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L'Anglo-arabe

Il est anglais et arabe. On pourrait donc en déduire qu'il s'agit d'un bâtard ! Au contraire, ce cheval de sport, très prisé des cavaliers dans toutes les disciplines, est le résultat de croisements très sélectifs.

Ni anglais, ni arabe

L'anglo-arabe est-il d'origine anglaise ou arabe ? Ni l'une ni l'autre. Créé au Royaume-Uni, la race s'est véritablement développée en France au début du XIXe siècle.
Des haras pour un nouvel élevage
Les Anglais s'efforcèrent les premiers d'obtenir un bon cheval de course en croisant des pur-sang anglais et arabes. Mais c'est en France que la race fut véritablement élaborée. Les premiers tâtonnements eurent lieu dès la fin du XVIIIe siècle, sous l'égide des Haras nationaux. En 1806, les armées de Napoléon avaient grand besoin d'une quantité de chevaux : pour en favoriser la remonte dans le Sud-Ouest, l'empereur créa cette année-là le haras de Tarbes, puis l'année suivante celui de Pau. Des étalons barbes, arabes et andalous furent affectés à ces deux établissements. Cela donna des idées à quelques éleveurs privés qui, grâce à cet échantillonage de géniteurs de valeur, se lancèrent dans une série de croisements.
Après de nombreux croisements
L'accouplement de juments arabes avec des étalons pur-sang donna des résultats mitigés ; on entreprit alors d'effectuer des croisements avec des sujets locaux, principalement les navarins du Sud-Ouest de la France, qui fournissaient d'excellentes montures de dressage, très recherchées par les militaires. Tous ces essais auraient pu mener à bien des errements. Mais, en 1833, M. Gayot, alors directeur des haras, rationalisa ces croisements pour obtenir une race nouvelle. Le résultat allait être, au bout de quelques décennies d'une sélection rigoureuse fondée sur les performances, la vigueur et la conformation, un remarquable cheval de selle, doué tant pour la course que pour le saut.
Le pur-sang arabe en plus
Une fois les caractères de la race fixés, on admit les croisements entre un étalon de pur-sang arabe et des juments sélectionnées anglo-arabes. Depuis 1942, tous les anglo-arabes nés de parents de la race, ou d'un père arabe et d'une mère anglo-arabe, sont enregistrés dans le même stud-book. Mais seuls les chevaux comptant 25% de sang arabe portent l'appellation anglo-arabe.

Type et comportement

Extérieur
L'anglo-arabe est un cheval léger, élégant, avec une tête délicate aux yeux expressifs. Son encolure est longue et bien attachée, son passage de sangle profond, son dos court derrière un garrot allongé. L'épaule inclinée, comme celle des pur-sang, lui donne une grande vitesse. Un dépit de leur longueur et de leur finesse apparente, ses jambes possèdent une excellente ossature. Sa taille moyenne est de 1,65 m, mais elle est très variable.
Robe
Les plus courantes sont le bai, ou l'alezan, fréquemment ornées de marques blanches.
Caractère
Vif et intelligent, l'anglo-arabe a une nature généreuse. Son courage naturel le porte à faire l'impossible pour satisfaire le cavalier qui a su conquérir son estime. Parfois fantaisiste, voire capricieux, souvent sensible, il doit être monté et manipulé avec tact et finesse.

Le cheval et l'amitié

On raconte beaucoup d'histoires de chevaux inséparables ou se prenant d'amitié pour un autre animal ... et on constate tous les jours que les chevaux ont leurs têtes : certains semblent s'apprécier et d'autres se détester. Les chevaux ont-ils des sentiments ? Connaissent-ils l'amitié ?

