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Premières balades : règles de base

C'est à cheval que l'on profite le mieux de la beauté d'un paysage ! Mais attention, il faut respecter les règles de base de la courtoisie et du bon sens... ainsi que le Code de la route et le Code rural.

Du manège à l’extérieur : des situations nouvelles

Le printemps est là ! Après des mois de boue et de gel, cavaliers et chevaux vont goûter au plaisir des premières balades. Mais dehors, un cheval peut se montrer imprévisible. Il faut apprendre à le « sentir » pour savoir anticiper et réagir.
L'indispensable manège
Pour partir en balade, il faut maîtriser son cheval aux trois allures , contrôler la direction, avoir une assiette ferme et surtout savoir imposer sa volonté. Tout ce la ne s'acquiert pas en trois leçons. On compte en général une bonne dizaine de séances de manège avant d'emmener le cavalier à l'extérieur.
Avec un accompagnateur
Si vous sortez avec un accompagnateur, assurez-vous qu' il est compétent. Il y a encore trop d'amateurs qui improvisent un centre de balades le temps d'une saison dans un but purement lucratif. Seul un cavalier dûment formé peut emmener un groupe de cavaliers. Il doit posséder un brevet de tourisme équestre ou un diplôme de moniteur ou d'instructeur. Ce point élucidé, remettez-vous-en à lui. Suivez ses consignes et transmettez-les aux autres cavaliers. Adressez-vous à lui en cas de problème.
Quelle tenue ?
Galoper cheveux au vent est une chimère dangereuse. La bombe trois points a sauvé plus d'une tête. Elle est indispensable. Les bottes ne sont pas obligatoires, surtout en été. Des chaps souples portées par-dessus des chaussures seront plus confortables. Attention, pas de chaussures sans talons (style baskets) qui glissent dans les étriers. Côté pantalons, écartez ceux qui ont des coutures importantes et mal placées qui vous scient les cuisses et l'entrejambe. Évitez les matières synthétiques qui échauffent. La culotte de cheval élastique est bien conçue. On peut lui préférer un pantalon de sport en coton. Enfin, pour des questions de sécurité, bannissez les écharpes et les cheveux flottants qui se prennent dans les branches, les capes ou vêtements amples qui volent au vent, les lunettes non attachées.
Contrôle
Vérifiez toutes les coutures du harnachement. On oublie trop souvent ce geste banal et pourtant fondamental. Si vous partez pour plusieurs heures, mettez un licol muni d'une longe sous le filet. Il vous permettra d'attacher le cheval en cas de halte. Assurez-vous que le cheval est à l'aise lui aussi : embouchure adaptée et bien réglée, tapis de selle épais et bien dégarrotté, sangle en place sans risque de friction. Un fourreau de sangle est très appréciable pour un cheval qui marche de longues heures. Et, naturellement , contrôlez les « chaussures » du cheval : fers et pieds doivent être en parfait état.
L'assurance
Un cavalier propriétaire doit obligatoirement être assuré. Les cavaliers rattachés à un club sont assurés par le biais de leur licence fédérale. Si vous montez occasionnellement pendant les vacances, vérifiez que le club est couvert par une assurance responsabilité civile.
Bon à savoir
En extérieur, on sent souffler un vent de liberté. Comme toute liberté, elle ne doit pas empiéter sur le bien-être et la sécurité d'autrui. Pour les piétons, votre cheval est souvent effrayant. Pour les voitures, c'est un danger potentiel, pour les agriculteurs, une nuisance, pour un autre cavalier, une source d'agitation... Tenez compte du point de vue de chacun pour vous faire bien accepter et pour votre propre sécurité.

