dominante, le terrain permettant de filer grand train n'aurait vraisemblablement pas été trouvé.Utiliser l'instinct grégaire, ne pas le contrer
L'instinct grégaire commande des comportements fondamentaux qui permettent au cheval de survivre à l'état sauvage. Même lorsqu'il est tout à fait domestiqué, il ne se débarrasse jamais de ce comportement instinctif.Pour pouvoir le dresser, l'homme doit se placer en compagnon dominant. Si le cheval trouve en lui une autorité rassurante et bienveillante, il lui accordera son respect et s'en remettra aveuglément à lui, se plaçant sous sa protection. Seule cette relation permet de contrer les effets de l'instinct grégaire et d'obtenir d'un cheval qu'il accepte de se séparer de ses compagnons sans s'affoler.
Le saviez-vous ?
Un cheval qui se désaltère est très exposé à l'attaque d'un prédateur - celui-ci guette souvent à proximité des points d'eau, sachant combien les proies seront vulnérables lorsqu'elles auront le nez dans l'eau et le dos tourné. Les chevaux sauvages se rendent au point d'eau en groupe, sous la direction de la jument dominante. Certains individus montent la garde tandis que les autres boivent.
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La dentition
Les dents sont faites pour croquer et pour manger, aurait pu dire M. de la Palice ! Mais il aurait encore dû préciser que leur forme correspond à leur fonction, c'est-à-dire à la manière dont leur propriétaire se nourrit. Et que celles des chevaux sont en cela bien particulières.
Les crochets n'apparaissent chez les mâles que vers quatre ans. Les molaires, qui sont au nombre de quatre seulement dans les premières années, se complètent vers quatre ou cinq ans. Avant six ans, la bouche du cheval est définitivement formée.
Ces aspérités, nommées surdents, provoquent des blessures des joues et de la langue. Le cheval mange alors plus lentement et moins. La douleur peut aussi l'inciter à se défendre contre la main de son cavalier. Il importe donc de faire contrôler les dents une fois par an.
Une belle organisation mécanique
Selon le dictionnaire, la dent est « un organe dur, enchâssé dans la mâchoire, formé d'ivoire et recouvert d'émail ». Voilà déjà une meilleure définition que celle de M. de la Palice ! Mais elle est encore loin d'être complète en ce qui concerne le cheval.Des chiffres et des noms
Une première particularité est que les chevaux mâles ont plus de dents que les juments: 40 pour les premiers, 36 pour les secondes. Chaque mâchoire de la jument compte 6 incisives et 12 molaires. Le mâle possède en plus 2 canines appelées crochets. Seconde particularité, chaque mâchoire comporte, entre les dents de devant et les molaires, un espace libre nommé « barre ».Des drôles de canines
On peut se demander pourquoi les chevaux, qui sont des herbivores, ont des canines. Ils les tiennent en fait de leurs très lointains ancêtres, les éohippus, qui vivaient il y a cinquante millions d'années dans les forêts et qui étaient omnivores. On peut encore se demander pourquoi, après une si longue période, chez les mangeurs d'herbe qu'ils sont, ces canines devenues inutiles n'ont pas disparu. Ce serait oublier que seuls les mâles en sont dotés et que les étalons se mordent lorsqu'ils se battent pour conserver leurs juments.Utiles, les barres !
Les barres semblent être une fantaisie de la nature. Mais elles sont en fait fort utiles au cheval. Elles lui permettent de stocker quelques bouchées de fourrage pendant que ses molaires écrasent les bouchées précédentes. Le cheval a en effet besoin d'avoir une toute petite avance de nourriture : c'est un animal très craintif, toujours pressé, toujours prêt à bondir pour fuir un éventuel danger. Pour lui, un brin d'herbe supplémentaire compte !Du poulain au brouteur
Les incisives portent des noms précis. Les deux centrales sont les pinces, de chaque côté desquelles se trouvent les deux mitoyennes, elles mêmes encadrées par les deux coins. A la naissance, aucune dent n'est encore sortie. Elles apparaissent au cours du premier mois : les pinces d'abord, puis les mitoyennes et, vers un an, les coins. Vers deux ou trois ans, ces incisives de lait tombent et sont remplacées par les dents définitives.Les crochets n'apparaissent chez les mâles que vers quatre ans. Les molaires, qui sont au nombre de quatre seulement dans les premières années, se complètent vers quatre ou cinq ans. Avant six ans, la bouche du cheval est définitivement formée.
