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Le goût du jeu

Le jeu est un signe de vitalité. Un cheval heureux et en bonne santé conserve longtemps son tempérament joueur. Un bon dressage doit savoir tirer profit de ce goût du jeu.

Le jeu : un apprentissage

Les propriétaires de chiens ou de chats jouent souvent avec leurs animaux. Bizarrement, peu de cavaliers imaginent que leur cheval a lui aussi besoin de jouer et qu'à travers le jeu, il peut apprendre une multitude de choses !
Qu'est-ce que le jeu ?
Jouer, c'est imiter, faire «comme si», faire «semblant de». Pour les petits de nombreuses espèces (dont l'homme !), le jeu est le principe même de l'apprentissage. En imitant les adultes, les jeunes acquièrent les comportements qui leur permettront de survivre : reconnaissance du danger, choix des aliments, découverte de l'eau, attitude face à l'ennemi, hygiène, etc.
Le jeu qui consiste à «faire semblant de» est un entraînement à la vie. En jouant, le poulain apprend à se battre, à défendre sa place dans le groupe, à réagir en cas de danger. Il répète tous les gestes dans un contexte où ils n'ont pas de conséquences réelles.
Une soupape
Plus tard, le jeu n'a plus la même fonction éducative. Mais il reste important dans la vie de la plupart des espèces. C'est une soupape. Le jeu n'est pas la réalité : il permet donc de se défouler physiquement et psychiquement. C'est une détente qui élimine le stress et dédramatise les situations.
Découvrir la vie
Le poulain élevé au pré consacre plusieurs heures par jour au jeu. Il imite sa mère et les autres adultes, il se lance dans des courses-poursuites ou des combats fictifs avec les autres poulains. Il prête vie aux objets et mime les postures de défense, de fuite, d'intimidation. On peut ainsi le voir ronfler et se cabrer devant un seau, s'enfuir devant un papier qui vole.
Enfin, le poulain se livre à une exploration systématique de son environnement. Il contourne les objets, les flaire, les pousse du nez ou du pied, les mordille, les retourne. Tous ces jeux sont d'une importance vitale pour son développement.
Jeux d'équipe
Les chevaux qui vivent en groupe continuent à jouer. Les jeux collectifs permettent d'oublier momentanément la hiérarchie du groupe. Les chevaux se livrent quotidiennement à des courses-poursuites, à de fausses fuites devant de faux dangers. Ils instaurent aussi des jeux plus complexes, comme essayer à tour de rôle de prendre une place enviée, sur une butte par exemple. Ils se délogent en se mordillant, en se bousculant.
C’est pas la joie
Le cheval qui travaille, hélas, ne joue pratiquement plus. Non pas qu'il n'en éprouve plus le besoin, bien au contraire, mais il n'en a plus la possibilité. Privé d'échanges sociaux avec ses congénères, il vit dans un box qui ne lui offre guère de distraction.
C'est regrettable car le cheval au box subit de nombreuses contraintes et le jeu lui serait particulièrement profitable. L'expérience a été faite d'installer des jouets dans le box de certains chevaux : jouets en bois à coulisse ou à bascule, individuels ou pour deux. Ils ont été aussitôt beaucoup utilisés. Les chevaux qui en disposaient se montraient plus gais, plus sociables et plus calmes.
Bon à savoir
Le cheval appréciera d'avoir des jouets pour tromper son ennui. On peut concevoir toutes sortes de hochets, d'objets suspendus, de clochettes, de bâtons basculants ou de pièces de bois coulissantes, qu'il utilisera individuellement ou partagera avec son voisin de box. Il faut naturellement qu'ils soient solides et ne présentent aucun danger pour le cheval. Jouer avec son cheval

Pourquoi jouer ?

Jouer avec son cheval ou lui permettre de jouer n'est pas une perte de temps, loin de là. Le jeu développe son intelligence, sa capacité d'adaptation et son adresse. Il accroît la complicité entre le cavalier et sa monture. C'est aussi le meilleur remède pour lutter contre le stress et maintenir le moral du cheval au beau fixe.
Comment jouer avec son cheval ?
Lâchez votre cheval en liberté plusieurs fois par semaine (avec des protections). Essayez ensuite d'instaurer des échanges ludiques sous forme d'un apprentissage en liberté : suivre son maître dans toutes les directions en répondant à des indications de la voix, faire la révérence, s'asseoir, s'éloigner de vous et revenir à la demande. Mais faites tout cela en vous amusant : récompensez le cheval, félicitez-le quand il comprend. S'il ne respecte pas la règle, dites-le lui, mais surtout, pas de punitions, c'est un jeu !
Dès que le cheval se désintéresse du jeu, interrompez la séance. La notion de plaisir est fondamentale.
Le coin du pro
Attention à la routine et à l'ennui ! Chaque période de travail au cours d'une séance doit être courte (10 min maximum) et entrecoupée de moments de détente et de récréation. Faites en sorte que la séance de travail ne soit pas une corvée pour le cheval. Il sera ainsi heureux de vous voir et disposé à apprendre.

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