L’amitié entre chevaux : une réalité

Qui n’a entendu les cris déchirants d’un cheval dont le compagnon s’éloigne ? Ou l’accueil délirant qu’il lui fait au retour ? Sans projeter sur lui des sentiments humains, on ne peut s’empêcher de lui prêter des émotions qui font songer à un vif attachement.
L’instinct grégaire
Au sein d’un troupeau de chevaux libres, l’instinct grégaire prend le dessus. Chaque cheval répond à son instinct de survie, qui lui commande de se fondre dans le troupeau. Il se plie aux règles du groupe pour ne pas en être exclu, car l’exclusion est pour lui synonyme de danger. C’est quand il est détaché du troupeau, isolé, qu’il risque de devenir la proie d’un prédateur.
Un contact constant
La cohésion de la troupe est constamment renforcée par des échanges vocaux et des contacts physiques. Les chevaux communiquent entre eux par de brefs hennissements, des renâclements plus ou moins cordiaux. Ces signes, accompagnés de mimiques et d’attitudes précises, définissent la place de chacun. Quotidiennement, les chevaux se flairent, se lèchent, se grattent réciproquement, jouent ensemble.
On se connaît ?
Ainsi, au sein d’un troupeau, chacun reconnaît la voix et l’odeur de tous les autres. Cela permet de déceler aussitôt un individu extérieur au troupeau. De même, chacun sait qui le domine et qui il domine. Et, incontestablement, certains chevaux semblent bien s’entendre et se rapprochent volontiers. D’autres au contraire se tiennent à distance et s’évitent.
L’instinct grégaire à l’écurie
En captivité, le cheval ne développe pas des rapports sociaux normaux avec ses congénères. Son besoin le plus profond, celui d’assurer sa survie par la fuite, est contrarié. Néanmoins, l’instinct grégaire subsiste. Pour le cheval, le plus important, ce sont les autres chevaux. Dans son esprit, écurie = troupeau. En rentrant à l’écurie, il rejoint les autres, donc il retrouve la sécurité.
Dominants et dominés
Malgré la pauvreté des contacts qui se nouent dans une écurie, les chevaux établissent des règles sociales. Certains sont redoutés par l’ensemble des autres. Ce sont des dominants. D’autres se montrent au contraire conciliants envers tous leurs congénères et s’empressent de rentrer dans le rang à la moindre menace.
Cher voisin
Le voisinage rapproche parfois les chevaux. Ils sont côte à côte toute la journée, peuvent parfois se flairer à travers les barreaux. Ils font alors entendre des hennissements déchirants si leur compagnon part en balade sans eux, et l’accueillent au retour par des manifestations de plaisir. De telles sympathies surviennent aussi entre des chevaux qui ne sont pas logés côte à côte. S’ils font montre d’une attirance réciproque, on a tout intérêt à les rapprocher.
Je ne peux pas le sentir !
A l’inverse, certains voisins de box ne se supportent pas. Ils ne manquent pas une occasion d’échanger des menaces, de taper dans la paroi ou dans leur porte. Cette inimitié perturbe leurs repas et leur repos. Elle rend les soins difficiles et contribue d’une manière générale à la nervosité des deux animaux. Le plus sage est de les séparer en modifiant l’occupation des box.
Et au pré ?
Vous souhaitez mettre votre cheval au pré avec un ou plusieurs compagnons, et vous vous demandez s’ils vont s’entendre. Si votre cheval est seul avec un autre, tous deux devraient finir par lier amitié. Comme les enfants, les chevaux préfèrent « n’importe quel copain » plutôt que la solitude. Si les chevaux sont plus nombreux, les choses se mettront normalement en place rapidement. Après quelques menaces et éventuels coups de dents les premiers jours, chacun connaîtra sa place dans le groupe. Des sous-groupes se formeront en fonction des affinités. Dans de très rares cas, la mésentente prend de telles proportions qu’il faut séparer certains individus. Prenez la précaution de déferrer votre cheval, assurez-vous que les autres le sont aussi.

L’attachement entre chevaux : peut-on l’expliquer ?

La raison de l’attachement entre deux chevaux trouve parfois son explication dans une grande familiarité. Ces deux-là sont les plus anciens de l’écurie: voilà des années qu’ils se fréquentent. Ou bien deux chevaux ont passé plusieurs mois ensemble au pré. D’autres fois, cette raison reste mystérieuse. L’odeur joue sans doute un rôle important, comme dans l’inimitié d’ailleurs.
Bon pour le moral
Encouragez les échanges. Au box, votre cheval est privé de ces multiples gestes qui font sa vie dans la nature : se flairer, jouer, se gratter, se lécher… Les contacts avec d’autres chevaux, et particulièrement avec ceux qui ont sa sympathie, favorisent l’équilibre de votre cheval. Certains chevaux dépriment en captivité. Il faut leur donner un compagnon: poney, chèvre, mouton… Chat et cheval font souvent amitié.
Respecter les attachements
Dans la mesure du possible, il faut respecter les lois qui régissent les relations entre les chevaux. Même si leurs raisons nous échappent, mieux vaut ne pas contraindre deux ennemis à cohabiter, ni séparer deux animaux qui paraissent attachés l’un à l’autre. D’ailleurs, un moniteur qui connaît bien sa cavalerie sait qu’il n’a aucun intérêt à rapprocher des ennemis ou à séparer des amis.

Cercles et serpentines

Vous commencez à bien maîtriser les effets de rênes directs et indirects. En travaillant sur des cercles puis des serpentines, vous allez aborder la notion d'incurvation et le bon usage de la jambe isolée. Du doigté, de la patience : vous entrez dans le monde de la finesse !

