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Le poulain après le sevrage

Après le sevrage, et jusqu’à deux ans, le poulain est surtout occupé à grandir. Il faut respecter et favoriser sa croissance, c’est-à-dire lui accorder une vie libre et sans vrai travail, sans négliger pour autant son éducation.

Deux objectifs à ne pas manquer

Les deux grands objectifs pour cette période, qui va de 6 mois à 2 ans, sont la croissance du poulain et son éducation (vie sociale et apprentissage).
L'adaptation après le sevrage
La période dite de l'«après sevrage» recouvre une réalité variée : en cas de sevrage naturel - hautement souhaitable, le poulain cesse de prendre le lait maternel entre 9 mois et 1 an. Le sevrage autoritaire fait par les éleveurs survient, lui, vers 6 mois. Les problèmes de l'après-sevrage ne sont pas tout à fait les mêmes dans les deux cas, notamment en ce qui concerne l'alimentation du jeune animal.
En douceur
Pendant la période qui suit le sevrage, le poulain doit s'adapter à une vie nouvelle. Dans le cas du sevrage naturel, la transition se fait en douceur et le processus d'adaptation est largement entamé. Dans le cas d'un sevrage brutal, en revanche, le poulain risque de se montrer perturbé pendant quelques mois. Il est du devoir de l'éleveur de s'assurer que la transition se fait sans traumatisme important, aussi bien du point de vue de l'alimentation que du point de vue de sa vie sociale et de son apprentissage.
L'alimentation
Le poulain commence très tôt à brouter en imitant sa mère. A six mois, son temps de pâturage représente déjà 80 % du temps de pâturage d'un adulte. Il doit avoir été habitué à consommer du fourrage et du grain auprès de sa mère avant le sevrage, afin qu'il n'y ait pas de rupture brutale dans son mode d'alimentation et qu'il parvienne à compenser par ces aliments, si nécessaire, la soudaine privation du lait maternel. L'alimentation du poulain est fondamentale pour son bon développement. L'équilibre de ses rations et leur augmentation entre le sevrage et 2 ans doivent être contrôlés rigoureusement. Un bon apport en protéines, notamment, est fondamental. Une alimentation trop pauvre nuit au bon développement du squelette et des muscles. Mais une alimentation trop riche est également dangereuse. Les conseils du vétérinaire sont indispensables durant cette période.
Le saviez-vous ?
Les os longs (membres) du poulain ont déjà atteint 73 % de leur croissance définitive à la naissance. Sa silhouette s'inscrit dans un rectangle vertical. Quand le poulain est âgé de 1 an, ses membres sont à 90 % de leur taille adulte. Entre 12 et 24 mois, il se met enfin à pousser en longueur et en largeur. A deux ans son corps a atteint 95 % de sa longueur adulte. Sa silhouette s'inscrit alors dans un carré. Jusqu'à 18 mois, mâle et femelle ont une silhouette et un développement identiques. Mais entre 18 et 24 mois, le dimorphisme sexuel s'accentue. A l'âge adulte, les juments pèsent en moyenne 10 % de moins que les étalons.

