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Qu'est-ce qu'une bonne main ?

Qu'est-ce qu'une bonne main ? Voila une question qui se pose assez vite au débutant encore maladroit et que les cavaliers confirmés, jusqu'au plus au niveau ne cessent de se poser.

Une aide subtile et délicate

La main est l'une des aides les plus délicates du cavalier. Elle lui permet de communiquer de façon très subtile avec le cheval et de lui transmettre les ordres les plus nuancés.
D'une école à l'autre
La façon d'utiliser les mains varie considérablement d'une école à l'autre et même, d'une discipline à l'autre. La tenue des rênes, par exemple, est différente en équitation western, où celles-ci sont résolument lâches, et en équitation académique, où elles sont ajustées. Les cavaliers d'endurance n'utilisent pas leurs mains comme les cavaliers de concours hippique, les randonneurs ne se font pas la même idée du contact que les concurrents d'une épreuve de dressage.
Comment déterminer une bonne main?
Quelques critères permettent d'estimer la qualité de la main, quelle que soit l'école concernée : la précision de son utilisation, la cohérence des ordres donnés, l'absence de brutalité et, bien sûr, l'efficacité, que l'on juge aux résultats obtenus. Vous saurez que vous possédez une bonne main si votre cheval lui fait entièrement confiance !
Cohérence
Au cours de son dressage, le cheval intègre peu à peu le langage des aides : la voix, les mains, les jambes, le poids de notre corps. Sa grande sensibilité, son émotivité, sa réactivité et sa mémoire, qui est bonne, le prédisposent à enregistrer facilement, et souvent définitivement, les informations qui s'accompagnent de sensations ou d'émotions. Toutefois, il ne peut comprendre ce langage qui si nous l'énonçons clairement : tel message à toujours telle signification. Il ne doit pas dire une fois ceci, une fois cela. Il ne doit pas non plus, être en contradiction avec un autre message émis en même temps.
Incohérence
Si nos mains transmettent des messages confus, le cheval cesse assez vite de répondre. Il cherche une position pas trop inconfortable où sa bouche reçois le moins de mauvais traitements et cesse de répondre aux demandes. Les chevaux d'instruction, souvent montés par des cavaliers dont les mains encore maladroites s'agitent, tentent de traduire ce langage embrouillé et de le comparer à ce qui leur a été enseigné. Parfois ils renoncent et font ce qui leur plaît !
Le contact
En équitation académique, l'usage de la main repose largement sur la notion de contact : le cavalier monte avec des rênes ajustées. Ses mains sont en contact avec la bouche du cheval. Un bon contact est à la fois franc et léger. Le cheval vient sur son mors, confiant dans une main douce mais ferme et précise. Un mauvais contact est dur, irrégulier, flottant.
Fixité
Le premier souci du cavalier débutant sera donc d'obtenir une main fixe : cela ne signifie pas une main bloquée, figée à la même place, mais une main qui maintient un contact constant avec la bouche du cheval. Elle est fixe par rapport à la bouche du cheval, qui ne reçoit pas d'à-coups. Au galop, par exemple, une main fixe se déplace pour accompagner souplement le mouvement de l'encolure. La tension ressentie par le cheval au niveau du mors est légère, égale, régulière.
Savoir rendre
Un des défauts les plus communs, même chez les cavaliers confirmés, consiste à maintenir constamment une tension trop importante, alors qu'il faut agir de façon discontinue. Toute demande faite par l'intermédiaire des mains, un arrêt ou un ralentissement, doit être interrompue dès que le cheval a répondu.
Un prêté pour un rendu
De même, lorsque vous voulez tourner, il faut savoir rendre d'une main ce que vous prenez de l'autre. Pour tourner à droite en rêne directe, le cheval s'incurve à droite. Son encolure se ploie et le bout de son nez part vers la droite. Pour que ce mouvement soit possible, votre main gauche doit «rendre», en s'avançant légèrement, ce que prend la main droite.
A éviter
Une faute très classique, par peur de perdre le contrôle, le cavalier ne cède pas alors que le cheval s'est arrêté. Pour échapper à une action de main injuste, ce dernier s'encapuchonne.

Savoir se faire oublier

Le mot clé, bien sûr, c'est légèreté. Une main légère permet un cheval léger et confiant. Le summum de la légèreté, C'est d'arriver à se faire oublier !
Légèreté et discontinuité
Lorsque vous travaillez sur des rênes ajustées, le contact avec la bouche du cheval doit être léger. Vous restez en contact, mais votre main n'exprime aucun message. Quand vous reprenez le cheval, ou que vous demandez une cession, votre action doit être discontinue. Soyez attentif à ne pas exercer une tension constante alors que le cheval s'efforce de céder. Cela le rendrait peu à peu insensible. Une main trop ferme, qui exerce une action continue, incite le cheval à se bloquer dans sa bouche, à se raidir sur son mors.
Pas d'action brutale
Les tractions sur les rênes ou, pire, les «coups de sonnette» donnés dans la bouche du cheval, volontaires ou involontaires, compromettent à long terme le dressage. Un cheval qui redoute l'action des mains ne se livre jamais complètement. Loin de faire confiance à la main, il cherche à lui échapper par des défenses plus ou moins évidentes : il «encense» (secoue la tête de bas en haut), s'appuie sur le mors ou, au contraire, s'encapuchonne. Dans certains cas, il «prend la main», durcissant sa bouche et son encolure et ne répondant plus à l'action des rênes.
Attention, danger !
Une main trop dure, ou qui agit constamment, prend sur l'impulsion du cheval. Il ne se livre pas et la raideur de sa bouche se répercute dans tout son corps. Peu à peu, une main sévère ou injuste démoralise le cheval.

4 commentaires:

Caroline a dit…

Très bon article, clair et compréhensif.
Merci !

dany a dit…

je suis une cavalière débutante (à bientôt 50 ans ) et j'ai trouvé votre article super. J'espère pouvoir trouver un aussi bon article sur : "comment aborder le saut d'obstacle", car j'en fait depuis peu et j'adore cela (hier, j'ai suivi un cours de saut, avec des galops 6 et 7 ainsi que ma fille (12 ans) qui a son galop 5 ; nous avons sautés 1.10 m !.

Le Petit Far West a dit…

Bonjour Dany,
1,10 m à l'obstacle niveau débutant ? Courageuse ... Dans quel club montez-vous ?
Un article sur le saut d'obstacle est prévu. Comme la patience est une des nombreuses vertus que doit posséder un cavalier ...
Au plaisir de vous retrouver sur ce blog.

rs a dit…

Petite faite d'orthographe au premier paragraphe...
"jusqu'au plus au niveau" -> "jusqu'au plus HAUT niveau" me paraîtrait plus adapté...