L'art de la courbe

Le cercle est à la fois la plus simple des figures et la plus parfaite quand elle est bien exécutée. Ne vous contentez pas de tourner en rond : cherchez la perfection de la courbe et la régularité de l'allure.
Le cercle
C'est la figure de manège la plus simple et l'une des premières que le cavalier fait exécuter à son cheval. C'est aussi l'un des premiers apprentissages du jeune cheval en cours de débourrage et une figure que l'on ne cessera de répéter et de perfectionner tout au long du dressage et jusqu'au plus haut niveau. Bref, un outil de travail indispensable.
L'incurvation
On dit que le cheval est incurvé lorsque toute sa colonne vertébrale fléchit régulièrement, de la nuque à la queue, pour suivre la courbe demandée. Sur un cercle de 20 m de diamètre au pas, le cheval est légèrement fléchi. Pour exécuter un cercle plus petit, il doit s'incurver davantage. S'incurver lui demande, bien sûr, un bon équilibre mais aussi de la souplesse, il étire le côté extérieur, et de la force, il doit engager ses postérieurs fortement pour maintenir l'allure tout en se courbant.
Les aides pour un bon cercle
Quand vous faites un cercle à gauche, vous utilisez une rêne gauche directe pour amener le bout du nez du cheval vers l'intérieur. En cédant ou en résistant plus ou moins sur la rêne extérieure (la droite) vous réglez le degré d'incurvation et le tracé. Vos jambes et votre assiette incitent le cheval à s'engager sur le cercle et entretiennent l'impulsion durant toute l'exécution de la figure, dans la mesure où cela est nécessaire. Les jambes servent aussi à régler l'incurvation : la jambe intérieure est juste en arrière de la sangle ou à la sangle. Le cheval « s'enroule » autour. Si cela est nécessaire, la jambe extérieure peut agir en reculant légèrement afin que les hanches ne se déportent pas vers l'extérieur.
Ajustements
Si le cheval ne s'incurve pas assez, il faut ouvrir davantage la rêne intérieure et céder sur la rêne extérieure, tandis que la jambe intérieure appuie son action sur la sangle et que la jambe extérieure recule légèrement. Si, au contraire, le cheval s'incurve trop et rétrécit le cercle, la main intérieure relâche la tension tandis que la main extérieure reprend un peu.
A éviter
On ne peut diriger correctement son cheval avec des rênes trop longues. Inutile d'exagérer l'action de la main intérieure ou, pire, de reculer cette dernière! Ajustez vos rênes et combinez l'action des deux mains (en résistant ou en cédant plus ou moins) pour obtenir l'incurvation correcte. Surtout, utilisez vos jambes !
Bon à savoir
En liberté, le cheval en mouvement économise ses efforts. Pour tourner sans perdre l'équilibre et sans réduire sa vitesse, il contrebalance le poids qui porte sur l'épaule intérieure en rejetant la tête et l'encolure vers l'extérieur. Le cavalier confirmé doit savoir corriger ce pli et amener le cheval à accepter la gymnastique de l'incurvation.

Les serpentines

Les serpentines mettent à l'épreuve la finesse de la coordination des aides chez le cavalier, la souplesse et l'équilibre chez le cheval.
Une succession de courbes
Une serpentine est un ensemble de demi-cercles qui se succèdent en sens contraire : un à droite, un à gauche, etc. Elle peut comporter de trois à six boucles. Plus il y a de boucles, plus l'incurvation est importante et plus la figure est difficile. La rapidité de l'allure accroît aussi la difficulté. On commence une serpentine en A ou en C (au milieu du petit côté) : chaque courbe part de la ligne du milieu et y revient. Elle se termine lorsqu'on rejoint le milieu de l'autre petit côté.
D'un bout à l'autre
On utilise pour la serpentine toute la surface du manège ou de la carrière. On enchaîne les courbes en changeant de main, donc de pli (sens de l'incurvation), à chaque passage de la ligne médiane. Le cavalier inverse ses aides à chaque fois. Une belle serpentine est constituée de demi-cercles parfaitement réguliers et égaux. Cela demande une grande précision de la part du cavalier, qui doit utiliser les lettres du manège comme points de repère. La serpentine sera d'autant plus fluide que le cavalier anticipe bien le changement de pli et sait amener son cheval à passer en douceur d'un pli à l'autre.
Au travail !
Il faut aborder progressivement les différentes figures de manège. Il faut savoir maîtriser à la fois la figure et la cadence. On commence donc par de grands cercles au pas, puis au trot. Les serpentines sont des figures plus complexes qui demandent des aides fines. On les aborde un peu plus tard. Une bonne façon de s'y préparer : le slalom entre des plots.
Le bon geste
Beaucoup de chevaux cherchent à s'épargner l'effort de l'incurvation : ils se contentent de ployer fortement l'encolure sans fléchir l'ensemble du corps, en se couchant sur le cercle. Il faut alors corriger le pli excessif de l'encolure en résistant sur la rêne extérieure, accentuer le contact de la jambe intérieure à la sangle et maintenir les hanches sur le cercle à l'aide de la jambe extérieure reculée.