Sociabilité et capacité d'apprentissage

Le jeune cheval doit recevoir une éducation qui lui permette de développer de bons rapports sociaux avec ses congénères et avec l'homme.
Jamais seul
Il est important de ne pas élever un poulain seul, car c'est en compagnie d'autres chevaux qu'il apprendra à respecter la hiérarchie sociale, à communiquer, à s'adapter à son environnement. Sa mère a beaucoup de choses à lui enseigner jusqu'à un an. Après le sevrage, qui doit survenir le plus tard possible, le poulain ne doit pas être coupé des autres chevaux. Pendant la période de sevrage, il faut s'efforcer de le mettre au pré avec d'autres jeunes qui viennent aussi d'être sevrés. Ensuite, il est bon qu'il réintègre la communauté, car les juments adultes dominantes continuent d'éduquer les plus jeunes.
Les capacités d'apprentissage
Pendant sa jeunesse, le cheval apprend beaucoup de choses. Mais, tout comme un enfant, il apprend aussi à apprendre : il développe sa capacité d'apprentissage. Nous ne pouvons guère intervenir sur son apprentissage de cheval, qu'il fait auprès de ses congénères. Mais nous pouvons nous efforcer de lui donner le goût d'apprendre auprès de l'homme. Il faut lui inculquer le respect et la confiance dans l'homme en lui proposant des apprentissages variés et ludiques reposant toujours sur le renforcement positif. Il convient, dès le sevrage, de consacrer chaque jour des séances à ce travail d'apprentissage. Les exercices les plus simples conviennent : marcher en main, accepter le pansage, donner les pieds, apprendre des ordres vocaux en main et en liberté, accepter des harnais, etc.
Bon pour le moral
Des études scientifiques ont démontré que la qualité des rapports entre l'éleveur et ses poulains avait une incidence sur le développement de ces derniers. Le stress provoque, en effet, la production d'hormones, de corticoïdes, qui ralentissent la croissance. Une familiarisation précoce en douceur et des manipulations bienveillantes font de beaux poulains !

Les vaccinations

La science a mis au point des vaccins qui protègent les chevaux contre les maladies les plus graves et les plus fréquentes. Ces vaccins sont en principe sans danger ni effets secondaires. Certains sont obligatoires, d'autres seulement recommandés.

Les vaccinations obligatoires

Certains vaccins sont obligatoires et ont pour but d'éviter que les chevaux ne véhiculent des maladies contagieuses pour l'homme, comme la rage, ou pour leurs congénères, comme la grippe équine.
La vaccination antirabique
La vaccination contre la rage est obligatoire pour tous les équidés traversant une région déclarée atteinte par la rage ou y vivant. Le vaccin n’est ni douloureux, ni dangereux pour l’animal. Il est bien supporté et ne provoque pas une baisse de forme, même passagère. La première vaccination s’effectue à l’âge de six mois en une seule injection ; il faut un mois pour que l’immunité se développe. Un rappel doit être fait tous les ans. Attention, il est important que le vétérinaire enregistre la vaccination sur les documents du cheval afin que celui-ci puisse voyager sans problème ou concourir dans les régions où sévit encore la rage. Pour des raisons administratives, les délais de rappel doivent être respectés à la lettre. Outre l’aspect légal, la vaccination contre la rage est utile car il s’agit d’une maladie mortelle.
La vaccination contre la grippe
Cette vaccination est obligatoire pour tous les équidés participant à des compétitions officielles. Elle est également recommandée pour tous les chevaux destinés à l'instruction ou susceptibles de participer à un quelconque rassemblement équestre. Le protocole de vaccination est précis et doit être respecté. La primo-vaccination nécessite deux injections espacées de 21 à 92 jours. Les rappels doivent ensuite intervenir avant 12 mois. Les chevaux doivent être vaccinés depuis plus d'une semaine pour prendre part à une épreuve officielle. L'immunité conférée par le vaccin antigrippal ne dure pas tout à fait un an. Il est parfois nécessaire de vacciner tous les six mois les chevaux qui se déplacent beaucoup. En revanche, pour les animaux qui ne participent qu'à quelques épreuves, uniquement à la belle saison, une seule vaccination annuelle suffit. La vaccination contre la grippe est plutôt bien supportée, mais une baisse de forme passagère ainsi qu'un léger gonflement au point d'injection peuvent survenir. Évitez donc de programmer cette vaccination trop près d'une échéance importante telle qu'une grande compétition ou la vente de l'animal. Octroyez deux jours de repos aux chevaux qui viennent d’être vaccinés, suivis d’une semaine de travail modéré. Enfin, évitez de pratiquer la vaccination dans les muscles du poitrail.