Le dentiste du cheval
C'est le plus souvent le vétérinaire qui râpe ces vilaines et douloureuses anomalies dentaires que sont les surdents. Mais ce peut être aussi un maréchal-ferrant expérimenté ou l'un de ces « techniciens dentaires » que l'on trouve maintenant dans presque toutes les régions d'élevage.Des dents qui ne cessent de pousser
Dans la nature, le cheval se nourrit principalement d'herbe et de graminées. Ces plantes, riches en silice, sont abrasives. C'est pourquoi, au fil des millénaires, les dents du cheval ont acquis une croissance quasi permanente. L'usure dûe à la mastication est compensée par une pousse constante.L'âge et la table dentaire
L'état des dents de la mâchoire inférieure du cheval (celles qui s'usent le plus) indique l'âge de l'animal. C'est « l'âge marqué » : à l'observation, on peut dire que le cheval « marque » tant d'années. Mais, après douze ou treize ans, l'usure des dents ne donne plus d'indications précises. On dit alors que le cheval « ne marque plus », qu'il est « hors d'âge ».Un défaut de la nature
La mâchoire inférieure du cheval est nettement plus étroite que celle du haut. Les molaires de ses deux mâchoires ne s'imbriquent donc pas parfaitement les unes dans les autres durant la mastication. Ce décalage peut entraîner, en particulier chez les chevaux nourris avec des aliments concentrés, une usure irrégulière des dents et l'apparition d'aspérités piquantes contre la joue.Ces aspérités, nommées surdents, provoquent des blessures des joues et de la langue. Le cheval mange alors plus lentement et moins. La douleur peut aussi l'inciter à se défendre contre la main de son cavalier. Il importe donc de faire contrôler les dents une fois par an.
Le bon geste
Pour savoir si un cheval souffre de surdents, ouvrez-lui la bouche en posant un doigt sur une de ses barres, puis passez l'index de l'autre main entre sa joue et ses molaires. Ça pique? Ça râpe? Les surdents sont là.
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La dominance
Le cheval vit en troupeau. Comme toute société, ce troupeau est structuré pour servir l'intérêt de l'espèce, du troupeau et de chacun des individus qui le compose. La nature a prévu une organisation fondée sue la dominance. Mais ce n'est pas le plus fort qui l'emporte.
Un partage équitable des responsabilités
Un dominant est celui dont l'autorité est reconnue. La dominance n'est pas établie pour toujours : elle doit être réaffirmée régulièrement. Dominer est une responsabilité. Les dominants prennent les décisions : la survie des autres dépend d'eux.L'étalon impose sa loi
Le troupeau est constitué d'un seul étalon, de plusieurs juments et de poulains âgés de moins de deux ans. Après deux ans, ces derniers sont chassés du troupeau. Parfois, l'étalon chasse une ou plusieurs juments de son harem. Dans certains cas, il le fait parce qu'elles sont âgées, donc moins bonnes reproductrices. Dans d'autres cas, il semble avoir de bonnes raisons qui nous échappent. Ces femelles écartées sont souvent récupérées par un jeune étalon qui cherche à se constituer un harem. Sur le plan de la gestion du troupeau, dans la nature, l'étalon décide.Respect des règles : le rôle de la jument
En revanche, le jeune poulain désobéissant n'a pas affaire à l'étalon. Ce dernier ne s'occupe pas non plus de savoir où le troupeau va manger et se désaltérer. L'éducation des jeunes, les règles de vie quotidienne et de survie sont assurées par une jument dominante. Il s'agit en général d'une jument d'un certain âge, expérimentée, qui représente en quelque sorte le «sage» du troupeau. Bien qu'elle ait pleine autorité, elle passe souvent le relais. Elle est, par exemple, responsable de l'éducation des poulains, mais la surveillance des tout petits est partagée avec les autres mères.Un langage clair, sans violence
