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Maîtrise des allures : le pas rapide

On connaissait les courses de galop et de trot : le TREC a inventé les courses de pas. Même si les chevaux ne s'affrontent pas directement, mais par chronomètre interposé le prétexte est bon pour un entraînement fort utile à une monture d'extérieur.

A la conquête du pas rapide

Allure de prédilection de la randonnée, le pas dépend des aptitudes du cheval, mais aussi de l'éducation qu'il a reçue. Un bon pas, c'est surtout une bonne habitude !
Futur champion ?
L'aptitude au pas n'est pas équitablement répartie selon les chevaux, et il est facile de repérer les sujets les moins doués, dont les foulées restent désespérément courtes, leur sabot postérieur venant se poser en arrière de la trace de l'antérieur. Un travail suivi permet d'améliorer les choses, sans qu'ils puissent pour autant jamais rattraper les performances de chevaux conformés pour des foulées plus amples. En règle générale, les petits chevaux et les races ibériques sont désavantagés.
Permettre le développement de l'allure
Pour que le cheval exprime son potentiel, encore faut-il le lui permettre. Le pas allongé réclame d'amples et rapides oscillations de la tête et une position d'encolure horizontale. Or, la plupart des montures se montrent incapables d'adopter cette attitude, pourtant très naturelle, tant qu'un contact est maintenu avec la bouche ou même tant que les rênes ne sont pas franchement en guirlandes. Faute de comprendre ce besoin, la plupart des cavaliers freinent l'allure sans s'en rendre compte.
Rester au pas, c'est un contrat
Bien sûr, si la bouche est libérée de tout contact, le cheval risque de prendre le trot à la moindre irrégularité de terrain ou lorsque son cavalier cherche à le faire allonger. Aussi est-il important de passer avec lui un contrat : tant qu'il reste sagement au pas, les rênes sont en guirlandes ; mais, à la moindre foulée de trot, le cavalier intervient. Une grande vigilance est nécessaire au début, mais la qualité du pas en dépend.
Allonger, la dernière étape
Avant de chercher à augmenter la vitesse, il faut attendre que le pas libre soit parfaitement « calé » et vérifier que le cheval est détendu, qu'il « balance » bien ses foulées. Il vous montrera qu'il est prêt à donner davantage, en allongeant de lui-même l'allure sur le chemin du retour. C'est signe que vous pouvez commencer à demander, de temps à autre, quelques mètres d'accélération. N'augmentez vos exigences que très lentement, sous peine de gaspiller le pouvoir des jambes.
Rythme et amplitude
Pour améliorer le chrono, on cherche d'abord à augmenter l'amplitude des foulées, en libérant le balancier puis, si nécessaire, en poussant alternativement d'une jambe, puis de l'autre, en rythme avec le balancement de l'allure. Si l'accélération obtenue est insuffisante, on pourra ensuite « précipiter » l'allure, c'est-à-dire faire en sorte que les foulées se succèdent à un rythme plus soutenu.

Moins de deux minutes pour réussir

Sur la piste des allures, tout se joue très vite. La moindre faute ruinera tous les espoirs du cavalier.
Décollage immédiat
1,50 m de large sur 150 m de long, telle est la piste des allures, dont les bords sont généralement délimités à la chaux ou par de longues cordelettes blanches. De part et d'autre, des contrôleurs observent attentivement le cheval, pour repérer une éventuelle foulée de trot ou une sortie de piste, qui ruinerait tous les espoirs du concurrent : note zéro. En l'absence de toute faute, c'est le chronomètre qui décidera de la note, selon le barème ci-dessous.
Le barème du pas
Points
Temps en s
Points
Temps en s
30
67 et -
14
75
29
67,5