Les vaccins recommandés

Les vaccins contre le tétanos et contre la rhinopneumonie ne sont pas obligatoires; ils sont toutefois conseillés en raison du caractère létal de la première de ces maladies et de la fréquence de la seconde.
La vaccination contre le tétanos
Bien qu'elle ne soit pas obligatoire (il n'y a pas de risque de contagion), la vaccination contre le tétanos est recommandée car cette maladie est mortelle. D'ailleurs, la plupart des assureurs l'exigent avant d'accepter de couvrir l'animal. Le germe du tétanos survit très longtemps dans le sol et dans à peu près tous les milieux que fréquentent ou que touchent le cheval et le cavalier : la paille, l'herbe, le crottin, etc. La moindre petite plaie peut permettre à la maladie d'envahir le corps. Il faut savoir que le tétanos se développe d'autant plus facilement que la plaie n'est pas exposée à l'air libre. Ainsi, une blessure du sabot par un clou de rue ou une piqûre de ronce constitue une circonstance caractéristique d'installation de la maladie. Le vaccin est efficace et bien supporté. La primo-vaccination nécessite deux injections à un mois d'intervalle. Les rappels interviennent ensuite au bout d'un an, puis tous les trois ans.
Le vaccin contre la rhinopneumonie
La rhinopneumonie se propage facilement d'un animal à l'autre. Le vaccin est donc recommandé pour les jeunes chevaux de course à l'entraînement ainsi que pour tous ceux qui participent à des compétitions. Il est également conseillé dans les élevages. Malheureusement, il ne protège l'animal que quelques mois. On recommande donc des rappels tous les deux à six mois pour les chevaux exposés à cette affection. La primo-vaccination se fait en deux injections séparées de trente jours d'intervalle.

L'allaitement

Dans la nature, la jument passe sa vie en gestation avec déjà un petit accroché à ses basques, qui la tète sans arrêt. Heureusement, elle ne semble pas trop souffrir de devoir ainsi en permanence nourrir deux petits : celui qu'elle porte et celui qu'elle allaite.

Jusqu'à soixante-dix tétées par jour

Les poulains sont de petits voraces qui tètent sans arrêt, jour et nuit. Ils se nourrissent peu à la fois, mais très souvent. Le lait riche de leur mère leur permet une croissance ultra rapide.
Quinze litres de lait par jour
Les mamelles de la jument sont au nombre de deux et se cachent entre ses cuisses. Elles commencent à se développer durant le dernier mois de la gestation. C'est lorsque le poulain a trois mois que sa mère produit le plus de lait. On estime alors qu'une bonne poulinière produit de 2 à 3,5 l de lait par jour, et ceci par centaine de kilos de poids corporel. En clair, une jument de 500 kg sécrète alors environ 15 litres de lait par jour. Ceci explique qu'une jument de trait produise environ 20 % de plus qu'une autre de selle. Toutefois, par rapport à leur poids plume, les ponettes, type shetland, ont un meilleur rendement. Il est à noter aussi que les juments qui mettent bas pour la première fois (les primipares) ont moins de lait que les matrones expérimentées (les multipares). Environ deux mois après la naissance du poulain, la quantité de lait que produit la poulinière décroît régulièrement. Heureusement, le foal (nom donné aux poulains de l'année) commence alors à s'alimenter par lui-même.
Une croissance accélérée
Pour le poulain, c'est surtout pendant les deux ou trois premiers mois de vie que le lait se révèle primordial. Durant cette période, il n'a pas encore commencé à brouter, tandis que sa croissance est maximale (il prend 3 kg par jour au début de sa vie). Les ingénieurs agronomes estiment qu'il faut à peu près 6 l de lait pour que le foal prenne un kilo supplémentaire.
Fastfood
Par rapport à la vache, la jument a de tout petits pis. Ses mamelles ne contiennent guère que deux litres de lait, c'est pourquoi le poulain doit téter plus souvent que les veaux. En début de croissance, on le voit se pendre à la mamelle maternelle de quarante à soixante-dix fois par jour! Plus tard, vers six mois, il ne tète plus que vingt fois par jour.
Sevrage
Les pur-sang sont sevrés à 5 mois, les selle français vers 5 ou 6 mois et les chevaux de trait vers 6 à 7 mois. Sevrer le poulain est une tradition dans les élevages, où l'on cherche à préserver la jument qui porte chaque année un poulain. Mais rien ne vous oblige à faire de même : la lactation cessera d'elle-même lorsque le poulain aura entre 9 et 12 mois.
Le colostrum
Ce nom barbare désigne le premier lait de la jument. Il s'agit d'un lait différent de celui qui servira à nourrir le petit pendant ses six à douze premiers mois. Il est plus épais et plus coloré, mais surtout, il contient les précieux anticorps que la mère lègue à son rejeton. Dans l'utérus de la poulinière, le poulain ne peut pas recevoir les anticorps de sa génitrice, car le placenta ne les laisse pas passer. À la naissance, le poulain n'a pas encore développé ses propres défenses immunitaires et ne bénéficie pas encore de celles de sa mère. Voilà pourquoi il est essentiel qu'il soit nourri avec le premier lait, celui qui contient les molécules qui le protégeront de l'infection jusqu'à ce qu'il ait environ deux mois. Le colostrum est produit par la poulinière au cours des deux à quatre dernières semaines de gestation. Le poulain doit boire cette potion magique dans les trois premières heures de sa vie. Ceux qui sont incapables de se lever ou qui naissent prématurément ne peuvent profiter de ce transfert d'immunité qui passe par le colostrum : ils risquent de mourir d'infection. On peut heureusement recueillir le colostrum de la jument et le donner au biberon.