Pour s'imposer, la jument dominante n'a pas besoin de se battre tout au plus se contente-t-elle de quelques mimiques menaçantes. On la respecte parce qu'elle rassure et qu'elle protège : elle sait où il faut aller pour se nourrir, boire et dormir en paix; chaque cheval se sent en sécurité tant qu'il la suit et fait ce qu'elle indique. S'il remet en question l'autorité du dominant, il sait qu'il se met en danger. La jument impose son autorité naturelle par un langage corporel clair. Si, par exemple, elle se place de face, épaules au carré, oreilles droites, naseaux plus ou moins dilatés, gare à celui qu'elle regarde ! Il s'éloigne et se tient à bonne distance. Si elle montre son flanc, baisse la tête, comme pour brouter ou vaquer à ses occupations, tout va bien: on peut s'approcher !Pas de conclusions hâtives
Ce n'est pas parce que votre cheval ne veut marcher qu'en tête du groupe qu'il est dominant. Il y a même de fortes chances pour que ce soit l'inverse : il a peur d'être mangé s'il reste en arrière. Et il ne vous fait pas confiance du tout pour le protéger. On peut difficilement définir une vraie dominance dans nos prés. Il faut se garder de trop simplifier. Seule une longue observation, notamment dans les moments clés comme la distribution des repas, vous permettra de découvrir quelques comportements types et d'avancer des hypothèses prudentes sur la hiérarchie qui s'est installée dans le petit monde du pré ou de l'écurie.La hiérarchie dans votre pré
L'existence du cheval en captivité ne reproduit pas fidèlement le modèle naturel. On retrouve certaines attitudes de base, mais elles s'appliquent souvent de façon incohérente.Le pré, ce n'est pas la liberté
Les chevaux au pré ne sont pas totalement dans leur environnement naturel. Ils vivent dans de petites surfaces closes, sans pouvoir choisir leurs compagnons. En général, le groupe ne comprend pas d'étalon, mais il peut y avoir des mâles castrés. Les chevaux organisent alors une petite société artificielle, qui ne correspond plus à celle du troupeau libre. Une hiérarchie précise s'installe qui peut être remise en question lors de l'introduction d'un nouveau compagnon. Les dominants ne sont pas forcément des juments.Une dominante chez soi
Néanmoins, il se peut que vous ayez une jument dominante. Elle se reconnaît à son attitude générale. Montée, elle est capable du meilleur. Elle est plus difficile à travailler au départ, car elle sait prendre des initiatives et décide de ce qui est bon pour elle. Elle sera excellente sous la selle d'un véritable homme ou femme de cheval, et malheureuse, voire dangereuse, avec un cavalier qui la traitera durement. Au pré, elle éduque en douceur mais avec fermeté tous les chevaux qu'on lui confie. Elle n'est pas agressive, mais trouve toujours le moyen de s'imposer. Elle n'a pas son pareil pour rassurer le nouveau qui a peur, pour mater celui qui ne craint rien.A éviter
Lorsque vous voulez obtenir quelque chose d'un cheval, gardez en tête que la contrainte physique est le langage de celui qui est situé le plus bas dans l'échelle de la hiérarchie. Si le cheval vous classe dans cette catégorie inférieure, il ne vous fera plus confiance. Les problèmes engendrés sont, hélas, bien connus: difficulté à séparer le cheval du troupeau lors d'une promenade, rétivité, défenses diverses, peur injustifiée, etc.
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L'allaitement
Dans la nature, la jument passe sa vie en gestation avec déjà un petit accroché à ses basques, qui la tète sans arrêt. Heureusement, elle ne semble pas trop souffrir de devoir ainsi en permanence nourrir deux petits : celui qu'elle porte et celui qu'elle allaite.