13

75,5
28
68
12
76
27
68,5
11
76,5
26
69
10
77
25
69,5
9
78
24
70
8
79
23
70,5
7
80
22
71
6
81
21
71,5
5
82
20
72
4
83
19
72,5
3
84
18
73
2
85
17
73,5
1
86
16
74
0
87
15
74,5
Un chemin semé d'embûches
Cette piste, le cavalier vient de la parcourir dans l'autre sens, au galop lent (du moins on l'espère). Il s'agit donc de prendre le chemin du retour au pas, après s'être un peu échauffé les idées, ce qui ajoute à la difficulté psychologique de l'épreuve et augmente le risque de trottinement. N'oublions pas que la veille, le cheval a fourni un gros effort sur l'épreuve d'orientation, dont il garde peut être quelques courbatures. Dernier écueil possible, la dégradation du terrain : lorsqu'une trentaine de chevaux sont déjà passés, la piste finit par accuser des irrégularités ou devient glissante. Autant de bons prétextes pour une faute.

Ralentir, s'arrêter

Pouvoir ralentir et s'arrêter donne au cavalier qui fait ses premières armes un grand sentiment de sécurité : il contrôle son cheval ! Mais, pour y parvenir, il doit s'efforcer d'être ferme et clair.

Comprendre avant d’agir

Pour bien agir, il faut comprendre comment et pourquoi le cheval obéit aux aides, et accepter que la force n'y fasse rien.
Problème d'équilibre
Pour ralentir ou s'arrêter, le cheval doit reporter du poids de l'avant-main vers l'arrière-main : cela lui demande un certain effort, car il doit engager ses postérieurs (les avancer sous son corps) et contracter les abdominaux. L'effort est d'autant plus important que le cheval était, avant le ralentissement ou l'arrêt, «sur les épaules», dans une attitude où son poids se reporte largement sur l'avant-main.
Les chevaux de club
Les chevaux de club, et notamment ceux qui sont utilisés pour l'instruction des débutants, sont avant tout des montures placides et conciliantes, rarement des athlètes pleins d'énergie. Ils se prêtent gentiment au travail routinier du manège, mais mettent au point de nombreuses techniques pour éviter tout effort inutile. Ils se déplacent donc à des allures «économiques», engageant fort peu les postérieurs et laissant leurs abdominaux au repos dans toute la mesure du possible ! Ils se comportent de façon d'autant plus paresseuse, bien sûr, que le cavalier qui les monte est peu exigeant.
En avant !
Ainsi, contrairement à ce qu'on pourrait croire, il est souvent plus facile d'obtenir une transition (changement d'allure) ou un arrêt avec un cheval actif et énergique qu'avec une monture qui se traîne ou qui dort à moitié. La solution, comme presque toujours en équitation, vient de l'impulsion : pour ne pas rencontrer de difficulté dans les demandes de ralentissement ou d'arrêt, il faut avoir un cheval actif et bien éveillé. Pour cela, vous devez vous montrer ferme et maintenir votre monture en avant dans toutes les allures en prenant soin, naturellement, de ne pas vous «pendre aux rênes», ce qui la décourage tout à fait d'avancer et de travailler.
Le principe de l'obéissance
Enfin, pour savoir bien ralentir et arrêter son cheval, il est indispensable de comprendre que l'obéissance n'est en aucun cas à la mesure de la traction exercée sur les rênes. Le cheval est infiniment plus fort que vous : «tirer» ne sert à rien. Les aides de l'arrêt ou du ralentissement constituent une indication, pas une obligation physique.

