La façon dont on aborde l'obstacle détermine la qualité du saut pour le cheval comme pour le cavalier : c'est dire s'il faut travailler sa position et son attitude mentale pour ce moment crucial.
Un bon saut se prépare
Pour aborder l'obstacle dans de bonnes conditions, vous devez arriver dans la phase d'abord avec un cheval équilibré et dans l'impulsion. Cela vous permettra de contrôler la direction et la vitesse.
Au travail !
On n’aborde pas un obstacle à la sauvette : il faut réfléchir et anticiper ! Observez les cavaliers de bon niveau lorsqu’ils s’entraînent. Essayez de comprendre comment ils travaillent et ouvrez grandes vos oreilles. La technique du saut se prépare en partie dans la tête !
S'exercer à pied
Les concurrents d’une épreuve de saut d’obstacle font une reconnaissance du parcours à pied. Cela leur permet de réfléchir à la trajectoire qu’ils vont emprunter d’un obstacle à l’autre.
Même si vous en êtes à vos débuts en saut, il n’est pas inutile, avant une séance d’obstacle, d’aller dans la carrière ou le manège et de vous livrer à ce petit exercice.
Apprendre à voir
Observez l’obstacle ou les obstacles et dessinez le trajet qui vous semble idéal. En donnant à votre pas la longueur de 1 m, essayez de voir où se situe la phase d’abord : à environ 16 à 20 m avant l’obstacle pour les 4 ou 5 dernières foulées du cheval. Regardez l’obstacle et familiarisez-vous avec cette distance.
Droit !
Le point fondamental est d’amener le cheval droit et le plus possible au centre de l’obstacle.
Cela lui permet d’ajuster ses foulées et de prendre sa battue au bon endroit. Pour cela, réfléchissez avant d’aller sauter. Visualisez bien l’obstacle dans l’espace du manège ou de la carrière. Avez-vous la place de décrire un cercle au galop ? Où faut-il tourner pour amener le cheval droit ? La courbe sera-t-elle large ou serrée ?
Contrôle
Une fois que cela est clair dans votre esprit, prenez le galop. Mettez le cheval sur un grand cercle jusqu’à ce qu’il soit bien en ordre. Il doit s’incurver sur le cercle et tourner sans se coucher ou déraper. Canalisez-le avec des mains basses et légèrement écartées et des jambes énergiques.
N’abordez pas l’obstacle dans le désordre. Restez sur le cercle si vous ne contrôlez pas bien votre monture.
En avant !
Lorsque vous vous sentez prêt, allez vous placer à distance correcte de l’obstacle. Portez votre regard vers l’obstacle, le buste dans la direction du regard. Décrivez une courbe pas trop serrée pour mettre le cheval face à l’obstacle. Utilisez un effet direct.
Les jambes entretiennent l’impulsion. Si le cheval chasse dans le tournant, reculez légèrement la jambe extérieure pour contenir les hanches.
Le bon geste
A l’obstacle, et en particulier lorsqu’on enchaîne plusieurs sauts, le cheval risque de s’appuyer fortement sur la main. Pour le redresser, on utilise le demi-arrêt : une main reste basse, rêne tendue. L’autre main, rêne également tendue, exerce une action brève et ferme vers le haut et rend aussitôt. On peut également utiliser les deux mains ensemble.
Cette action doit être nette mais jamais brutale.
Le coin du pro
Sans impulsion, pas de saut. Mais ne confondez pas impulsion et vitesse. Le cheval dans l’impulsion se porte en avant avec ardeur mais en équilibre. Il engage ses postérieurs avec puissance et son avant-main reste légère et maniable.
Un cheval qui accélère en chargeant, tout son poids sur les épaules, aura du mal à s’enlever pour le saut.
Laissez votre cheval accélérer dans les dernières foulées, mais empêchez-le de « s’enterrer » par une accélération trop brutale. Si nécessaire, remontez-lui l’encolure par un ou plusieurs demi-arrêts.
Canaliser l’impulsion
Quelques foulées avant l’obstacle, asseyez-vous souplement dans la selle en accompagnant le cheval avec les jambes et l’assiette. Laissez-le se porter en avant tout en conservant des rênes tendues. Il accélère le galop en engageant fortement les postérieurs. Gardez des mains basses et écartées.
Un regard qui va loin
La direction de votre regard est capitale : regardez vers l’obstacle, mais au-delà de celui-ci. Portez-vous mentalement de l’autre côté.
Évitez surtout de regarder au pied de l’obstacle. Lorsque le cheval prend sa battue, soulevez-vous en même temps que lui et dépliez les bras pour suivre l’extension de son encolure. Attention de ne pas précéder le cheval et de ne pas avancer les mains en relâchant les rênes.
A faire, à ne pas faire
- N’agitez pas les mains et ne laissez pas les rênes flotter dans la phase d’abord. Soyez précis et clair dans vos demandes.
- Pensez à ouvrir vos doigts dans les dernières foulées. Souvent, par trac ou par peur de se faire prendre la main, les cavaliers restent pendus aux rênes. Coincé dans ses dernières foulées, le cheval risque fort de refuser.
- Ne précédez pas votre cheval : suivez le mouvement, mais ne sautez pas avant lui ! Cela le déséquilibre et vous vous exposez à un refus ou à une chute.
3 commentaires:
Bonjohr ! À propos de l'abord de l'obstacle et du saut j'aurais deux questions à vous poser :
1. Que faire quand l'on sent que le cheval va dérober ou refuser ?
2. Je n'arrive pas à sauter en même temps que mon cheval ( soit avant, soit après peu de fois en même temps 😄) donc j'aimerais savoir s'il y a une technique, un moyen ou un conseil à donner pour suivre le saut de mon cheval ?
Merci beaucoup :) .
Moi je n'arrive pas a lâcher la crinière au galop et a l'obstacle ya t'il une technique
1) Il ne faut surtout pas de déplacer de la trajectoire de l'obstacle. S'il s'arrête ou dérobe, il faut lui mettre le nez dans l'obstacle pour qu'il comprenne que c'est TOI le chef et non lui.
2) Il faut préparer son saut et se mettre en équilibre avant l'obstacle pour être prêt à sauter en toute occasion.
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Il y a des exercices pour ne plus tenir sa crinière mais demande à ta monitrice, elle saura mieux que moi...
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