Accès réglementés

  • Tous les sentiers ne sont pas ouverts aux cavaliers. Respectez les interdictions.
  • L'accès des sous-bois est formellement interdit aux chevaux.
  • N'entrez pas dans les propriétés privées ni sur les terres cultivées.
  • L'accès des plages est généralement réglementé. En l'absence de panneaux précisant la réglementation, fiez-vous à votre bon sens. Une plage bondée n'est pas un bon terrain d'équitation.
Sur la route
  • Le Code de la route assimile le cavalier à un véhicule. Celui-ci doit donc se tenir sur la droite de la route et respecter la signalisation routière.
  • La nuit, un vêtement portant des bandes lumineuses rouges derrière, blanches devant est obligatoire.
  • Plusieurs cavaliers doivent traverser la route ensemble, après s'être alignés sur le bas-côté.
  • En agglomération, respectez les sens interdits. Marchez au pas et prenez soin de ne pas effrayer les piétons.
Sécurité et courtoisie
  • Quand vous devez croiser d'autres cavaliers, repassez au pas. Saluez-les. Ne laissez pas votre cheval s'approcher trop, au risque de déclencher des coups de dents ou de pieds.
  • Avant de dépasser un autre cavalier, demandez-lui l'autorisation. Ne passez pas trop près.
  • Quand vous marchez en file indienne, respectez les distances : 1,50 à 2 m entre le cavalier qui vous précède et vous.
  • Ne galopez pas sur un sentier que vous ne connaissez pas ou sans visibilité. Si le terrain est dur (route, sentier gelé) ou trop mou (boue profonde), on ne doit ni sauter ni galoper.
  • Ne sautez pas un obstacle sans avoir vérifié son abord et sa réception. Contrôlez aussi les branchages qui sont au-dessus.
  • Ne vous aventurez pas dans un gué sans en avoir jaugé la profondeur.

Aborder l'obstacle

La façon dont on aborde l'obstacle détermine la qualité du saut pour le cheval comme pour le cavalier : c'est dire s'il faut travailler sa position et son attitude mentale pour ce moment crucial.

Un bon saut se prépare

Pour aborder l'obstacle dans de bonnes conditions, vous devez arriver dans la phase d'abord avec un cheval équilibré et dans l'impulsion. Cela vous permettra de contrôler la direction et la vitesse.
Au travail !
On n’aborde pas un obstacle à la sauvette : il faut réfléchir et anticiper ! Observez les cavaliers de bon niveau lorsqu’ils s’entraînent. Essayez de comprendre comment ils travaillent et ouvrez grandes vos oreilles. La technique du saut se prépare en partie dans la tête !
S'exercer à pied
Les concurrents d’une épreuve de saut d’obstacle font une reconnaissance du parcours à pied. Cela leur permet de réfléchir à la trajectoire qu’ils vont emprunter d’un obstacle à l’autre. Même si vous en êtes à vos débuts en saut, il n’est pas inutile, avant une séance d’obstacle, d’aller dans la carrière ou le manège et de vous livrer à ce petit exercice.
Apprendre à voir
Observez l’obstacle ou les obstacles et dessinez le trajet qui vous semble idéal. En donnant à votre pas la longueur de 1 m, essayez de voir où se situe la phase d’abord : à environ 16 à 20 m avant l’obstacle pour les 4 ou 5 dernières foulées du cheval. Regardez l’obstacle et familiarisez-vous avec cette distance.
Droit !
Le point fondamental est d’amener le cheval droit et le plus possible au centre de l’obstacle. Cela lui permet d’ajuster ses foulées et de prendre sa battue au bon endroit. Pour cela, réfléchissez avant d’aller sauter. Visualisez bien l’obstacle dans l’espace du manège ou de la carrière. Avez-vous la place de décrire un cercle au galop ? Où faut-il tourner pour amener le cheval droit ? La courbe sera-t-elle large ou serrée ?
Contrôle
Une fois que cela est clair dans votre esprit, prenez le galop. Mettez le cheval sur un grand cercle jusqu’à ce qu’il soit bien en ordre. Il doit s’incurver sur le cercle et tourner sans se coucher ou déraper. Canalisez-le avec des mains basses et légèrement écartées et des jambes énergiques. N’abordez pas l’obstacle dans le désordre. Restez sur le cercle si vous ne contrôlez pas bien votre monture.
En avant !
Lorsque vous vous sentez prêt, allez vous placer à distance correcte de l’obstacle. Portez votre regard vers l’obstacle, le buste dans la direction du regard. Décrivez une courbe pas trop serrée pour mettre le cheval face à l’obstacle. Utilisez un effet direct. Les jambes entretiennent l’impulsion. Si le cheval chasse dans le tournant, reculez légèrement la jambe extérieure pour contenir les hanches.
Le bon geste
A l’obstacle, et en particulier lorsqu’on enchaîne plusieurs sauts, le cheval risque de s’appuyer fortement sur la main. Pour le redresser, on utilise le demi-arrêt : une main reste basse, rêne tendue. L’autre main, rêne également tendue, exerce une action brève et ferme vers le haut et rend aussitôt. On peut également utiliser les deux mains ensemble. Cette action doit être nette mais jamais brutale.
Le coin du pro
Sans impulsion, pas de saut. Mais ne confondez pas impulsion et vitesse. Le cheval dans l’impulsion se porte en avant avec ardeur mais en équilibre. Il engage ses postérieurs avec puissance et son avant-main reste légère et maniable. Un cheval qui accélère en chargeant, tout son poids sur les épaules, aura du mal à s’enlever pour le saut. Laissez votre cheval accélérer dans les dernières foulées, mais empêchez-le de « s’enterrer » par une accélération trop brutale. Si nécessaire, remontez-lui l’encolure par un ou plusieurs demi-arrêts.