Dans la pratique

Soyez ferme et net dans vos demandes et, surtout, apprenez à céder dès que le cheval obéit : sinon, il cessera d'écouter tous les ordres qui passent par le mors.
Se préparer
Quand vous montez en reprise, c'est le moniteur qui vous demande de ralentir ou d'arrêter. Vous remarquerez qu'il vous prévient presque systématiquement : «Préparez-vous à marcher au pas. Ralentissez, marchez au pas.» Cela vous donne donc le temps, de votre côté, de préparer votre cheval. Lorsque le moniteur donne son avertissement, amenez les jambes au contact des flancs du cheval pour éveiller son attention et lui signaler qu'il doit se préparer à l'action. En même temps, grandissez-vous : ce faisant, vous déplacez légèrement votre assiette et vous incitez le cheval à se redresser et à se préparer pour le ralentissement. Pour obtenir un ralentissement ou un changement d'allure, fermez vos doigts sur les rênes et montez légèrement vos mains. Vous pouvez accentuer l'action en reculant un peu vos épaules. Vos jambes restent au contact car, même s'il ne s'agit pas, pour le cheval, d'avancer, il s'agit malgré tout d'être actif. L'action doit être nette et brève. Dès que le cheval commence à ralentir, cédez : ouvrez vos doigts et baissez vos mains, décontractez vos jambes. Pour s'arrêter, les aides sont les mêmes mais elles sont à la fois plus marquées et plus soutenues. Là aussi, n'oubliez pas d'ouvrir les doigts dès que le cheval s'est arrêté.
Et si le cheval n'obéit pas
Si le cheval n'obéit pas, inutile de monter vos mains jusqu'au ciel ou de résister de tout votre poids sur les rênes. Interrompez l’action et recommencez plus nettement et plus fermement. Vous pouvez utiliser l'aide de la voix. Continuez en agissant et en cédant alternativement jusqu'à ce que le cheval obéisse.

Détendre en longe

La détente en longe permet d'échauffer le cheval, de la préparer à la séance de travail qui suivra et de laisser son énergie s'exprimer. Son bon déroulement est d'une importance capitale pour l'éducation et le moral du cheval.

Détendre : au propre et au figuré

Détendre en longe est une excellente façon d'échauffer le cheval et de lui permettre de jeter son feu sans gaspiller toute son énergie. Bien menée, cette détente donne un cheval décontracté et prêt au travail.
Au travail
Il est toujours préférable de mettre des protections pour une séance de travail en longe, en particulier lorsqu'il s'agit de détendre un cheval. Posez des guêtres aux antérieurs et aux postérieurs.
  1. Votre cheval doit s'échauffer calmement. Faites-le marcher aux deux mains d'un bon pas pendant au moins 5 minutes. S'il se montre agité et que vous craignez des débordements, n'hésitez pas à marcher avec lui en le tenant en main. Des explosions d'énergie sur des muscles froids peuvent provoquer des dommages.
  2. Asseyez votre autorité dès le début de la séance afin de conserver ensuite le contrôle des opérations à toutes les allures. Pendant l'échauffement au pas, demandez quelques arrêts avec un instant d'immobilité. Récompensez le cheval par la voix, éventuellement par la caresse et n'insistez pas trop : le début de la détente doit se dérouler dans une atmosphère calme et bon enfant.
  3. Mettez ensuite le cheval au trot. Laissez-le trotter à son rythme. Maintenez-le à cette allure pendant environ 3 minutes à chaque main en demandant un arrêt pour changer de main. Pendant cette première phase de la détente au pas et au trot, le cheval doit pouvoir étendre librement son encolure ; ne l'enrênez pas. Il s'agit de détente et non de travail.
  4. Si votre cheval est suffisamment éduqué à la la longe, vous pouvez le faire galoper aux deux mains, toujours assez librement. S'il manifeste sa vitalité par des explosions d'énergie en lançant, par exemple, de joyeuses ruades, laissez-le faire. Toutefois, vous devez le maintenir sur le cercle. Empêchez-le de venir vers vous ou de vous tourner le dos.Veillez à toujours placer le bout de son nez vers l'intérieur du cercle. Restez à hauteur de son épaule et encadrez-le avec la longe et la chambrière.
  5. La période de galop doit être de courte durée; quelques minutes. Remettez le cheval au pas dans le calme et demandez-lui un ou deux arrêts. La première partie de la détente est terminée : elle a duré au moins 10 minutes. Vous pouvez monter à cheval ou entamer une brève séance de travail avec ou sans enrênement. Commencez toujours avec un enrênement plutôt lâche, aux deux mains, puis ajustez-le.
Attention, danger !
Votre cheval est jeune ou simplement très dynamique ou, encore, il ne sort pas assez : il exprime sa joie et se vitalité au début du travail par des bonds de gaieté qui vous envoient parfois mordre la poussière. Dans ce cas, une détente en longe devrait lui permettre de dépenser son premier flux d'énergie. Mais attention : on ne détend pas en longe, dans une carrière, un cheval plein de feu. Choisissez le rond de longe ou aménagez un coin du manège si vous voulez garder le contrôle de votre compagnon.