Le mors de filet

On considère généralement le mors de filet comme le type d'embouchure le plus simple et le plus doux. En fait, ce terme englobe toute une catégorie de mors. L'action de ceux-ci sur la bouche du cheval varie selon le modèle

Simplicité et légèreté

Les mors sévères de la Renaissance, anguleux, lourds, avec leurs longues branches, nous apparaissent aujourd'hui comme des instruments de torture ! De nos jours, on recherche un matériel pratique et confortable, pour le cheval comme pour le cavalier.
Zone sensible
Les parties sensibles de la bouche du cheval sont les barres (parties des gencives inférieures dépourvues de dents), les lèvres, la langue et le palais. Un filet bien réglé agit en douceur sur ces seules parties. Le fait de placer un mors en métal dans la bouche sensible du cheval permet de le diriger et d’avoir autorité sur lui.
Agir en douceur
On oublie trop facilement l’impact réel du mors dans la bouche. Toute traction est douloureuse. Une embouchure mal employée peut blesser le cheval et provoquer des réactions opposées à celles que l’on attend. Face à une main injuste ou à un mors sévère, le cheval se défend pour essayer d’échapper à la douleur: il lève la tête, agite l’encolure ou se cabre. Psychologiquement, il se « braque » et risque de devenir de plus en plus difficile.
  • Le filet Baucher a été mis au point par l’écuyer du même nom pour favoriser les flexions et les cessions. Il convient à partir d’un certain niveau de dressage.
  • Le filet Pessoa, avec ses trois anneaux soudés, permet de fixer deux paires de rênes. Il exerce une action de levier qui contribue à faire céder le cheval.
  • Le filet double est indiqué pour les chevaux qui s’appuient sur la main. Il contribue à les décontracter.
  • Le filet releveur est une embouchure sévère qui ne doit pas être mise entre toutes les mains. Les cordelettes coulissantes lui donnent une puissante action releveuse, qui oblige le cheval à reporter son poids sur l’arrière-main. Utilisé surtout à l’obstacle, il est interdit en dressage
Bon à savoir
La bride exerce une action très différente de celle du filet. Elle est plus rapide, plus précise et appuie sur la nuque du cheval, ce qui contribue à son juste placement. L’emploi de la bride n’est justifié et souhaitable qu’à partir d’un certain niveau de dressage, du cheval comme du cavalier. Mal utilisée, elle est brutale et dangereuse.
A éviter
Une embouchure sévère risque de blesser le cheval et de provoquer des dégâts irréparables qui compromettront son dressage. Mieux vaut un mors simple et doux et une main pleine de tact !

A chacun son mors

Les mors de filet les plus courants sont relativement doux, à condition que la main le soit aussi. Avec un cavalier débutant, le cheval doit être bridé avec un mors brisé, à canons relativement épais et légers.
Le cheval sensible
Le filet à olives et le filet Verdun sont conçus pour éviter les blessures aux commissures des lèvres. Si le cheval a la bouche particulièrement sensible, un filet en caoutchouc ou en résine atténuera l’appui du mors sur les barres ; de plus il peut être mastiqué. Il est cependant moins précis.
Le jeune cheval
Avec un jeune cheval qui ne connaît pas encore bien les aides, il convient d’utiliser un filet en caoutchouc ou un filet Chantilly léger, avec un canon assez épais pour que l’action sur la bouche soit douce. Néanmoins, le volume de canons trop épais peut gêner. Il faut trouver la juste mesure. Le filet à aiguille est très utile avec les poulains : en appuyant sur le côté de la bouche, il accentue l’action de la main sans brutalité. A défaut, les rondelles en caoutchouc placées à chaque extrémité du mors, à l’extérieur de la bouche, auront le même effet.
Les mors fins
Les mors à canons fins sont peu encombrants dans la bouche. Ils permettent des actions plus subtiles. Mais leur appui sur les barres et les lèvres est plus douloureux. On ne doit pas les laisser dans toutes les mains! En monte américaine, on considère que le mors doit être fin, pour se faire oublier, mais aussi parce qu’il n’y a jamais (en principe) de contact continu avec la bouche. On le choisit rouillé ou en cuivre, car le goût incite le cheval à mâchouiller son mors…
Une grande variété
Il existe bien d’autres mors de filet: les mors droits, à l’action moins nuancée, les mors doubles ou à brisure, qui incitent le cheval à jouer avec et à se décontracter, les mors avec passage de langue ou au contraire avec palette pour les chevaux qui sortent la langue ou la place par-dessus le mors… Ces embouchures répondent à des problèmes spécifiques.
Le bon geste
Un mors bien ajusté dépasse que quelques millimètres de chaque côté de la bouche. Il est en contact avec la commissure des lèvres, sans la faire plisser et sans étirer les lèvres. Attention aux embouchures trop larges qui blessent le cheval, et aux montants trop longs qui laissent le mors ballotter dans la bouche.

