Lorsqu'un poulain vient au monde, il lui suffit de quelques minutes pour se mettre sur les jambes, prêt à se déplacer vivement et à fuir le danger. Sa mère, habituée au contact des humains, se laisse approcher ; lui pas !
L'éducation : une affaire de tact
Comment amener le petit animal sauvage qu'est un tout jeune poulain à coopérer avec l'homme ? Comment lui faire accepter notre présence, notre contact, puis le port de la selle et le poids d'un cavalier, le carcan des brancards d'une voitures ?
Le poulain apprend très vite
A sa naissance, un poulain se trouve dans la situation d'un bébé qui ignore tout du monde dans lequel il vient d'arriver. Il apprend pourtant très vite à connaître ce qui lui est indispensable pour vivre et survivre, puisqu'il est presque adulte vers deux ans. C'est à peu près à cet âge que l'homme attend de lui des façons d'agir fort peu naturelles, qu'il va donc falloir lui enseigner.
Première méthode : le débourrage
Débourrer un poulain, c'est le soumettre aux désirs de l'homme, lui apprendre ce que sont le licol, la selle ou, plus généralement, l'exécution des ordres. Mais, s'il a passé ses deux premières années uniquement à jouer en totale liberté, il est difficile de lui faire comprendre ce que l'on attend de lui. Car il est vif, fort et les idées des humains lui sont étrangères ! Débourrer un cheval est donc une tâche difficile.
Seconde méthode : l'éducation dès la naissance
La seconde méthode pour amener le poulain à coopérer consiste à l'éduquer dès sa naissance et tout au long de ses premiers mois. Pour la mettre en œuvre, il faut intervenir au moment précis où il vient au monde. Son éducation doit en effet, commencer dès les premières minutes de son existence. Pourquoi ? Pour qu'il sache le plus vite possible que l'homme ne peut en aucun cas lui faire de mal et que sa présence peut même lui être agréable.
D'utiles caresses
Dès que le nouveau-né est sur ses jambes, on le guide vers les mamelles maternelles qu'il a souvent du mal à trouver. L'amener vers cette gourmandise vitale, c'est déjà devenir son ami. Ensuite, il convient de lui souffler longuement dans les narines, comme l'a fait sa mère dès qu'elle l'a pu, ce qui revient à lui présenter sa carte de visite (amicale ! ). Jour après jour, si possible matin et soir, en profitant de la faiblesse du jeune animal, mais en évitant toute brutalité, on l'entoure de ses bras et on l'immobilise pour lui faire sentir qu'il est subordonné à l'homme. On le caresse sur toutes les parties de son corps afin qu'il constate que ces attouchements n'ont rien de douloureux. Voilà qui demande bien du temps ? Non, quelques minutes par jour seulement ! Le poulain éduqué de la sorte n'aura plus à être débourré. Et, même si l'homme l'ignore au pré durant des mois, il demeurera facile à attraper et totalement disponible pour se laisser passer le licol.
A chaque pays sa vérité
Cavaliers «machos»
Les Argentins affirment que «les animaux se matent par la force». On ignore chez eux ce qu'est l'éducation du poulain. Lorsque l'animal est en âge d'être monté, on l'oblige par tous les moyens à accepter la selle et le poids du cavalier. Ce qui est le pire des débourrages ! Il en est de même dans tous les pays d'Amérique latine.
L'indien près de la nature
Les Indiens d'Amérique du Nord avaient un moyen très astucieux de faire accepter toutes les caresses possibles au jeune poulain ou au cheval adulte sans qu'il ait la possibilité de s'esquiver ou de se défendre : ils le faisaient entrer dans l'eau jusqu'aux épaules, ce qui l'immobilisait presque entièrement.
La méthode Miller
Il y a cent ans, aux États-Unis, les cow-boys n'avaient pas de temps à accorder à l'éducation des jeunes poulains. Ils débourraient leurs chevaux adultes par la force. Mais, depuis quelques décennies, ils emploient des méthodes plus douces, qui donnent de meilleurs résultats. Un vétérinaire, le docteur Miller, les a résumées et ordonnées pour en faire la méthode qui porte son nom et qui est maintenant connue dans le monde entier.
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