Jusqu'à soixante-dix tétées par jour
Les poulains sont de petits voraces qui tètent sans arrêt, jour et nuit. Ils se nourrissent peu à la fois, mais très souvent. Le lait riche de leur mère leur permet une croissance ultra rapide.Quinze litres de lait par jour
Les mamelles de la jument sont au nombre de deux et se cachent entre ses cuisses. Elles commencent à se développer durant le dernier mois de la gestation. C'est lorsque le poulain a trois mois que sa mère produit le plus de lait. On estime alors qu'une bonne poulinière produit de 2 à 3,5 l de lait par jour, et ceci par centaine de kilos de poids corporel. En clair, une jument de 500 kg sécrète alors environ 15 litres de lait par jour. Ceci explique qu'une jument de trait produise environ 20 % de plus qu'une autre de selle. Toutefois, par rapport à leur poids plume, les ponettes, type shetland, ont un meilleur rendement. Il est à noter aussi que les juments qui mettent bas pour la première fois (les primipares) ont moins de lait que les matrones expérimentées (les multipares). Environ deux mois après la naissance du poulain, la quantité de lait que produit la poulinière décroît régulièrement. Heureusement, le foal (nom donné aux poulains de l'année) commence alors à s'alimenter par lui-même.Une croissance accélérée
Pour le poulain, c'est surtout pendant les deux ou trois premiers mois de vie que le lait se révèle primordial. Durant cette période, il n'a pas encore commencé à brouter, tandis que sa croissance est maximale (il prend 3 kg par jour au début de sa vie). Les ingénieurs agronomes estiment qu'il faut à peu près 6 l de lait pour que le foal prenne un kilo supplémentaire.Fastfood
Par rapport à la vache, la jument a de tout petits pis. Ses mamelles ne contiennent guère que deux litres de lait, c'est pourquoi le poulain doit téter plus souvent que les veaux. En début de croissance, on le voit se pendre à la mamelle maternelle de quarante à soixante-dix fois par jour! Plus tard, vers six mois, il ne tète plus que vingt fois par jour.Sevrage
Les pur-sang sont sevrés à 5 mois, les selle français vers 5 ou 6 mois et les chevaux de trait vers 6 à 7 mois. Sevrer le poulain est une tradition dans les élevages, où l'on cherche à préserver la jument qui porte chaque année un poulain. Mais rien ne vous oblige à faire de même : la lactation cessera d'elle-même lorsque le poulain aura entre 9 et 12 mois.Le colostrum
Ce nom barbare désigne le premier lait de la jument. Il s'agit d'un lait différent de celui qui servira à nourrir le petit pendant ses six à douze premiers mois. Il est plus épais et plus coloré, mais surtout, il contient les précieux anticorps que la mère lègue à son rejeton. Dans l'utérus de la poulinière, le poulain ne peut pas recevoir les anticorps de sa génitrice, car le placenta ne les laisse pas passer. À la naissance, le poulain n'a pas encore développé ses propres défenses immunitaires et ne bénéficie pas encore de celles de sa mère. Voilà pourquoi il est essentiel qu'il soit nourri avec le premier lait, celui qui contient les molécules qui le protégeront de l'infection jusqu'à ce qu'il ait environ deux mois. Le colostrum est produit par la poulinière au cours des deux à quatre dernières semaines de gestation. Le poulain doit boire cette potion magique dans les trois premières heures de sa vie. Ceux qui sont incapables de se lever ou qui naissent prématurément ne peuvent profiter de ce transfert d'immunité qui passe par le colostrum : ils risquent de mourir d'infection. On peut heureusement recueillir le colostrum de la jument et le donner au biberon.Le sevrage forcé : un stress
Alors que, dans la nature, les juments ne sèvrent pas leur poulain avant un an, les éleveurs les séparent de leur mère vers six mois. Cet épisode est vécu comme un stress important par le foal.Un clou chasse l'autre
Dans la nature, lorsque l'homme ne s'occupe pas des chevaux, les juments ne sèvrent leur poulain qu'après avoir accouché du suivant. En d'autres termes, c'est le nouveau-né qui chasse son grand frère des mamelles de sa mère. La transition se fait en douceur, puisque le yearling (nom donné aux poulains de un an) reste à proximité de sa mère et de son petit frère. Il arrive même de temps à autre que sa maman l'autorise à téter un peu.Les poulains sont sevrés à six mois
Lorsque l'homme s'en mêle, les choses ne se passent pas aussi bien. Les éleveurs sèvrent au plus tard leurs produits à l'âge de sept mois, soit cinq mois plus tôt que dans la nature. Le sevrage est en outre brutal. Le poulain est retiré à sa mère et souvent isolé des autres chevaux. Au stress de la séparation d'avec sa maman s'ajoute donc l'angoisse de la solitude. Ce n'est qu'après qu'il rejoindra un groupe de poulains de son âge. Il n'aura alors plus aucun contact avec les chevaux adultes qui auraient pu faire son éducation et lui enseigner les bonnes manières équines. Voilà pourquoi certains jeunes chevaux sont mal élevés et ne respectent rien. Ils ont manqué de remises en place de la part de chevaux adultes dominants !Bon à savoir
En Mongolie, mais aussi en France, on trait parfois les juments pour récolter leur lait. Celui-ci est plus proche du lait de femme que le lait de vache. Il possède également des qualités appréciées en cosmétologie. Enfin, le lait de jument sert à produire diverses boissons: le koumis, obtenu par simple fermentation, et l'arak, un alcool.
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