Canaliser l’impulsion

Quelques foulées avant l’obstacle, asseyez-vous souplement dans la selle en accompagnant le cheval avec les jambes et l’assiette. Laissez-le se porter en avant tout en conservant des rênes tendues. Il accélère le galop en engageant fortement les postérieurs. Gardez des mains basses et écartées.
Un regard qui va loin
La direction de votre regard est capitale : regardez vers l’obstacle, mais au-delà de celui-ci. Portez-vous mentalement de l’autre côté. Évitez surtout de regarder au pied de l’obstacle. Lorsque le cheval prend sa battue, soulevez-vous en même temps que lui et dépliez les bras pour suivre l’extension de son encolure. Attention de ne pas précéder le cheval et de ne pas avancer les mains en relâchant les rênes.
A faire, à ne pas faire
  • N’agitez pas les mains et ne laissez pas les rênes flotter dans la phase d’abord. Soyez précis et clair dans vos demandes.
  • Pensez à ouvrir vos doigts dans les dernières foulées. Souvent, par trac ou par peur de se faire prendre la main, les cavaliers restent pendus aux rênes. Coincé dans ses dernières foulées, le cheval risque fort de refuser.
  • Ne précédez pas votre cheval : suivez le mouvement, mais ne sautez pas avant lui ! Cela le déséquilibre et vous vous exposez à un refus ou à une chute.

Le Connemara

Originaire d'Irlande, le Connemara est un poney de selle remarquable. Robuste, courageux, doté d'un bon caractère, il est généralement doué pour le saut et excellent en dressage. Il se taille la part du lion dans les compétitions juniors !