Débuter en équitation western

En équitation western, l'enseignant respecte un code d'éthique, sorte de règle morale dont le but est de protéger l'avenir de cette discipline. Le débutant y est particulièrement privilégié : l'avenir, c'est lui. Tout est fait pour qu'il découvre le monde du cheval avec plaisir.

Première leçon : contact avec le monde western

Fondements de la psychologie équine, éléments de sécurité, principes techniques... La première leçon est si riche en nouveautés qu'on a parfois du mal à tout retenir !
Au travail
Commencez par aller chercher votre monture dons son box. Quand vous entrez, un cheval western se tourne vers vous. Il a été éduqué pour ça : jamais il ne laissera son arrière-main dans votre direction à moins qu'il ne soit attaché. Mettez-lui le licol en passant votre main droite par-dessus l'encolure : il y glissera tout seul la tête. Pour le sortir de son box, laissez-lui 40 à 60 cm de longe afin qu'il puisse vous suivre sans vous marcher sur les pieds.
Seller, brider
Posez le sous-tapis et le tapis bien à plat sur le dos du cheval, puis mettez la selle par-dessus avec l'aide de l'instructeur. Vous n'avez plus qu'à faire un « sanglage d'écurie », très peu serré, de façon à ne pas inciter le cheval à se gonfler. Bridez votre cheval : il est éduqué pour vous faciliter la tache en baissant la tête. Présentez-lui correctement le mors, il le prendra de lui-même en bouche. Enfin, mettez-lui des protections aux membres. Il est prêt !
En selle !
Pour vous mettre en selle, vous devez placer vos rênes croisées sur l'encolure, les prendre au centre par la main gauche tout en agrippant le tapis au niveau du garrot ou, mieux encore, la crinière. Votre main droite saisit la corne. Pied gauche à l'étrier, poussez fortement vers le haut pour vous hisser aussi vite que possible sans déséquilibrer le cheval, pour qui le montoir (le moment où l'on monte) doit rester sans désagrément. Passez votre jambe droite par-dessus la croupe et asseyez-vous doucement dans la selle. Pendant tout le montoir, votre regard doit rester fixé vers l'avant, entre les oreilles du cheval.
Avancer
Prenez les rênes à deux mains en pont. Ne cherchez pas à les tendre : laissez la bouche du cheval libre. En mettant les jambes légèrement et brièvement au contact, vous ferez partir le cheval au pas.
Tourner, s'arrêter
Pour tourner, il suffit de lever la main du côté où vous souhaitez aller, éventuellement en plaçant la jambe extérieure au contact. Pour vous arrêter, choisissez de préférence un moment où le cheval est droit et, comme au sol, dites « Wôa », fermement, sans agressivité et, surtout, sans tirer sur les rênes.
Les aides
Cinq types d'aides sont à votre disposition, dont quatre naturelles : voix, mains, jambes, assiette, et une artificielle, les éperons. Les mains contrôlent l'avant-main du cheval : elles servent de volant et de frein. Les jambes permettent d'accélérer (en avant ou en arrière),aident les mains dans la direction en contrôlant l'arrière-main du cheval. Pour une première leçon, les éperons restent à la sellerie.

L'équipement western

En équitation western, les cavaliers ne portent pas de culotte d'équitation, mais plutôt un jean spécialement coupé et, éventuellement, des chaps, avec des bottes munies de talons qui se posent bien dans les larges étriers. Mais libre à vous de choisir la tenue qui vous semble la plus adaptée.
L'équipement du cheval
Le harnachement western est également assez différent du harnachement de l'équitation classique. On utilise le plus souvent, quand le cheval est déjà dressé, un mors de bride simple, à branches plus ou moins longues. Le cheval dispose en général d'un sous-tapis personnel, facilement lavable en machine, et d'un tapis plus épais, qui protège son dos.
Bon pour le moral
En respectant votre cheval, vous lui ferez partager votre plaisir. Quand on débute, l'imprécision des gestes le gêne. Le rassurer par la parole, ne pas insister quand tout va de travers, rester très doux dans les mains et dans les jambes, varier le travail et les lieux de travail : tout cela protège le mental du cheval. Le plaisir est tellement plus grand quand il est partagé !
Bon à savoir
Il faut toujours éviter de surprendre le cheval. Quoi que vous fassiez avec lui ou près de lui, le cheval doit être prévenu d'une manière ou d'une autre, par la voix quand on l'approche. Le cheval attend que vous fassiez des gestes codifiés, qui le rassurent et lui permettent de toujours comprendre ce qui est en train de se produire et ce qui va se produire !

