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La saison des amours

Il est fascinant d'observer un troupeau de chevaux sauvages durant la saison des amours et de voir comment l'étalon et les juments se témoignent leur attirance réciproque.

Le printemps : lumière et odeur

C’est au printemps que débute chez les équidés la période des amours. Dès que les jours commencent à s’allonger, la lumière stimule la sécrétion de certaines hormones, tant chez le mâle que chez la femelle, et les prépare à la reproduction. Lorsque les juments sont prêtes pour l’accouplement, elles émettent des phéromones, dont l’odeur se dégage principalement au niveau des flancs et de la croupe. L’étalon peut percevoir ces odeurs à plus d’un kilomètre de distance. Quand il sent une jument en chaleur, il commence à lui faire la cour.
Une cour assidue
L’étalon lève la tête, dilate les naseaux, pointe les oreilles et hume l’air. L’encolure arquée, secouant la tête et portant la queue en panache, il s’approche de la jument. Il peut l’encercler et la suivre en couinant et en émettant de petits hennissements. Il renifle et mordille ses flancs et sa croupe. Un étalon sait qu’il faut toujours approcher une jument latéralement pour éviter les éventuels coups de pied. Si elle est prête à accepter le mâle, la jument peut être saillie plusieurs fois au cours de ses chaleurs avant d’être pleine. La durée de la gestation est de onze mois.
Les mâles rivaux
Dans la vie sauvage, chaque mâle doit avoir sa place et la respecter. L’étalon ne tolère pas la présence d’autres mâles en âge de procréer et les chasse du troupeau. Les jeunes chevaux de deux ans se regroupent en bandes. Mais dès qu’ils arrivent à maturité sexuelle, ils se séparent et mènent une vie solitaire. Ils cherchent à former à leur tour un troupeau. Pour cela, ils regroupent parfois des juments isolées que l’étalon dominant a chassé de son troupeau. Mais très vite ils cherchent à dérober des juments dans le troupeau même, affrontant l’étalon en titre. Petit à petit, ils s’aguerrissent et l’un d’eux parvient à prendre la place de l’étalon. Seuls les mâles les plus forts et les plus audacieux pourront, à l’issue de combats parfois tragiques, évincer l’étalon et conquérir ainsi leur propre troupeau. Les étalons âgés et vaincus mènent alors une existence solitaire.
Une place chèrement défendue
Lorsqu’un jeune entier approche du troupeau, l’étalon le menace d’abord en chargeant. Si l’intrus ne se laisse pas intimider, le combat est inévitable. Les deux mâles se battent à coups de pieds et de dents. En général, l’un des combattants constate la suprématie de l’autre. Il renonce et se retire. Les deux chevaux en sont quitte pour quelques blessures plus ou moins sérieuses. Mais il arrive que l’un d’eux meure des suites du combat.
Bon à savoir
Un étalon domestiqué se comporte exactement de la même manière qu’un étalon sauvage. C’est pourquoi la présence d’une jument en chaleur peut rendre un cheval entier difficile, voire dangereux à monter pour le cavalier.

La période des poulinages

Pour que le poulain ait toutes les chances de se développer dans les meilleures conditions, la nature a prévu qu’il naisse au début de la belle saison. La saison des amours débutant au printemps et la gestation durant onze mois, le poulain verra le jour au printemps suivant. La température est clémente, l’herbe pousse...
Au bon moment
Un poulain né trop tôt souffre du mauvais temps. Faute d’herbe assez abondante, sa mère risque de manquer de lait. Inversement, un poulain né tard dans la saison est trop faible à l’entrée de l’hiver, qui risque de lui être fatal. Dès que la jument est pleine, elle refuse l’étalon, qui se désintéresse d’elle. Peu de temps avant la mise bas, la jument s’éloigne de ses congénères, recherchant la tranquillité. Quelques mois après la naissance, elle est de nouveau prête à être saillie.
Attention, danger !
Les étalons qui assurent la reproduction sont souvent des animaux agressifs et nerveux, qui sont susceptibles d’attaquer l’homme. Avant de traverser un pré où paissent plusieurs chevaux, assurez-vous qu’il n’y a pas un étalon parmi eux. On le reconnaît aisément à son physique imposant : une encolure très incurvée et massive, une croupe et des reins généralement arrondis.

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