Les bases d'une bonne relation

La détente en longe est un excellent moyen d'établir la place de chacun dans le couple cheval-cavalier. Dans ce sens, une bonne détente en longe devrait favoriser un travail harmonieux en selle.
Qui est le chef?
Tout le travail à pied est d'une importance capitale dans la relation cheval-cavalier. C'est à pied que vous devez asseoir votre autorité mais aussi établir des relations de confiance et de complicité. Le cheval ne doit pas vous craindre ou redouter votre chambrière ; il est cependant impératif qu'il vous respecte. Vous n'êtes pas un ennemi, mais vous êtes le chef, et c'est vous qui décidez.
De mauvaises expériences
Un cheval qui s'enfuit avec la longe ou vous menace en venant droit sur vous ne vous respecte pas. Chaque incident de ce type le conforte dans l'idée qu'il pourrait être le plus fort, prendre le dessus. C'est pourquoi il est toujours préférable de travailler dans un rond de longe qui encadre bien le cheval et de garder en main une chambrière ou une longe qui, si nécessaire, le remettra à sa place.
Le rôle de l'éthologie
Tous les cavaliers américains reçoivent une formation de base en éthologie, ce qui n'est pas encore le cas chez nous. Une certaine connaissance de la psychologie du cheval est indispensable pour bien comprendre son comportement et éviter des erreurs grossières, parfois dangereuses. Avant d'entamer l'éducation à pied fondamentale de votre cheval, penchez-vous sur quelques ouvrages sérieux en la matière.

La peau et les poils

La peau et ses productions, le poil entre autres, constituent une véritable armure qui protège le cheval des agressions extérieures. Si la fourrure des équidés s'avère plus efficace que nos manteaux, sa peau fonctionne à peu près comme la nôtre.