Le parcours d’orientation

Épreuve reine du TREC, le parcours d'orientation et de régularité (POR) en est aussi la partie la moins bien connue, puisque la difficulté de l’itinéraire repose sur son secret. Une aventure chaque fois renouvelée pour le concurrent, un vrai défi à relever !

POR : la précision en liberté

Il est rare que l'orientation inspire les cavaliers d'extérieur, qui préfèrent les itinéraires balisés. La pratique du POR leur permettra d'apprivoiser la carte et d'apprendre à l'aimer.
Un circuit tenu secret
Dès l'aube, les concurrents se succèdent à intervalles réguliers à la salle des cartes pour relever leur itinéraire : un circuit en boucle, mariant beaux paysages et subtilités topographiques, d'une longueur de 40 à 60 km s'il s'agit d'une épreuve officielle. Moins ambitieux, les parcours d'initiation se limitent souvent à 20 ou 30 km, ce qui est bien suffisant pour commencer ! La première difficulté consiste à reporter soigneusement le tracé sur sa propre carte à l'aide d'un surligneur suffisamment léger pour laisser apparaître les moindres détails.
Des vitesses imposées
Pendant les 20 minutes dont il dispose pour son relevé, le concurrent pourra tracer sur sa carte des repères kilométriques qui lui permettront ensuite d'évaluer sa vitesse. En effet, l'une des difficultés du parcours est la régularité, c'est-à-dire le respect de vitesses moyennes imposées. Celles-ci varient pour chaque tronçon, en fonction du relief, mais restent comprises dans une fourchette de 6 à 12 km/h. Pour tourner à 9 km/h par exemple, le cavalier peut faire alterner équitablement le pas et le trot et utiliser son chronomètre afin de progresser à un rythme aussi régulier que possible. Lorsqu'il arrive au contrôle marquant la fin du tronçon, les contrôleurs notent sur son carnet de route son heure d'arrivée, qui servira à calculer sa moyenne réelle.
A la recherche des contrôles
Le jeu consiste en effet à trouver les différents contrôles disséminés le long de l'itinéraire, contrôles dont nul ne connaît à l'avance la position. Ils sont généralement cachés au détour d'un chemin ,à la sortie d'un fourré ou derrière des buissons, de sorte que le concurrent ne les découvre qu'à la dernière minute. Les contrôleurs vérifient que le cavalier arrive par le bon chemin, dont l'emplacement est signalé par deux fanions. Ils notent son heure d'arrivée, puis lui offrent quelques minutes de pause, parfois aussi à boire ou un morceau de saucisson. Un contrôle vétérinaire peut également être pratiqué.
Faites vos comptes
Le cavalier part sur le POR avec un capital de 240 points qu'il va s'efforcer de ne pas dépenser. Hélas, en arrivant au contrôle, chaque minute de retard au d'avance sur le temps idéal lui coûte deux points. Si, par malheur, il arrive par un mauvais chemin, il sera délesté de 50 points. Le comble serait qu'il rate purement et simplement le contrôle, soit une pénalité de 100 points. Or, des contrôles, il y en a entre 5 et 10, parfois plus... Autant dire que les points filent vite et sans limite : une fois le stock initial épuisé, le compteur tourne avec des nombres négatifs.

POR, que d'émotions...

A première vue, le POR peut paraître un peu rébarbatif. En fait, c'est une source d'émotions fortes : sur le coup, on en bave, ensuite, on en redemande !
Livré à soi-même
Le grand défi du POR, c'est de laisser le cavalier en tête-à-tête avec sa carte. S'il veut dénicher le contrôle et éviter de se perdre, il lui suffit de suivre le tracé avec attention. Ce n'est pas vraiment difficile, surtout si l'on sait se servir d'une boussole. Mais, parfois, la concentration se relâche quelques instants, on passe le carrefour sans le voir, on s'offre un galop un peu trop long sur une belle piste herbeuse et, soudain, voilà qu'on ne reconnaît plus rien ! Émotion, inquiétude, précipitation... Mais où suis-je, que s'est-il passé ? Et, pendant ce temps, le chronomètre tourne... Il faut se repérer, vite ! Mais si l'on fait vite, souvent, on se perd encore davantage. Le POR est une école de calme et de maîtrise de soi.
Le défi de la carte !
La seule certitude, c'est que l'itinéraire a été vérifié par le traceur dans ses moindres détails : si ça ne passe pas , c'est que le concurrent s'est trompé. Le jeu consiste donc à repérer le détail qui lui indique où il se trouve exactement, qui lui permet de choisir le bon chemin : une clairière dans le bois, une ligne à haute tension, une source, une cuvette. L’orientation est une quête permanente d'indices, sur la carte et sur le terrain. Le cavalier devient un Sherlock Holmes confronté à des énigmes et à des casse-tête qui défient sans cesse sa ruse et son sens de l'observation. Quelle satisfaction de découvrir enfin le contrôle, qui confirme la réussite de l’enquête !