L'histoire du connemara

Le connemara doit beaucoup au cheval espagnol. Une légende voudrait qu'il est des ancêtres parmi les survivants des chevaux de l'Invincible Armada qui fit naufrage au large de l'Irlande en 1588. Mais il est plus probable que des négociants irlandais aient acheté des chevaux espagnols pour les croiser avec des sujets locaux.
Passé lointain
Les îles Britanniques se détachèrent du continent vers 15 000 av. J.-C. Les chevaux qui s'y étaient fixés ne reçurent plus aucun apport de races extérieures pendant 14 000 ans. A partir de l'âge du bronze, les pillards scandinaves introduisirent leurs chevaux dans les îles. Plus tard, ce fut au tour des frisons. Enfin, au XIIIe siècle, le sang oriental des montures phéniciennes vint se croiser avec celui des chevaux britanniques.
L'importance du sang espagnol
D'abord très similaire aux petits poneys scandinaves, tout comme le shetland, le connemara évolua avec l'apport de sang oriental. L'importation des plus beaux chevaux espagnols en Irlande, au XVIe siècle, influença fortement la race.
Melting-pot
Avec l'appauvrissement de la vie agraire en Irlande, au XIXe siècle, les qualités du connemara se détériorèrent. Au début du XXe siècle, les éleveurs britanniques décidèrent d'intervenir pour sauvegarder cette race. On chercha à redresser la situation par l'apport de sangs divers: welsh cob, hackney, roadster et pur-sang. Le stud-book du poney connemara fut ouvert en 1926.

Le connemara aujourd'hui

Comme tous les poneys originaires des îles Britanniques, le connemara se distingue par une grande robustesse, une capacité d'adaptation et une intelligence qui s'expliquent par la rudesse de son milieu d'origine.
Une incroyable résistance
Originaire d'une région de landes rocailleuses balayées par le vent, le connemara est d'une résistance remarquable. Le premier président de la commission chargée de l'élevage équin en Irlande décrivait le connemara comme un poney « robuste et résistant comme une mule... capable de subsister sur un terrain ou tout autre équidé, aussi résistant soit-il, serait mort de faim ».
La trempe d'un champion
A son caractère remarquable sont associées de réelles qualités de cheval de selle. Puissant et bondissant, il est doté d'une amplitude d'action qui lui vaut un talent naturel à l'obstacle et de belles allures. Le connemara semble taillé pour la compétition. On le retrouve sous la selle des jeunes cavaliers, et parfois d'adultes, dans toutes les disciplines. Sa forte charpente le destine également à l'attelage.
Des défauts ?
Un cheval parfait, en somme ? Pas tout à fait. Le connemara est limité par sa taille. La vitesse n'est pas non plus forcément son fort. Sa puissance parfois un peu lourde peut le handicaper dans les disciplines d'endurance, notamment en cross. Il suffit toutefois de lui insuffler du sang arabe ou anglais pour donner naissance à des sujets exceptionnellement performants. Certains individus font parfois preuve d'obstination... à mettre sur le compte de leur force de caractère!

Type et tempérament

Caractéristiques
Les différentes influences qu'a reçues la race sont encore sensibles chez le connemara. On retrouve chez lui l'équilibre et l'amplitude des races ibères, l'influx nerveux des chevaux arabes, la puissance du cob, le geste du hackney... Le connemara semble avoir eu le bon goût de prendre chez chacun le meilleur et seulement le meilleur. Sa taille est en moyenne de 1,47 m.
Extérieur
Ses aplombs sont droits et stables. Il a des membres secs avec des articulations dures et plates et de bons pieds. A l'arrière, le jarret fort et bien placé permet une grande puissance de saut. La croupe est massive, souvent double, bien formée. La queue est attachée très haut. Le dos court et large contribue à la puissance générale. Les épaules fortes et inclinées déterminent le don pour l'obstacle et l'amplitude du geste. Plus longue que chez les autres poneys de selle, l'encolure assure une grande amplitude de mouvement et contribue elle aussi au talent de ce cheval pour l'obstacle.
Robes
Toutes les robes sont admises sauf le pie. Les robes dominantes sont le gris, le noir, le bai-brun, le bai et l'isabelle. Ces dernières années le rouan et l'aubère se développent.
Caractère
Les conditions difficiles de sa région d'origine ont contribué à développer l'intelligence du connemara, capable de s'adapter à toutes les circonstances ou presque. Les apports des différentes races en ont fait un animal au caractère remarquablement équilibré, à la fois éveillé et paisible. Franc, plein d'une énergie sagement distribuée et de courage, il est l'image même de la force tranquille.