Le sevrage forcé : un stress

Alors que, dans la nature, les juments ne sèvrent pas leur poulain avant un an, les éleveurs les séparent de leur mère vers six mois. Cet épisode est vécu comme un stress important par le foal.
Un clou chasse l'autre
Dans la nature, lorsque l'homme ne s'occupe pas des chevaux, les juments ne sèvrent leur poulain qu'après avoir accouché du suivant. En d'autres termes, c'est le nouveau-né qui chasse son grand frère des mamelles de sa mère. La transition se fait en douceur, puisque le yearling (nom donné aux poulains de un an) reste à proximité de sa mère et de son petit frère. Il arrive même de temps à autre que sa maman l'autorise à téter un peu.
Les poulains sont sevrés à six mois
Lorsque l'homme s'en mêle, les choses ne se passent pas aussi bien. Les éleveurs sèvrent au plus tard leurs produits à l'âge de sept mois, soit cinq mois plus tôt que dans la nature. Le sevrage est en outre brutal. Le poulain est retiré à sa mère et souvent isolé des autres chevaux. Au stress de la séparation d'avec sa maman s'ajoute donc l'angoisse de la solitude. Ce n'est qu'après qu'il rejoindra un groupe de poulains de son âge. Il n'aura alors plus aucun contact avec les chevaux adultes qui auraient pu faire son éducation et lui enseigner les bonnes manières équines. Voilà pourquoi certains jeunes chevaux sont mal élevés et ne respectent rien. Ils ont manqué de remises en place de la part de chevaux adultes dominants !
Bon à savoir
En Mongolie, mais aussi en France, on trait parfois les juments pour récolter leur lait. Celui-ci est plus proche du lait de femme que le lait de vache. Il possède également des qualités appréciées en cosmétologie. Enfin, le lait de jument sert à produire diverses boissons: le koumis, obtenu par simple fermentation, et l'arak, un alcool.

Marcher seul

Après les premiers essais en longe, vous commencez à vous sentir à l'aise. Il est temps de goûter à la liberté et de faire vos premiers pas seul. De l'entrain, du calme, de la précision et tout marchera comme sur des roulettes !