Choisir un cheval d'obstacle

Pour choisir le cheval qui vous emmènera sur les parcours de vos rêves, il existe quelques critères importants : la conformation, les allures, le coup de saut, le tempérament, les origines. Mais rien ne remplacera le coup d'oeil d'un professionnel expérimenté.

Vouloir, pouvoir

Comme pour l'acquisition de tout cheval, vous devez d'abord faire le point sur vos attentes, vos capacités et les moyens financiers dont vous disposez.
Le bon accord
Si vous êtes déjà expérimenté en CSO, vous pouvez vous permettre d'acquérir un quatre ans prometteur sur la foi de ses origines. Si, au contraire, vous faites vos premières armes en concours, il est préférable que vous achetiez un cheval « rôdé » qui vous « promènera » sur les parcours. Commencez donc par un auto-examen sans complaisance. Résistez à la tentation d'acheter un cheval que vos capacités techniques ne vous permettent pas de monter. Côté tempérament, essayez de trouver un caractère qui s'accorde au vôtre. Si vous n'êtes pas très sûr de vous à l'obstacle, il vous faut une monture généreuse et franche, peu susceptible. Si vous avez du coeur pour deux, vous pouvez vous risquer à prendre un cheval un peu plus délicat mais talentueux.
Des conseils indispensables
Une fois que vous avez défini vos moyen et vos besoins, il vous reste à trouver le cheval idéal. Faites-vous aider par un professionnel compétent et honnête dont les service peuvent éventuellement se monnayer. A moins que vous soyez très sûr de votre coup ne traitez pas seul avec un marchand de chevaux ou un éleveur. L'esprit commerçant prend parfois le pas sur l'éthique ! Si vous avez des amis dans le milieu, n'hésitez pas à prendre plusieurs avis.
Les origines
Si vous le pouvez, achetez un cheval qui compte de nombreux champions dans sa famille. Les accouplements consanguins permettent évidemment de produire des frères et des cousins qui présentent des traits communs. Mais, attention, l'origine ne fait pas tout !

Juger un cheval

Comment juger un cheval ? Observez-le, essayez-le, montrez-le à un vétérinaire.
Un bon modèle
Le modèle idéal n'existe pas. Des chevaux exceptionnels comme Jappeloud ou Milton, qui ont rivalisé au plus haut niveau, possédaient des modèles très différents. Cela n'empêche pas de chercher certaines qualités chez le cheval d'obstacle. Observez l'animal à partir de l'arrière, l'essentiel étant la propulsion. Vous devez trouver une arrière-main puissante et des jarrets forts, bien faits et plutôt bas sous des cuisses longues. Préférez un dos large et soutenu fait « en montant » (c'est-à-dire avec un garrot plus haut que la croupe), avec un rein assez court. L'avant-main doit permettre au cheval de monter facilement son « bout de devant » : une épaule oblique (c'est-à-dire qui forme un angle important avec le sol) détermine l'amplitude et la liberté du geste. Une encolure bien attachée et bien orientée permet au cheval de s'arrondir et de s'étendre pendant le saut.
De belles allures
Un cheval d'obstacle n'a pas nécessairement besoin d'avoir des allures éblouissantes. Néanmoins, il doit se montrer léger, souple, délié et équilibré, capable de faire des foulées étendues : au pas, il doit se méjuger. Évitez les chevaux aux allures étriquées, piquées ou traînantes. Surtout, recherchez une parfaite régularité.
La visite d'achat
Vous avez trouvé le sauteur de vos rêves ? Reste à le soumettre au jugement du vétérinaire. Celui-ci l'examinera de façon plus ou moins poussée, selon vos désirs et selon l'usage auquel vous le destinez. Il arrive que l'achat soit déconseillé.

