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L'instinct grégaire

L'instinct grégaire du cheval est très puissant. Il ne se sent bien qu'en compagnie et il est parfois difficile de le séparer de ses congénères. Il faut comprendre cet instinct et savoir l'utiliser pour maîtriser les résistances et l'anxiété du cheval.

Un pour tous, tous pour un !

Les attitudes révélant l'instinct grégaire des chevaux sont fort nombreuses, qu'il s'agisse d'animaux domestiques ou sauvages. La puissance de cet instinct assure la perpétuation de l'espèce et garantit la sécurité des individus dans le troupeau.
La peur d'être seul
Lorsque plusieurs chevaux broutent dans un même pré, on peut constater qu'ils ne se tiennent jamais très loin les uns des autres. Si, au cours d'une randonnée, un cavalier doit quitter le groupe pour aller en reconnaissance, par exemple, sa monture met beaucoup moins d'empressement à quitter ses congénères qu'à les rejoindre. On pourrait citer mille exemples de ce besoin qu'ont les chevaux de se regrouper, de ne pas se trouver seul, quel que soit le lieu.
Assurer la fuite à temps
Pour comprendre l'irrépressible besoin de la compagnie de leurs semblables qu'ont les chevaux, il faut imaginer ce qui est leur unique moyen de défense. En cas d'attaque d'un prédateur, loup, puma, etc., le cheval ne dispose ni de griffes ni de cornes. Il doit fuir. Et plus il repère le prédateur rapidement, plus il a de chances de lui échapper : plusieurs paires d'yeux, d'oreilles et de naseaux sont plus efficaces qu'une seule. La vigilance collective est aussi ce qui permet le repos, qui serait sinon impossible. Lorsque les uns dorment ou se reposent, les autres veillent.
Chacun ses responsabilités
Dans une harde de chevaux sauvages, une jument dominante garantit la sécurité des autres. Les chevaux s'en remettent à elle pour choisir les endroits sûrs, le bon moment pour se déplacer, boire, brouter ou dormir. Une hiérarchie complexe à l'intérieur du troupeau donne à chacun une place selon ses capacités. S'éloigner du troupeau, c'est se priver de l'autorité rassurante du dominant et devoir faire face à des situations difficiles à gérer.
Les prédateurs
Des prédateurs se gardent bien d'attaquer un troupeau. Ils attendent patiemment qu'un animal imprudent, faible ou malade, s'éloigne du groupe pour l'attaquer. Isolé, le cheval est très vulnérable. Il sait que son salut est dans le groupe et montre donc la plus grande anxiété dès qu'il s'en trouve séparé. D'ailleurs, lorsqu'une jument dominante veut corriger un jeune impertinent, elle le chasse du troupeau. Il ne tarde pas, en général, à montrer des signes de soumission pour qu'on le laisse réintégrer le groupe.

Le salut dans la fuite

En cas de danger, les chevaux en liberté se regroupent et fuient ensemble, sous la direction des dominants.
Alerte !
Observons un troupeau de chevaux sauvages, comme il en existe dans les déserts américains ou australiens. Il se compose d'un étalon, de dix à quinze juments et de poulains. Tous broutent non loin les uns des autres, sans cesser de surveiller l'horizon (et il ne faut pas oublier que le champ visuel du cheval est presque de 360°). Un danger vrai ou supposé ! est repéré par l'un ou l'autre ? L'étalon s'en rend immédiatement compte et en prend la mesure. Dès qu'il le juge menaçant, il lance un ronflement. Toute la harde dresse alors la tête, en alerte, et détale en entendant le mâle émettre un second ronflement. C'est une jument dominante qui dirige cette fuite, tandis que l'étalon assure l'arrière-garde. En mordant les traînards! Lorsque tout ce petit monde se retrouve sauf, loin du danger, c'est à son instinct grégaire qu'il le doit. Sans les yeux de tous, la surveillance aurait été moins efficace; sans l'autorité de l'étalon, la fuite aurait sans doute tenu de la débandade; sans l'expérience de la jument dominante, le terrain permettant de filer grand train n'aurait vraisemblablement pas été trouvé.
Utiliser l'instinct grégaire, ne pas le contrer
L'instinct grégaire commande des comportements fondamentaux qui permettent au cheval de survivre à l'état sauvage. Même lorsqu'il est tout à fait domestiqué, il ne se débarrasse jamais de ce comportement instinctif.
Pour pouvoir le dresser, l'homme doit se placer en compagnon dominant. Si le cheval trouve en lui une autorité rassurante et bienveillante, il lui accordera son respect et s'en remettra aveuglément à lui, se plaçant sous sa protection. Seule cette relation permet de contrer les effets de l'instinct grégaire et d'obtenir d'un cheval qu'il accepte de se séparer de ses compagnons sans s'affoler.
Le saviez-vous ?
Un cheval qui se désaltère est très exposé à l'attaque d'un prédateur - celui-ci guette souvent à proximité des points d'eau, sachant combien les proies seront vulnérables lorsqu'elles auront le nez dans l'eau et le dos tourné. Les chevaux sauvages se rendent au point d'eau en groupe, sous la direction de la jument dominante. Certains individus montent la garde tandis que les autres boivent.

1 commentaire:

Unknown a dit…

super intéressant