Qu'est-ce que le concours complet ?

Le concours hippique, tout le monde connaît. Mais le concours complet, c'est bien autre chose. Même certain cavalier ne savent pas de quoi il s'agit. Voici comment se présente cette discipline.

Le concours complet c'est complet !

Cette discipline difficile demande au cavalier et à sa monture un peu de dressage, un peu de saut, beaucoup de fond et du courage à revendre !
L'origine
Le concours complet trouve son origine dans les raids militaires. A l'époque de la cavalerie, on testait la résistance des chevaux dans de longues marches forcées, principalement sur des routes. Les premières compétitions qui furent organisées, vers 1900, furent meurtrières. L'absurdité de ces marathons imposa une modification des épreuves : on réduisit le parcours sur route et on introduisit un cross-country. D'abord ouverte essentiellement aux militaires, cette discipline évolua peu à peu vers sa forme actuelle.
Tester l'endurance
L'origine de la discipline, une épreuve destinée à tester l'endurance des chevaux et leur capacité à faire face aux difficultés du terrain et aux obstacles naturels, explique le maintien des quatre phases du fond, qui demandent des chevaux très en souffle et pleins de ressources.
Le complet aujourd'hui
Un concours complet est de nos jours constitué de trois grandes épreuves : une reprise de dressage, une épreuve de fond, comportant plus ou moins de phases selon le niveau, et une épreuve de saut d'obstacles. La compétition se déroule sur un à trois jours.
Le dressage
Cheval et cavalier sont d'abord testés en dressage. Ils doivent exécuter une reprise qui varie selon le niveau de l'épreuve. Dans les épreuves D, le cheval sur la main doit exécuter des figures simples, des départs au galop en un point précis et quelques transitions. Au plus haut niveau, la reprise comporte des appuyers et des changements de pied au galop.
L'épreuve de fond
Dans les épreuves pour jeunes cavaliers ou jeunes chevaux, le fond ne comprend qu'un cross. Dans les épreuves de niveau plus élevé, le fond comprend quatre phases : un premier routier, un steeple-chase, un second routier et, après une visite du vétérinaire, le cross. Ces quatre phases se succèdent sans interruption, sauf 15 mn pour la visite du vétérinaire.
Routiers et steeple
Les routiers sont des parcours sur des routes et des sentiers, avec des passages obligatoires, que les concurrents effectuent au trot ou au petit galop. Un steeple est un parcours d'obstacles de type course, long de 2 000 à 2 400 m. Il comprend des obstacles de volée (qui se sautent à vive allure), tels que des haies ou des bull-finches.
L'indispensable visite du vétérinaire
La visite du vétérinaire, qui a lieu entre la fin du second routier et le départ du cross, permet d'examiner le cheval et de juger s'il est en état de poursuivre l'épreuve. Elle est indispensable dans l'intérêt du cheval, bien sûr, mais aussi du cavalier : partir sur une monture en mauvais état est risqué.
Gros plan
L'épreuve de dressage n'est pas la plus fatigante, mais elle n'est pas pour autant la plus facile. Les chevaux de complet sont souvent des animaux très chauds. Au premier jour du concours, ils sont en pleine forme et ont un peu de mal à rester calmes et concentrés sur le rectangle de dressage.
Bon à savoir
Bien sûr, le cross n'est pas sans danger. Les chutes y sont souvent impressionnantes et l'état des chevaux à leur arrivée est parfois affligeant. Le complet est une discipline éprouvante et dangereuse, qui exige un entraînement rigoureux. Un cheval ne doit être inscrit dans une épreuve que s'il présente les qualités nécessaires et qu'il a été suffisamment préparé. Un réel souci de l'animal doit animer aussi bien les organisateurs que les participants.
Le coin du pro
Que demande-t-on au cheval de complet ? Tout, ou presque ! Mais, avant tout, il doit avoir des qualités de fond : souffle, rapidité, courage, agilité. Il n'est pas nécessaire qu'il possède un coup de saut fabuleux, car les obstacles sont rarement très hauts, mais il doit avoir beaucoup d'endurance et de résistance pour affronter les diverses phases du fond sans perdre ses capacités à réagir. Et, surtout, du courage, beaucoup de courage ! Que faut-il au cavalier ? Comme au cheval, beaucoup de ressources, du sang-froid et du courage, encore du courage !