Le coup de saut

Naturellement, l'atout le plus sûr d'un futur sauteur, c'est son coup de saut. Pas si facile à juger.
Comme un chat
Vous devrez observer votre future monture en liberté pour voir comment elle saute. Juger le coup de saut d'un cheval demande beaucoup d'expérience. Certains chevaux ne se révèlent que sur de gros obstacles, d'autres se négligent ou sont maladroits en liberté mais sont excellents sous la selle, ou l'inverse. Les jeunes chevaux manquent de technique. On compare souvent un bon cheval de saut à un félin, qui se rassemble, se propulse et se déploie en s'arrondissant au-dessus de l'obstacle. A l'inverse, le cheval qui saute « comme une biche », avec une encolure renversée et un dos raide, risque d'être limité.
L'essai monté
Lorsque vous l'essayez, vous devez avoir le sentiment que le cheval « monte » sous la selle pendant le saut, et qu'il « se déroule » au-dessus de l'obstacle. Préférez, bien sûr, un cheval franc et généreux, mais sachez que ces qualités peuvent se développer si le cheval est jeune ou inexpérimenté.
Le tempérament, trop souvent négligé
Lors de l'acquisition d'un cheval, ne faites pas passer son talent avant son caractère : à quoi bon une monture capable de franchir des obstacles impressionnants si elle ne veut jamais sauter, se montre constamment dangereuse ou met chaque jour à l'épreuve votre patience ?

Le matériel de pansage

Vous avez du mal à choisir entre ce beau bouchon rouge aux poils synthétiques et celui qui a des poils naturels, beaucoup moins beau ? Un seul critère pour votre choix : le bien-être de votre cheval, qui passe par l'efficacité du matériel de pansage. Sans pour autant vous priver du plaisir des couleurs...

L'indispensable et l'utile

Étrille en plastique ou en fer ? Bouchon raide ou souple ? Choisir son matériel de pansage doit se faire sérieusement. Pour commencer, faites la différence entre le nécessaire et le superflu. Et ne sacrifiez pas l'efficacité à l'apparence !
L'étrille en métal
L'étrille décolle la saleté, aère le poil et stimule les cellules de la peau. L'étrille de métal est indispensable, si votre cheval est très sale, pour ôter la boue séchée et décoller le long poil d'hiver sur les parties charnues : encolure, dos, croupe, flancs, ventre. Vous en trouverez de deux sortes : l’étrille ovale, à tenir à pleine main, et la très efficace étrille américaine dotée d'un manche et d'une tête.
Caoutchouc ou plastique
L'étrille de caoutchouc convient à un cheval moins sale. Elle peut être passée sur les partis osseuses : membres, colonne vertébrale, hanche. Ovale, garnie de dents en caoutchouc, elle masse et stimule la peau. L'étrille en plastique n'est d'aucun e utilité sur un poil long ou un cheval très sale. Mais elle peut être indiquée pour les chevaux tondus ou délicats et ceux dont la peau fine ne supporte pas l'étrille en métal. C’est le cas, notamment, de certains pur-sang.
Bouchon et bouchon...
L'étrille a décollé le poil et soulevé la saleté sans l'enlever. Pas de panique : voici le bouchon. A poils durs, il élimine la poussière en profondeur. A poils plus souples, il remet de l'ordre dans le poil et s'occupe des parties osseuses.
Choisissez un bouchon adapté à la taille de votre main : vous le manipulerez de façon plus efficace. Préférez des poils denses et relativement courts à de longs poils clairsemés, souvent trop mous.
La brosse
La brosse douce, ou brosse en soie, permet de lisser le poil et de le faire briller en retirant les dernières traces de poussière. On la passe sur l'ensemble du corps, y compris les membres, l'intérieur des cuisses, la tête, etc.
La véritable brosse en soie est en soie de sanglier. Elle est fort chère. Mais il existe des brosses douces dans d'autres matières, également efficaces. Elles sont toujours plus chères qu'un bouchon.
Choisissez-la plutôt petite, facile à prendre en main, avec un poil dense et serré. Vérifiez à l'achat que les poils ne se détachent pas.
Le coup de chiffon
Une bonne époussette n'est pas indispensable : votre cheval est assez propre après la brosse douce. Mais ce petit coup de chiffon qui prend quelques secondes donne ou poil un lustrant très flatteur : les soigneurs professionnels ne peuvent s'en passer ! Choisissez une époussette de ménage classique ou un bon chiffon de laine. Avant de le ranger, nettoyez-le en le faisant cloquer, ce qui en éliminera la poussière.
Et un cure-pied, un !
Outil indispensable, il est identique ou presque dans le monde entier. Inutile de vous ruiner pour l'acheter : il doit surtout être solide et efficace (pas de cure-pieds qui tordent ou cassent au premier effort). Là encore, choisissez-le à la taille de votre main, ce qui vous permettra de le manier aisément.
Le coin du pro
Chez les professionnels, chaque cheval a son matériel de pansage personnel : cela évite la propagation d'une éventuelle maladie de peau ou de parasites. Un cheval qui a la gale (parasite) ou la teigne (champignon) peut contaminer toute l'écurie en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire !