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Déceler l’urgence

Il n'existe pas de service d'urgence pour les chevaux. Il est donc important que vous sachiez reconnaître les symptômes d'une urgence afin de pouvoir convaincre le vétérinaire de service de se déplacer au plus vite lorsque c'est nécessaire.

Les urgences à reconnaître

Face à l'urgence, il faut être préparé. Si vous savez reconnaître les situations nécessitant des soins rapides, vous pourrez agir avant qu'il ne soit trop tard.
La fourbure
Un matin, vous découvrez votre monture immobilisée dans une étrange posture. Elle est comme assise sur ses postérieurs, les antérieurs campés vers l'avant. Vous réalisez également qu'elle s'en est « mis plein la panse » durant la nuit : ventrée d'herbe fraîche, fugue avec razzia dans le sac à grains, etc. Appelez le vétérinaire d'extrême urgence. Refroidissez les sabots avec de l'eau fraîche. Ne déplacez pas l'animal.
Le coup de sang
Le lendemain d'une journée de repos au box, vous trouvez le comportement de votre cheval étrange lorsque vous le montez. Il semble ne pas vouloir avancer et a le dos noué. En outre, il transpire beaucoup et ses urines sont anormalement foncées. Mettez immédiatement pied à terre et ramenez le cheval au box. Donnez-lui à boire une eau fraîche et claire. Couvrez-lui le dos en attendant le vétérinaire.
Le coup de chaleur
Par temps chaud et humide, votre cheval présente un comportement anormal. Il semble faible. Il titube, halète ou frissonne. Étonnamment, il ne transpire plus alors qu’il fait une chaleur étouffante. Prenez la température de votre monture pour confirmer le diagnostic. Lors d'un coup de chaleur, on note une forte fièvre (température supérieure à 40° C). Mettez votre cheval à l'ombre. Arrosez-le d'eau fraîche et encouragez-le à boire régulièrement. S'il a beaucoup transpiré, le vétérinaire vous prescrira, entre autres, des électrolytes.
L'obstruction œsophagienne
Peu après avoir mangé sa ration de granulés, le cheval semble vouloir vomir (ce dont il est physiologiquement incapable). Il a la tête basse. De la salive et de la nourriture s'écoulent de ses naseaux. Empêchez-le de continuer à s'alimenter ou à boire. Appelez le vétérinaire de toute urgence. Tenez la tête de votre animal le plus bas possible en attendant le praticien. Vous pouvez aussi essayer de masser doucement le dessous de son encolure (l'œsophage) en direction de la bouche pour tenter d'aider à l'évacuation du bouchon.
Les coliques
Le cheval semble souffrir. Il se regarde les flancs avec inquiétude et se roule compulsivement. Il gratte le sol, s'agite. Prenez le pouls du cheval (sous la ganache) et sa température rectale. Appelez ensuite le vétérinaire en lui communiquant ces données. En attendant son arrivée, mettez un panier au malade afin qu'il ne puisse plus grignoter. Si le cheval n'est pas trop agité et si son pouls n'est pas trop rapide, on peut le faire marcher doucement en main. Sinon, mieux vaut le laisser au box et l'empêcher de trop se rouler.
Clou de rue
En promenade, le cheval se met subitement à boiter « à patte cassée ». En regardant le pied, on découvre un clou (ou tout objet dur et pointu) planté dans la corne. Si le clou n'est pas resté en place, on décèlera l'accident à la chaleur anormale de la corne blessée. Ne retirez pas le clou vous-même. Il est important pour le vétérinaire de vérifier par lui-même la profondeur de la pénétration. Contentez-vous donc de le couper si nécessaire afin qu'il ne s'enfonce pas davantage.
Coups et blessures
Votre cheval a reçu un coup ou s'est blessé. Il boite sévèrement ou présente une plaie. S'il saigne de manière abondante, par jets successifs, une artère a été touchée. Comprimez la plaie avec une compresse stérile et froide. Bandez éventuellement la plaie avec un pansement compressif. Si ce n'est pas possible, comprimez la plaie avec la main jusqu'à l'arrivée du vétérinaire. De toute façon, ne déplacez pas l'animal. Il peut s'être fait une fracture ou s'être rompu un tendon. Sans compter que le mouvement favorise les hémorragies. Si le cheval ne saigne pas trop, arrosez doucement la plaie avec de l'eau fraîche. N'appliquez aucun produit tant que le vétérinaire n'est pas arrivé. Vous pouvez, toutefois, protéger la plaie avec un pansement propre en attendant l'homme de l'art.

Les signes de gravités

Dans les urgences, chaque cas est particulier. Seul le vétérinaire peut établir un diagnostic pertinent et se risquer à prescrire le traitement qui convient. Le propriétaire doit néanmoins pouvoir informer le praticien des signes de gravité qu'il a détectés.
La fièvre
Chez le cheval elle commence à 39° C. Au dessus de 40, il faut s’inquiéter.
Le pouls
Il n’a d’intérêt qu’au repos. On le prend sous la ganache ou en de nombreux endroits du membre antérieur. Supérieur à 50 battements par minute, il doit inquiéter. Le pouls s’accélère avec l’aggravation d’une colique, par exemple. C’est un excellent indicateur de l’évolution de la maladie.
La respiration
Elle doit être lente (de 8 à 12 cycles par minute) et profonde. Une respiration rapide (halètement) ou superficielle n’est pas normale.
Les bruits intestinaux
Les gargouillis et autres borborygmes que produit l’intestin, sont signes de bonne santé. Leur augmentation anormale ou, pire, leur disparation sont des signes de gravités lors des coliques.
Les crottins et les urines
La disparition des crottins signale l'arrêt du transit intestinal. C'est un signe de gravité des coliques. La coloration foncée des urines accompagne une destruction massive de globules rouges ou des muscles (dans les coups de sang).
La couleur des gencives
Des gencives très pâles peuvent révéler une anémie (avec un pouls rapide). Ces muqueuses peuvent aussi être jaunâtres en cas de jaunisse ou, plus grave, rouges piquetées de points violacés (pétéchies) en cas de choc.
La souplesse de la peau
Une peau qui a perdu sa souplesse et conserve les plis qu'on lui donne révèle une grave déshydratation.

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