La peau : organe de protection et d’information

Organe très complexe, la peau a de multiples fonctions. Elle forme bien sûr une barrière entre le corps et le milieu environnant, mais c'est aussi un organe sensitif qui fournit une multitude d'informations sur le monde extérieur.
Une grande enveloppe
La peau est une grande enveloppe qui protège l'organisme de toutes les agressions extérieures. Elle repousse les microbes, l'eau, le sel, la pollution. Elle protège du froid, du soleil, du vent, de l'acidité... Elle évite que le corps ne perde ses propres composants : eau, sel, etc.
Un régulateur
La peau régule également les échanges de température avec l'extérieur. Quand il fait chaud, elle rougit et laisse le sang évacuer sa chaleur vers l'extérieur. Quand il fait froid, elle devient blanche et empêche le sang de perdre une chaleur devenue précieuse.
Un organe des sens
La peau contient également de nombreuses glandes. Elle produit de la sueur qui, en s'évaporant, aide à éliminer un excès de chaleur. Elle sécrète aussi des molécules odorantes qui jouent un rôle important dans le comportement des chevaux. La peau héberge encore les poils et leurs muscles érecteurs. Enfin, l'épiderme (la couche extérieure) est l'un des organes des sens. Il contient différents types de terminaisons nerveuses qui informent le cheval sur le «toucher fin», sur la chaleur des objets, sur la douleur, etc.
Une peau épaisse n'empêche pas la douleur
On entend souvent dire que les chevaux ne sentent pas la douleur du fait de l'épaisseur de leur peau. C'est une énorme bêtise ! L'épaisseur de la peau ne joue aucun rôle dans la sensibilité. Un éléphant ou un rhinocéros sentent tout aussi bien la présence d'une mouche sur leur dos qu'une souris ou tout autre animal à la peau plus fine. Ce qui permet de sentir les pattes d'une mouche, le chaud, le froid ou la douleur, ce sont des récepteurs nerveux qui se cachent dans la peau. Or le cheval dispose des mêmes récepteurs que nous. Sa peau a donc sans doute une sensibilité très proche de la nôtre. Pour avoir une idée de ce que ressent un cheval lorsqu'on le marque au fer rouge ou lorsqu'on le tatoue, il suffit d'interroger les humains qui ont vécu ces expériences traumatisantes. Autrement dit, que ceux qui prétendent que le fer rouge ne fait pas mal aux chevaux se l'appliquent à eux-mêmes !
Mouillé, il se refroidit
Mouillé, le poil perd son caractère protecteur. Or le cheval est l'un des rares animaux qui partage avec nous la faculté de transpirer. En hiver, lorsqu'il fait de l'exercice avec son poil long, il est rapidement trempé de sueur. En s'évaporant, l'eau pompe toute la chaleur de la peau du cheval. Il risque donc de prendre froid en séchant. C'est pour cette raison qu'il faut continuer à faire marcher les chevaux le temps qu'ils sèchent L'activité musculaire modérée du pas compense le refroidissement On prévient également les suées trop importantes en tondant les chevaux durant la saison froide.
Gros plan
Un poil boueux et sale n'est peut-être pas beau à voir, mais il est efficace. Si vous le brossez, votre cheval sera moins bien protégé.
Le saviez-vous ?
Le véritable ennemi du cheval, c'est le vent. Quand la bise se lève, il cherche à s'en abriter. Dans la nature, il ira se placer à flanc de coteau, contre des rochers, contre une haie ou à la lisière d'un bois. Dans un pré clos, il doit disposer d'un abri. Un mur forme une bonne protection, s'il est bien orienté.

Le poil : une protection supplémentaire

Pour le cheval, le poil est le plus efficace des manteaux. Toutefois, cette protection n'est imperméable que si elle reste sale. Le pansage réduit en effet l'efficacité isolante du poil.
La présence de poils: une particularité des mammifères
Disposer d'un manteau de fourrure constitue une excellente protection contre le froid, mais aussi contre la chaleur ou contre le soleil. Les poils emmagasinent une couche d'air entre la peau et l'extérieur, exactement comme le duvet des doudounes. Or il n'y a pas de meilleur isolant que l'air. De plus, ces poils sont enduits d'un film gras : le sébum, qui les rend plus imperméables qu'un imperméable en coton huilé.
L'ennemi, c'est le vent !
Les chevaux sont donc bien protégés contre le froid et la pluie. Il n'y a guère qu'un vent violent qui puisse les transir jusqu'à l'os. Pour y faire face, les équidés ont toujours besoin de disposer, dans leur pâture, d'un écran qui les protège des rafales. Ils n'ont pas nécessairement besoin d'un toit, mais il leur faut au moins un mur, une haie ou un bosquet très épais capable de couper efficacement le vent.
La crasse protège
Pour être efficace, le manteau de fourrure des chevaux doit rester graisseux et sale. Les poils agglutinés et maculés de boue sont le plus chaud des manteaux. Les épis naturels permettent un excellent écoulement de l'eau jusqu'au sol. La crasse sert donc de doublure naturelle. Panser les chevaux qui vivent dehors par temps froid n'est donc pas un service à leur rendre. Mieux vaut avoir un cheval sale et en bonne santé, plutôt qu'un animal propre et malade.

Le Kathiawari et le Marwari

Le vaste territoire indien abrite, bien sûr, de nombreuses races indigènes dont les plus caractéristiques sont sans aucun doute le kathiawari et le marwari, que l'on reconnaît sans hésitation à leurs oreilles en forme de lyre.

