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Se servir de ses jambes

Les jambes sont une aide dont on se sert avec trop de parcimonie. Les bipèdes que nous sommes font tout avec leurs mains. Un cavalier qui a de bonnes jambes réduit de moitié ses interventions sur la bouche du cheval et a une bien meilleure relation avec lui.

Pourquoi faire, quand et comment ?

Il faut une musculature particulière pour bien utiliser ses jambes : voilà pourquoi il est parfois difficile de se servir correctement de celles-ci.
Comment travaille la jambe ?
Les jambes doivent être placées là où elles tombent naturellement lorsqu'on est correctement assis dans la selle. Lorsque la jambe agit, c'est la partie rebondi du mollet qui vient en contact avec le corps du cheval. La position générale de la jambe ne change pas durant l'action : le poids des jambes descend dans les étriers, talons vers le bas, pieds à 45°.
Pression continue ou discontinue ?
Une règle essentielle de l'équitation western : on ne «jerke» pas plus avec les jambes qu’avec les mains. Cela signifie que les jambes ne doivent pas s’agiter de façon intempestive ; si le cheval ressent des pressions ou reçoit des coups mal à propos, il aura tôt fait de devenir froid à la jambe. Un cheval western continue à faire ce qu'on lui a demandé jusqu'à ce qu'on lui demande autre chose. En conséquence, une demande ne s'effectue qu'une fois. La jambe commence par se poser doucement, puis elle augmente graduellement sa pression. Dès l'amorce de la bonne réponse, elle cesse son action et le cheval maintient la sienne quand il est bien dressé.
Une seule jambe : la jambe isolée
Le cheval western apprend très jeune, lors du premier travail au sol, à fuir la pression. Donc, si vous placez une jambe au contact, il devrait en principe chercher à s'en écarter. Une seule jambe au contact permet d'obtenir tous les déplacements latéraux, quelle que soit l'allure : pivots sur antérieurs ou postérieurs, pas de côté, appuyers, hanches en dedans, ainsi que d'autres manœuvres proches : changement de pied (par inversion du postérieur qui s'engage) ou agrandissement d'un cercle, par exemple.
Où la placer ?
La réponse du cheval dépend de l'endroit où agit la jambe. Il faut la placer en arrière pour déplacer les hanches ou engager un postérieur ; au centre pour déplacer tout le corps du cheval ; près de la sangle, si nécessaire, en renfort, pour aider à déplacer des épaules «plantées au sol».
Deux jambes
Un double contact des jambes permet d'améliorer l'impulsion, autrement dit d'obtenir un meilleur engagement de chacun des postérieurs. Selon la façon dont les mains interviennent, on obtient un rassembler ou une accélération, ou une combinaison des deux, privilège réservé aux cavaliers talentueux.
Comment utilise-t-on l'éperon ?
L'éperon bien choisi (il en existe de différents formats à différents angles selon la taille du cheval et celle du cavalier) est relativement éloigné du cheval lorsque le cavalier est en position naturelle. Lorsqu'on utilise l'éperon, le talon reste vers le bas et le pied se tourne vers l'extérieur. Ensuite, l'éperon vient au contact du cheval la pression étant d'abord très douce puis, graduellement, de plus en plus ferme jusqu'à obtention de la bonne réponse.

Les défauts de réponse à la jambe

Même si vous utilisez parfaitement vos jambes, il se peut que votre cheval n'y réponde pas correctement : qu'il s'agisse d'un défaut d'éducation ou d'un problème de tempérament, sachez bien réagir.
Le cheval froid à la jambe
Lorsqu'un cheval est froid à la jambe, il faut utiliser des éperons. Commencez toujours par faire vos demandes avec la jambe, en augmentant la pression. Si vous n'obtenez pas de réponse, mettez l'éperon au contact et augmentez de même la pression. Le cheval comprend rapidement qu'il est dans son intérêt de répondre à la douce pression de vos mollets sans attendre la suite.
Le cheval chaud à la jambe
Les chevaux chauds à la jambe se ruent en avant et s'énervent au moindre effleurement. Il faut les rendre plus tolérants. Travaillez en cercle, au pas pour commencer. Plus tard, lorsque le cheval tolérera bien l'exercice au pas, vous ferez la même chose au trot puis au galop. Tout en marchant tranquillement, le nez du cheval à l'intérieur du cercle, «battez» de la jambe extérieure en rythme. Si le cheval part au trot, resserrez le cercle jusqu'au retour à l'allure inférieure, mais continuez l'action de la jambe. Il ne doit pas croire que vous arrêtez parce que le trot est la bonne réponse. En quelques séances, il aura compris.
S'il colle à la jambe
Un cheval qui colle à la jambe a tendance à «se coucher» du côté de la jambe qui agit. Cela signifie qu'il n'a pas bien appris à fuir la pression. Reprenez au sol le travail du céder à la pression. Les résultats peuvent mettre un certain temps à venir : soyez patient, mais ne cédez jamais.
Bon à savoir
Ne cherchez pas à résoudre avec les mains des problèmes de jambes.
  • Si votre cheval coupe les coins, utilisez la jambe intérieure plutôt qu'une rêne contraire.
  • S'il s'arrête mal, vérifiez, avant de résister durement sur les rênes, que vous écartez bien vos jambes pour l'arrêt.
  • Préférez toujours l'aide la plus simple et la plus légère : la jambe est souvent plus précise et moins dure que la main !

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