Une expérience inquiétante mais enivrante

Vous êtes dans un manège ou une carrière et le cheval ne peut pas aller loin. Pour vos premières leçons, le moniteur prend soin de vous donner une monture calme et sans malice.
Le bon départ
Avant de vous mettre en marche, contrôlez votre position. Vous êtes assis bien dans l'avant de la selle, le dos droit et les jambes descendues. Vos bras sont légèrement fléchis, les rênes étant dans le prolongement de l'avant-bras. Si vous vous tenez correctement, vos épaules, vos hanches et vos talons sont alignés sur un même axe vertical. Respirez et relâchez vos épaules. Décontractez vos jambes et laissez-les bien descendre. Vous voilà détendu et confiant, mais dynamique.
À droite ou à gauche ?
Si vous n'êtes pas sûr de votre équilibre, vous pouvez prendre les deux rênes dans une main et attraper le collier ou une poignée de crins de l'autre. Si vous vous sentez ferme en selle, tenez une rêne dans chaque main. Vous êtes arrêté au centre du manège ou de la carrière. Vous allez devoir marcher droit devant vous jusqu'à la piste puis tourner à droite ou à gauche. Décidez-vous avant de marcher.
En marche
Pour mettre le cheval au pas, exercez une pression ferme des deux mollets. En même temps, ouvrez les doigts. Si vous donnez des jambes sans «rendre» avec les mains, vous donnez deux ordres contradictoires et votre cheval risque fort de rester sur place. Gardez le cheval droit en tenant vos deux mains écartées d'environ 20 cm. Les rênes restent tendues tandis que vous accompagnez le mouvement de l'encolure. En arrivant sur la piste, écartez légèrement la main du côté où vous souhaitez aller. Si vous tenez le collier ou la crinière, le moniteur s'occupera de diriger votre cheval.
Sur la piste
Pour garder votre cheval sur la piste, raccourcissez légèrement la rêne extérieure (celle qui est du côté de la barrière ou du pare-botte) ou gardez les doigts un peu plus fermés. Soyez vigilant en arrivant dans les coins, car les chevaux ont tendance à couper plutôt que de bien suivre le tournant. Résistez à la tentation de surveiller vos mains. Regardez devant vous et efforcez-vous de sentir toutes les parties de votre corps.
En reprise
Lorsque vous aurez fait vos premières armes sur la piste, le moniteur vous fera travailler avec d'autres cavaliers (on dit : en reprise). Pour le débutant, marcher en reprise facilite les choses. En tête marche un cavalier un peu expérimenté qui contrôle son cheval. Le vôtre suivra celui qui est devant lui. Vous pourrez ainsi vous concentrer sur l'amélioration de votre équilibre et de vos aides sans avoir sans cesse à contrôler l'allure et la direction.
Le coin du pro
Une série d'actions fermes et brèves est plus efficace qu'une seule action prolongée et continue. Si votre cheval ne répond pas à l'action des jambes, ne maintenez pas la pression. Procédez par une succession de pressions énergiques des mollets et des talons. Dès que le cheval se porte en avant, cessez d'agir. De même, si votre cheval ne ralentit pas quand vous fermez les doigts, ne restez pas pendu aux rênes. Relâchez et refermez les doigts plusieurs fois de suite, en soutenant les poignets.
Aide-mémoire
  • Main droite, main gauche : en manège ou dans la carrière, on peut marcher sur la piste dans les deux sens. Lorsque la main gauche est du côté intérieur, on travaille à main gauche. Si c'est la droite, on est à main droite.
  • Changer de main : pour changer de main, on quitte la piste sur un grand côté, juste après le coin, et on traverse le manège en diagonale.
  • A vos rênes : entre deux exercices, on laisse le cheval se détendre rênes longues. Lorsque le moniteur dit : « A vos rênes », le travail reprend. Il faut ajuster ses rênes.
  • Reprise : groupe de cavaliers qui travaillent ensemble.

Quelle embouchure choisir ?

Pour le choix d'une embouchure de randonnée, le cavalier est livré à lui-même : ni règlement pour le limiter, ni moniteur pour le conseiller. Il lui faudra prendre sa décision avec prudence s'il veut assurer à la fois sa sécurité et le confort de sa monture.

La sécurité avant tout

Animal de fuite, forgé pour les grands espaces, le cheval ne réagit pas toujours de la meilleure façon pour sa sécurité. L'embouchure d'extérieur doit avant tout être convaincante.
L'importance du contrôle
Évoluer en extérieur, c'est quitter l'environnement clos et protégé du manège pour affronter un monde qui n'a pas été conçu pour le cheval. Face au danger, celui-ci ne réagit pas toujours de manière appropriée. Par exemple, effrayé par une modeste boîte aux lettres, il peut se jeter sur la chaussée d'une route fréquentée. Pour ne pas mettre les pieds dans une flaque d'eau, il cherche à la contourner obstinément, sans voir les barbelés qui le menacent. Affolé par l'envol d'un faisan, il galope sur le macadam au risque d'une terrible glissade. Aussi est-il important de choisir pour l'extérieur une embouchure assez efficace pour affronter ce genre de situation.
Un cheval sous influence
En manège, le cheval est à l'abri des tentations. Il comprend rapidement qu'il ne va nulle part et que le jeu consiste à obéir aux indications du cavalier. Dans ces conditions, il s'affine et apprend à répondre à des indications de plus en plus douces. Le cavalier retrouvera cette légèreté en promenade tant que sa monture ne sera pas perturbée par des influences extérieures. Mais, de temps à autre, le cheval risque de tester les moyens de pression dont dispose son cavalier parce qu'il se trouve sous l'emprise d'une tentation forte, par exemple :
  • l'instinct grégaire, qui l'incite à chercher la sécurité dans le groupe, à refuser de s'éloigner de ses semblables, accélérer sur le chemin du retour ;
  • la peur, qui provoque des écarts et des mouvements de fuite ;
  • les terrains délicats et les pentes, qui le poussent à changer d'allure.
Sévérité suffisante
Étant donné qu'une désobéissance peut être dangereuse et que les raisons de désobéir sont fréquentes en extérieur, l'embouchure choisie doit offrir au cavalier une bonne marge de sécurité. Il pourrait être risqué de s'en tenir au gentil mors de filet qui suffi t pour le travail de manège. Mieux vaut garder quelques arguments en réserve pour répondre aux situations délicates. Mais il faut, bien sûr, afin de préserver la sensibilité du cheval user de cette embouchure avec mesure et parcimonie.
Attention, danger !
Attention à l'escalade des embouchures ! Mal utilisé, le mors cesse rapidement de faire effet : l'angoisse, chez un cheval effrayé par la douleur, peut provoquer une excitation incontrôlable. Il y a trois règles à respecter pour ne pas en arriver là :
  1. Monter systématiquement rênes en guirlande, en particulier au pas, et lors des temps d'immobilité. Ainsi la sensibilité de la bouche est préservée.
  2. Annoncer chaque demande de ralentissement de la voix, puis de l'assiette, pour permettre au cheval d'obéir avant même l'intervention des rênes.
  3. Agir par intermittence lors des demandes de ralentissement : prendre et rendre, en rythme avec les foulées. Toute action continue inciterait le cheval à s'appuyer et à tirer.

Évaluer la sévérité d’une embouchure

L'imagination des fabricants est infinie, et l'inventaire des mors et hackamores interminable. Voici quelques éléments pour évaluer leur sévérité.
Finesse des pièces au contact
Plus le mors d'un filet, la gourmette d'une bride ou la muserolle du hackamore sont fins, plus la pression se concentre et devient douloureuse. Au contraire, un mors de forte section, un licol large, une muserolle de 4 ou 5 cm vont amortir les actions de main en les répartissant sur une surface plus large.
Matière et relief
Un mors lisse, en caoutchouc, est bien plus doux qu 'un mors « twisté » en métal. Une muserolle de hackamore en cuir plat est plus sympathique qu'une chaîne de vélo vaguement gainée de caoutchouc; une gourmette en cuir ou gainée de mouton plus agréable qu'une chaînette. En randonnée, mieux vaut éviter soigneusement d'imposer au cheval le contact de surfaces rugueuses ou irrégulières : même si les actions de main sont rares, le simple frottement risque d'endurcir la bouche ou le nez, voire de les blesser.
Effet de levier
Lorsque des branches démultiplient la force des actions du cavalier, il faut être attentif non seulement à la longueur de celle-ci mais également au rapport de taille entre la branche inférieure du mors (au départ de rêne) et la branche supérieure du mors (au départ de gourmette). Un rapport supérieur à deux donne une embouchure d'emploi délicat parce que le cavalier ne sent pas du tout dans sa main l'intensité de pression qu' il fait ressentir à sa monture.
La position
Un mors réglé trop bas dans la bouche, qui n'est pas placé au contact des commissures, exercera une action inutilement douloureuse . C'est le cas également d'un hackamore qu'on laisse pendre sur la partie sensible du chanfrein et qui vient gêner la respiration.