Militaires avant tout

Les deux plus fameux haras d'Inde ont une vocation militaire : le haras de l'armée de Barugarh, au nord de l'Inde, tout comme le dépôt de Saharanpur, élève essentiellement des chevaux destinés à la cavalerie.
Des sangs mélangés
Ces haras possèdent pour la reproduction des pur-sang français et anglais, mais aussi des traits bretons qui sont employés pour la production de mules, dont il est fait grand usage pour la remonte de la cavalerie. On y trouve aussi des chevaux polonais, australiens et argentins. Bien qu'il soit avant tout un centre d'instruction militaire, l'immense haras de Saharanpur (810 hectares) produit aussi de bons chevaux de compétition et de polo.
Tradition et modernité
Il existe toutefois aussi en Inde de nombreux élevages privés de pur-sang, qui fournissent les différents champs de courses. Des chevaux de grande classe sont ainsi produits dans différentes régions d'Inde, selon un mode d'élevage qui allie tradition et modernité. La présence du pur-sang et la pratique des courses ainsi que celle du polo ne sont pas sans lien, bien sûr, avec la longue colonisation du pays par les Anglais.

Le kathiawari

Les familles princières d'Inde élevaient traditionnellement chacune leur lignée de kathiawari, qui portait le nom de la jument fondatrice. Élevé principalement sur la côte occidentale de l'Inde, dans la péninsule de Kathiawar, et dans le sud du Rajasthan, le kathiawari est issu d'un croisement entre des souches indigènes et des chevaux d'origine arabe. Cette race, qui jouit d'une excellente réputation, a servi à remonter la cavalerie britannique au temps de la colonisation. Dans tout le pays, aujourd'hui, les forces de police montées utilisent des kathiawaris.
Type et tempérament
Choyé dans les élevages des familles fortunées, moins gâté dans les milieux plus modestes, le kathiawari peut présenter un tempérament assez différent d'une lignée à l'autre.
Modèle
Malgré l'influence sensible de l'arabe, le kathiawari possède un type très particulier. Bâti avec légèreté et non sans une certaine élégance, il possède des membres fins et longs et un corps plutôt mince. Son épaule est inclinée et assez forte, son encolure longue et légère bien plantée sur un garrot correctement formé. La tête, sèche et relativement longue, est expressive. Les oreilles très mobiles ont leur extrémité recourbée vers l'intérieur. Le kathiawari est un cheval sain et solide, rarement sujet aux boiteries.
Taille
La moyenne tourne autour de 1,50 m. Les modèles plus grands manquent parfois d'harmonie.
Robe
Toutes les robes sont admises sauf le noir. L'isabelle est sans doute la plus courante.
Tempérament
Intelligent, vif et généralement équilibré, le kathiawari est une monture agréable et sûre. Il possède de naissance une allure particulière, le revaal, sorte d'amble trotté très confortable.

Le marwari

Le marwari porte sans aucun doute un peu de sang arabe, mais il est de façon beaucoup plus évidente lié aux chevaux turkmènes auxquels il ressemble beaucoup. Cousin du kathiawari, le marwari était la royale monture des Rathores, souverains de la région. Ces princes menèrent dès le XVIe siècle de nombreuses guerres contre leurs voisins moghols et, perdant peu à peu leurs territoires, finirent par se retirer dans les régions désertiques de l'Inde occidentale. Là, leurs chevaux durent survivre dans un environnement extrêmement difficile. Ce passé épique explique la nature incroyablement saine, endurcie et frugale des marwaris. Malheureusement, la race fut pratiquement abandonnée à la fin du XIXe siècle et ne doit son salut qu'à l'action énergique du maharajah Gaj Singh Il.
Type et tempérament
La race comporte des sujets assez divers, des meilleurs aux plus grossiers. Il s'agit toujours de chevaux résistants et frugaux, capables de soutenir de longs efforts.
Modèle
Sain, nerveux et élégant, le marwari est haut sur pattes et pourvu de pieds très solides, faits dans une corne si dure qu'il est en général inutile de le ferrer. Les meilleurs marwaris sont musclés et secs, avec une ligne du dessus courte et des reins larges. Les jarrets sont parfois défectueux. La tête, relativement fine et élégante dans les meilleures lignées, peut être un peu lourde dans les moins bonnes. Elle est remarquable, tout comme celle du kathiawari, par ses oreilles recourbées.
Taille
1,50 m en moyenne.
Robe
Le marwari possède une peau fine et un poil soyeux et brillant qui fait partie des signes distinctifs de la race. Les robes les plus courantes sont le bai et le brun, mais on trouve aussi des noirs, des alezans, des palominos et des pies.
Tempérament
Vif, endurant, de bonne volonté, le marwari possède de naissance, comme son cousin le kathiawari, une allure amblée confortable et rapide, le revaal.

