Pour le choix d'une embouchure de randonnée, le cavalier est livré à lui-même : ni règlement pour le limiter, ni moniteur pour le conseiller. Il lui faudra prendre sa décision avec prudence s'il veut assurer à la fois sa sécurité et le confort de sa monture.
La sécurité avant tout
Animal de fuite, forgé pour les grands espaces, le cheval ne réagit pas toujours de la meilleure façon pour sa sécurité. L'embouchure d'extérieur doit avant tout être convaincante.
L'importance du contrôle
Évoluer en extérieur, c'est quitter l'environnement clos et protégé du manège pour affronter un monde qui n'a pas été conçu pour le cheval. Face au danger, celui-ci ne réagit pas toujours de manière appropriée. Par exemple, effrayé par une modeste boîte aux lettres, il peut se jeter sur la chaussée d'une route fréquentée. Pour ne pas mettre les pieds dans une flaque d'eau, il cherche à la contourner obstinément, sans voir les barbelés qui le menacent. Affolé par l'envol d'un faisan, il galope sur le macadam au risque d'une terrible glissade. Aussi est-il important de choisir pour l'extérieur une embouchure assez efficace pour affronter ce genre de situation.
Un cheval sous influence
En manège, le cheval est à l'abri des tentations. Il comprend rapidement qu'il ne va nulle part et que le jeu consiste à obéir aux indications du cavalier. Dans ces conditions, il s'affine et apprend à répondre à des indications de plus en plus douces. Le cavalier retrouvera cette légèreté en promenade tant que sa monture ne sera pas perturbée par des influences extérieures. Mais, de temps à autre, le cheval risque de tester les moyens de pression dont dispose son cavalier parce qu'il se trouve sous l'emprise d'une tentation forte, par exemple :
- l'instinct grégaire, qui l'incite à chercher la sécurité dans le groupe, à refuser de s'éloigner de ses semblables, accélérer sur le chemin du retour ;
- la peur, qui provoque des écarts et des mouvements de fuite ;
- les terrains délicats et les pentes, qui le poussent à changer d'allure.
Sévérité suffisante
Étant donné qu'une désobéissance peut être dangereuse et que les raisons de désobéir sont fréquentes en extérieur, l'embouchure choisie doit offrir au cavalier une bonne marge de sécurité. Il pourrait être risqué de s'en tenir au gentil mors de filet qui suffi t pour le travail de manège. Mieux vaut garder quelques arguments en réserve pour répondre aux situations délicates. Mais il faut, bien sûr, afin de préserver la sensibilité du cheval user de cette embouchure avec mesure et parcimonie.
Attention, danger !
Attention à l'escalade des embouchures ! Mal utilisé, le mors cesse rapidement de faire effet : l'angoisse, chez un cheval effrayé par la douleur, peut provoquer une excitation incontrôlable. Il y a trois règles à respecter pour ne pas en arriver là :
- Monter systématiquement rênes en guirlande, en particulier au pas, et lors des temps d'immobilité. Ainsi la sensibilité de la bouche est préservée.
- Annoncer chaque demande de ralentissement de la voix, puis de l'assiette, pour permettre au cheval d'obéir avant même l'intervention des rênes.
- Agir par intermittence lors des demandes de ralentissement : prendre et rendre, en rythme avec les foulées. Toute action continue inciterait le cheval à s'appuyer et à tirer.
Évaluer la sévérité d’une embouchure
L'imagination des fabricants est infinie, et l'inventaire des mors et hackamores interminable. Voici quelques éléments pour évaluer leur sévérité.
Finesse des pièces au contact
Plus le mors d'un filet, la gourmette d'une bride ou la muserolle du hackamore sont fins, plus la pression se concentre et devient douloureuse. Au contraire, un mors de forte section, un licol large, une muserolle de 4 ou 5 cm vont amortir les actions de main en les répartissant sur une surface plus large.
Matière et relief
Un mors lisse, en caoutchouc, est bien plus doux qu 'un mors « twisté » en métal. Une muserolle de hackamore en cuir plat est plus sympathique qu'une chaîne de vélo vaguement gainée de caoutchouc; une gourmette en cuir ou gainée de mouton plus agréable qu'une chaînette. En randonnée, mieux vaut éviter soigneusement d'imposer au cheval le contact de surfaces rugueuses ou irrégulières : même si les actions de main sont rares, le simple frottement risque d'endurcir la bouche ou le nez, voire de les blesser.
Effet de levier
Lorsque des branches démultiplient la force des actions du cavalier, il faut être attentif non seulement à la longueur de celle-ci mais également au rapport de taille entre la branche inférieure du mors (au départ de rêne) et la branche supérieure du mors (au départ de gourmette). Un rapport supérieur à deux donne une embouchure d'emploi délicat parce que le cavalier ne sent pas du tout dans sa main l'intensité de pression qu' il fait ressentir à sa monture.
La position
Un mors réglé trop bas dans la bouche, qui n'est pas placé au contact des commissures, exercera une action inutilement douloureuse . C'est le cas également d'un hackamore qu'on laisse pendre sur la partie sensible du chanfrein et qui vient gêner la respiration.
1 commentaire:
bonjour,
de par expérience, je ne connais que des randonneurs utilisant des mors simples ou des embouchures assez douces et cela semble suffir dans la plupart des cas. Evidemment le plus grand danger est le manque d'habitude du cheval au milieu extérieur. personnellement, je ne conseille pas d'utiliser d'embouchures plus dures en extérieur. au contraire.
Enregistrer un commentaire