Les routiers rappellent l'origine militaire du concours complet, qui fut d'abord conçu comme une sorte de marathon destiné à éprouver la résistance des chevaux d'armes. Ces parcours «sur routes et sur sentiers» doivent être bien préparés.
Quatre phases pour une épreuve
Les routiers font partie de ce « tout » qu'est l'épreuve de fond. Le cavalier doit s'efforcer d'exploiter ces deux parcours pour permettre au cheval un bon échauffement et une bonne récupération.
Le premier routier
Le premier routier, phase A de l'épreuve de fond, est un parcours de 2 400 à 3 200 m sur route et sur sentiers, à effectuer en principe au trot ou au petit galop. Le concurrent peut toutefois choisir librement son allure. Ainsi, certains cavaliers préfèrent faire alterner pas et petit galop, tandis que d'autres adoptent un trot rapide et régulier. Le cavalier a également le droit de descendre de son cheval et de marcher ou de courir à côté de lui s'il le souhaite.
Une bonne mise en route
Le premier routier a une fonction de mise en train. Ce parcours d'une dizaine de minutes fait office d'échauffement avant le steeple. Quelques minutes de détente au pas et au petit trot suffisent avant le départ du routier. Ensuite, les cavaliers choisissent leur allure. D'une manière générale, il semble admis qu'un parcours mené dans un trot rapide et régulier fatigue moins le cheval qu'une alternance de pas et de petits galops. Mais certains chevaux très chauds refusent de conserver le trot : il vaut mieux alors les laisser galoper et reprendre le pas de temps à autre.
Le second routier
A l'arrivée du steeple, le concurrent entame le second routier : de nouveau, parcours sur routes et sur sentiers. Cette fois, le cheval doit parcourir 4 500 à 5 500 m. Après le second routier, le concurrent marque une pause de quinze minutes avant le départ du cross. La visite vétérinaire se déroule pendant ces quinze minutes. De nombreux cavaliers gardent un bon rythme sur le second routier afin d'accumuler quelques minutes d'avance qui viendront prolonger le temps de récupération accordé au cheval avant le cross.
Reprendre son souffle
A l'arrivée du steeple, la plupart des concurrents laissent leur cheval continuer au galop, en ralentissant progressivement, jusqu'à ce qu'il repasse au trot. Un retour progressif au calme après l'effort permet une meilleure récupération qu’un arrêt soudain de l'activité. Ainsi, pendant le second routier, le rythme cardiaque du cheval ralentit doucement, son souffle se calme, ses muscles sont peu à peu moins sollicités. Le ralentissement progressif de l'activité prévient les raideurs et les courbatures.
Faut-il descendre ?
Certains cavaliers choisissent de descendre de cheval, pendant une partie du second routier, afin de permettre au cheval une meilleure récupération. Le bénéfice n'est toutefois évident que dans le cas d'un cavalier assez lourd. Le cavalier doit être lui-même assez en souffle pour résister à cet effort après le steeple (on arrive en général un peu essoufflé) et rester «frais» pour le cross.
Préparer les routiers
Les routiers se courent chronomètre en main : cela permet au concurrent de régler l'allure de son cheval, ni trop lente, ni trop rapide.
Doser l'effort
Malgré leur apparente simplicité, les routiers doivent être gérés quasi scientifiquement. Il s'agit de demander au cheval exactement l'effort nécessaire, ni plus, ni moins. Une bonne connaissance de la physiologie de l'effort, et de son cheval, permet au concurrent de tirer le meilleur parti possible de ce parcours.
Montre en main
Seule l'expérience permet au cavalier de bien choisir sa vitesse sur un routier. Le plus simple est de s'exercer chronomètre en main, en utilisant les bornes routières pour adapter son rythme au trajet parcouru. On apprend ainsi peu à peu à jauger l'allure de son cheval selon la vitesse requise.
La mise en souffle
L'entraînement a aussi pour objectif de permettre au cavalier d'évaluer les possibilités de sa monture et sa résistance à l'effort. Certains chevaux s'essoufflent plus dans un trot rapide (surtout s'ils font des foulées peu économiques) que dans un galop mesuré. La préparation en vue des routiers peut évidemment se faire durant le travail quotidien de mise en souffle.
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