Le jury de complet

Juger une épreuve de complet n'est pas une mince affaire. Pas moins de trois phases à juger, quand ce n'est pas cinq, et plus d'une vingtaine d'obstacles à superviser si l'on compte le cross et le concours. Le président du jury veille sur une équipe considérable.

Quelles responsabilités ?

Les responsabilités d'un jury sont toujours considérables et d'autant plus lourdes que l'épreuve est importante. En complet, elles sont tout simplement multipliées par trois.
Les terrains
Quelles sont les responsabilités du jury ? Juger les concurrents, bien sûr. Mais pas seulement. Il échoit au président du jury, avant le début de l'épreuve, de s'assurer que les terrains sont bien conformes au règlement : du rectangle de dressage au terrain de saut en passant par les paddocks, il faut vérifier les dimensions, la nature du sol, la qualité des équipements. Parcours de cross, routiers, steeple doivent en principe être parcourus. On contrôle leur longueur, leur difficulté, on vérifie qu'ils ne présentent pas de danger (routes à traverser, passages caillouteux ou marécageux, etc.). Ces contrôles ne sont pas assurés directement par le jury de terrain, mais par le commissaire de piste. Dans les petites épreuves, toutefois, le jury peut être amené à procéder lui-même à ces vérifications.
Les obstacles
Les obstacles sont, bien sûr, sous la responsabilité du commissaire de piste, mais le président du jury doit s'assurer auprès de lui que les parcours correspondent au règlement, que les cotes, le nombre de sauts, leur difficulté coïncident avec le niveau de l'épreuve, enfin, que tout est bien en place.
Gérer une équipe
Le jury est responsable du bon déroulement des épreuves. Il supervise l'ensemble du travail des différentes équipes qui contribuent à l'organisation et au jugement des épreuves : assesseurs, commissaires aux obstacles et au paddock, délégués techniques. Il vérifie que les dispositions prises par l'organisateur, le commissaire de piste et les délégués techniques pour l'accueil des concurrents, pour le jugement du fond et du saut d'obstacle ainsi que pour le chronométrage des épreuves sont conformes au règlement. A l'issue de chacune des phases, il vérifie les résultats. Enfin, le président du jury signe le procès-verbal des résultats.
Visite vétérinaire
L'inspection du cheval avant le dressage et après le cross se déroule en présence du jury et du vétérinaire officiel. Le jury observe le cheval qui lui est présenté en main au pas et au trot, et décide, en consultant le vétérinaire, si l'animal nécessite un examen plus approfondi.

Respecter les statuts et trancher les différends

Le jury de terrain doit faire respecter les statuts juridiques propres à la discipline. Il doit pouvoir à tout moment prendre les décisions qui s'imposent dans le respect du règlement.
L'application du règlement
Le jury de terrain est responsable de l'application du règlement. Il doit donc connaître le règlement général des compétitions et le règlement spécifique à l'épreuve en question et, pour les épreuves internationales, le règlement de la FEI (Fédération équestre internationale). Souvent, dans les grandes épreuves de complet, il y a un président de jury pour chacune des phases, ce qui permet de répartir les décisions (et les connaissances) par spécialité. Mais tous les membres d'un jury de complet sont des juges de complet.
Savoir trancher
En cas de différends, de plaintes ou de problèmes non prévus par le règlement, le jury de terrain doit savoir trancher : il décide aussi bien de l'interruption d'une épreuve si un obstacle est endommagé que d'un contrôle des guêtres ou des bandages d'un cheval ou de l'élimination d'un concurrent pour mauvais traitement à sa monture. En cas de plainte pendant l'épreuve, il doit trouver rapidement une solution ; dans le cas contraire, la plainte est portée devant l'autorité compétente.