Le cross : test suprême

Pour les amateurs de complet, le cross constitue le point important de la discipline.
Le cross
Dans les grandes épreuves, le parcours peut s'étendre sur 3 800 m et demander de gros efforts au cheval, qui a déjà parcouru la bagatelle d'une dizaine de kilomètres au trot et au galop avec les routiers et le steeple. Les obstacles sont fixes (ils ne tombent pas si le cheval les heurte) et doivent être imposants.
Un parcours éprouvant
Obstacles en montée, en descente, par-dessus des fossés, en contrebas ou en contre-haut, en plongeon dans des gués, l'imagination des organisateurs joue avec les possibilités du terrain pour bâtir des parcours qui testeront le courage et l'agilité des chevaux en même temps que leurs capacités.
Le concours hippique
Quoi encore, après tous ces sauts et toutes ces preuves de bonne volonté de la part du cheval ? Tel est l'esprit de cette discipline, qui veut que le cheval soit encore capable de montrer souplesse, énergie et obéissance après la dure épreuve d'endurance. Le parcours de saut d'obstacles, d'une difficulté moyenne, se déroule en général le lendemain de l'épreuve de fond.

Climat, espace, aération, lumière

L’idéal pour un cheval, c’est bien sûr de vivre en liberté avec ses compagnons dans une vaste pâture. S’il doit vivre à l’écurie, il faut lui procurer, autant que possible, les conditions favorisant une vie saine et naturelle.

Écouter la nature

Plus le mode de vie que vous offrirez à votre cheval répondra à ses besoins naturels, plus vous aurez de chances de le voir vivre longtemps et en bonne santé physique et mentale.
Une machine sophistiquée
Comme beaucoup de mammifères, le cheval est soumis à un cycle circadien, c'est-à-dire à un rythme biologique de 24 h. Ce cycle détermine une multitude de micro réglages : température interne, appétit, sommeil, activité, circulation sanguine et rythme cardiaque, activité hormonale, reproduction des cellules, etc. Il change selon les saisons. Cette machine complexe et sophistiquée gère la forme et la santé de notre cheval. Favoriser autant que possible le rythme circadien naturel est fondamental.
Cycle naturel et captivité
Lorsque le cheval vit libre, son cycle circadien est conditionné par des éléments naturels. La lumière joue un rôle très important : l'heure du lever et du coucher du soleil ainsi que la quantité de lumière absorbée chaque jour induisent des changements de rythme qui permettent au cheval d'adapter son métabolisme aux saisons. Les facteurs climatiques sont également déterminants. Quand un cheval vit en captivité, son cycle circadien est perturbé par l'homme : distribution de la nourriture, répartition des heures de travail et de repos, intensité de l'activité, éclairage artificiel, etc.
La lumière à l'écurie
Le premier devoir de l'homme, quand il emprisonne un cheval, c'est d'offrir à celui-ci des conditions d'hébergement qui perturbent le moins possible ce cycle vital. La lumière joue un rôle fondamental. Les ouvertures pour la lumière et éviter d'imposer aux chevaux notre rythme par l'usage de la lumière électrique. Quand cela est inévitable, il faut instaurer des horaires réguliers.
Le climat
Un cheval qui vit dehors s'adapte aux variations de température. Dans une écurie, il faut reproduire ces variations. Il n'est pas souhaitable, ni même sain, que la température d'un box soit constante: le métabolisme du cheval ne s'y retrouverait pas. En revanche, il faut éviter les courants d'air plus froids que l'air ambiant et l'humidité.
L'espace
Dans la nature, le cheval passe plus de douze heures par jour à déambuler. La vie au box est contraire à sa constitution et génère de nombreux problèmes circulatoires, digestifs et articulaires. Si le cheval ne peut vivre au pré, il doit avoir accès plusieurs heures par jour à un paddock, même petit. Son box lui-même doit être assez spacieux pour qu'il puisse se déplacer librement et s'allonger confortablement : idéalement, 3 m x 3 m. Dans un box collectif, chaque cheval doit disposer d'au moins 2 m x sa hauteur au garrot.
Bon pour le moral
Un petit rayon de soleil, rien de tel pour vous donner le moral ! Les écuries doivent être orientées de telle sorte que les chevaux aient droit à quelques heures de soleil par jour, de préférence le matin.
Le saviez-vous ?
Le maintien des chevaux en groupe et au pré est ce qui leur convient le mieux ; mais, même ainsi, ils ne se déplacent pas autant que lorsqu'ils vivent en liberté dans la nature !