Natter la queue

Natter la queue en vue d'une présentation ou d'un concours permet d'obtenir un couard dégagé et un port élégant. La natte de queue évite le toilettage douloureux pour le cheval, fastidieux pour le groom, et qui demande à être fréquemment répété.

Un entraînement nécessaire

Natter la queue est un geste un peu technique , qui demande un minimum d'entraînement. Pour vous faire la main, exercez-vous sur un cheval calme. Fournissez-lui un filet à foin afin qu'il ne trouve pas le temps trop long !
Tout d’abord
Avant de commencer, démêlez et brossez soigneusement la queue ; le mieux est encore d'utiliser une brosse à cheveux. Si nécessaire, faites un shampooing et laissez sécher. Il vaut mieux, cependant, faire le shampooing deux au trois jours auparavant, car les crins fraîchement lavés sont glissants et pleins de ressort Ils sont plus difficiles à natter et tiennent moins bien.
Au travail
  1. A l'aide d'une éponge propre ou d'une brosse douce, mouillez légèrement tout le haut de la queue et humidifiez avec un soin particulier les crins situés des deux côtés du couard.
  2. Commencez le nattage le plus haut possible (selon l'implantation des crins du cheval). Séparez une mince mèche de crins à droite, une au centre et une à gauche de la queue. Commencez à les tresser : rabattez les crins de gauche sur ceux du centre, puis ceux de droite par-dessus en les glissant entre les deux mèches précédentes.
  3. Serrez et rabattez de nouveau la mèche de gauche par-dessus en joignant en même temps une nouvelle mèche prise à gauche, à environ 5 mm plus bas que la précédente. Serrez. Rabattez la mèche de droite en lui ajoutant une mèche prise à droite à environ 5 mm plus bas.
  4. Continuez ainsi, en prenant des mèches tous les 5 mm environ. Serrez régulièrement le tressage. Plus vous descendez et plus les mèches s'allongent.
  5. Un peu avant d'arriver à la fin du couard, cessez de prendre de nouvelles mèches et contentez-vous de poursuivre une tresse ordinaire avec les trois mèches en cours.
  6. Continuez jusqu'au bout et arrêtez la tresse par un petit élastique.
  7. Repliez ensuite la longue natte sous la natte du couard et fixez-la en la cousant à l'aide de fil, avec une mèche de crins ou avec un élastique (ce qui est plus simple mais moins discret).
Gros plan
Pour réussir une jolie natte de queue, il faut partir d'une queue fournie, longue et parfaitement démêlée. N'essayez pas de natter une queue ébouriffée, toilettée (on a épilé ou raccourci les crins des deux côtés du couard) ou trop effilée.
Le coin du pro
Lorsque la queue est nattée, les crins sont tendus et le cheval ressent souvent des tiraillements ou des démangeaisons. Si vous nattez longtemps avant l'épreuve, le cheval risque de se gratter la queue en la frottant vigoureusement contre les parois du box. Adieu alors la jolie présentation ! Dans ce cas, il vaut mieux la protéger avec une bande de queue (ne pas laisser en place plus de quelques heures).