L’aération

L'aération dans les écuries est une priorité. Seule une écurie saine préserve le cheval des problèmes respiratoires.
Des troubles trop fréquents
Le cheval, qui a un système respiratoire hypersensible, réagit vivement à la présence des gaz nocifs qui se développent dans un lieu confiné. Chez les chevaux en captivité, les troubles respiratoires représentent plus de 20 % des maladies observées. La plupart du temps, ces troubles pourraient être évités par un hébergement plus adapté.
La bonne circulation
Dans une écurie, la circulation de l'air doit impérativement être bonne, ce qui permet en outre de réguler la température. Un box qui donne sur l'extérieur, dont le battant supérieur reste ouvert, doit comporter aussi une ouverture au niveau du toit, juste en dessous ou dans la toiture même. Ainsi l'air frais s'engouffre par l'ouverture principale et l'air vicié s'élève puis est évacué. Dans une écurie à l'américaine (les boxes sont groupés dans un hangar), l'aération doit être sérieusement étudiée par un service d'hygiène compétent. En cas de mauvaise ventilation, les maladies, surtout respiratoires, se propagent rapidement.
Éviter les courants d'air
Bien ventiler une écurie est une affaire sérieuse. Car, si l'air doit circuler, les courants d'air, eux, doivent rester à la porte. Les systèmes d'aération doivent être placés de telle sorte que l'air vicié soit systématiquement évacué vers le haut. Le sol, où les chevaux se couchent et mangent leur litière, doit rester à l'abri de tout courant d'air.
Attention, danger !
Laisser le cheval à l'attache est très mauvais et pour sa santé et pour son équilibre psychologique. Faire vivre un cheval en stalle est une barbarie.
Le coin du pro
Quand la température est élevée, les chevaux cherchent un endroit ombragé et aéré. Par temps chaud, une écurie doit offrir les mêmes caractéristiques.

Le cheval d’attelage

Les chevaux, tout comme nous, ne peuvent être performants dans toutes les disciplines. Et si certaines races se montrent assez polyvalentes, toutes ne sont pas adaptées à l'attelage, qui nécessite beaucoup de force et un tempérament docile.

Il ne porte pas, il tire

Le cheval attelé tire une charge mais ne porte pas de poids. Les efforts qui lui sont demandés sont très différents de ceux que l'on attend du cheval monté.
Attelé ou monté
Un cheval attelé peut travailler plus longtemps qu'un cheval monté et parcourir des distances plus importantes. Il peut aussi commencer à travailler plus tôt, car l'attelage n'a pas sur le squelette et les articulations du cheval le même impact que l'équitation. Néanmoins, de nombreux chevaux de selle se prêtent à l'attelage. On les appelle des chevaux à double fin : citons les trotteurs, les selles français et américains, l'andalou, le frison, le lipizzan, le holstein. Ils constituent de bons attelages légers et conviennent pour la compétition. En revanche, ils ne sont pas adaptés au travail (travaux agricoles, débardage, etc.).
Les éléments à prendre en compte
Le choix d'un cheval d'attelage dépend avant tout, bien sûr, de l'usage auquel on le destine. En schématisant, on peut diviser l'attelage en trois grandes catégories : l'attelage de trait lourd, l'attelage léger et l'attelage de compétition. Vous devez choisir votre cheval en fonction du type d'attelage que vous souhaitez pratiquer et, bien sûr, de la voiture que vous employez. Néanmoins, on recherche toujours chez le cheval d'attelage certaines qualités physiques et mentales indispensables.
La force avant tout
Un cheval d'attelage doit être fort, ce qui ne veut pas forcément dire lourd. Le barbe ou l'anglo-arabe, par exemple, compensent leur légèreté par un bon influx nerveux. Le poids et la taille n'ont pas la même importance selon le type d'attelage pratiqué : pour les travaux de force ou les charges pesantes, un animal lourd et de taille assez importante est nécessaire. Pour les compétitions, un cheval doit mesurer au moins 1,48 m, sinon il est classé dans la catégorie poney.
Un modèle adapté
On recherche plutôt une épaule longue et droite, ce qui permet une bonne mise en place du collier, et les marques de puissance : poitrail ouvert, « éclaté », poitrine profonde, croupe généreuse et large, articulations solides. Mais ce sont des généralités et, selon le type d'attelage pratiqué, on choisit de privilégier certaines qualités plutôt que d'autres : la force ou bien la rapidité, un influx nerveux important ou une certaine placidité, la masse ou l'élégance, etc.
La beauté des allures
Que ce soit pour le loisir ou la compétition, la qualité des allures détermine pour beaucoup la beauté de l'attelage. Même si vous n'êtes pas sensible à leur élégance, soyez attentif à l'engagement du cheval, au rythme et à la régularité de ses gestes, à la rectitude des aplombs. Il faut savoir que des allures économiques, parfois moins belles, épargnent, à court et à long terme, beaucoup de fatigue au cheval : ses articulations s'usent peu, il se fatigue moins vite et peu parcourir des trajets plus importants.
Le saviez-vous ?
Les chevaux lourds, déconsidérés pendant des années, retrouvent la faveur de nombreux amateurs. Leur force, leur beauté et leur tempérament conciliant sont de grands atouts en attelage. Pour atteler à plusieurs chevaux, l'idéal est, bien sûr, de choisir plusieurs individus de même race. A défaut, choisissez des animaux de même taille et d'allures similaires. Une inégalité des forces engendre des difficultés importantes.

La sécurité avant tout

Quand on attelle, on est souvent sur les routes ou dans les villes. Pour votre sécurité et pour la sienne, un cheval d'attelage doit impérativement savoir garder son calme dans une situation difficile.
Le mental du cheval d'attelage
On reproche souvent aux éleveurs français qui font de la sélection de ne pas prendre suffisamment en considération les dispositions psychologiques du cheval. L'attelage, plus que toute autre discipline, exige une sélection rigoureuse du caractère des chevaux. C'est cela qui explique le succès de certaines races, notamment allemandes et néerlandaises. Avant d'atteler un cheval, il faut s'assurer que son tempérament est adapté à cette discipline.
Sang-froid et bonne volonté
On ne peut songer à atteler un animal caractériel. Un cheval ombrageux, vicieux, craintif, agressif à l'égard de ses congénères ou des hommes, devrait être systématiquement écarté de la reproduction et de la pratique de l'attelage. Un bon cheval d'attelage est docile, courageux, coopératif. Il peut avoir du sang, donc un influx nerveux relativement important, mais ne confondez pas énergie et nervosité ! Préférez toujours un animal calme et, surtout, capable de conserver son sang-froid et de rester obéissant même dans les situations délicates.