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Le POR de nuit

Apparu il y à une dizaine d'années, le POR de nuit a suscité bien des polémiques, compte tenu de sa difficulté et des risques qu'il impliquait. Il reste une expérience marquante, à réserver à des trecquistes aguerris.

Une expérience extrême

Entre le jour et la nuit, la différence est saisissante pour celui qui randonne à la carte en terrain inconnu. Frissons garantis !
Une création récente
Le POR de nuit est apparu dans les années 1990, lors du Championnat de France de Pont-l 'Évêque. Dans cette région de bocages, le POR de jour s'annonçait peu sélectif : l'ajout d'une épreuve nocturne devait corser la difficulté. L'expérience fut renouvelée les années suivantes, la région choisie étant parfois plus boisée ou plus accidentée. Traditionnellement, l'épreuve a lieu pendant la nuit du vendredi au samedi. Tracé assez court, une vingtaine de kilomètres, et pénalités divisées par deux par rapport au jour : 1point par minute, 25 points pour une arrivée au contrôle par un mauvais chemin, 50 points par contrôle manqué. Le lendemain, les cavaliers ensommeillés affrontent un parcours de jour classique, la somme des distances parcourues ne devant pas dépasser 60 km.
Un parcours à risques
On trouve également des nocturnes lors de certaines épreuves de sélection pour le Championnat de France, mais rarement dans les TREC de moindre importance. La nuit, en effet, de nombreux dangers guettent le concurrent solitaire, surtout s'il s'égare hors des chemins repérés, ce qui ne manque pas d'arriver. Une branche basse invisible peut l'assommer ou le jeter à terre, une plaque rocheuse peut faire déraper sa monture, un trou entraînera une chute du couple. C'est pourquoi les POR de nuit ont leurs détracteurs, qui jugent qu'on s'éloigne de l'esprit de prudence propre au tourisme équestre. A quoi d'autres répondent qu'il arrive qu'une randonnée se prolonge la nuit et que le TREC constitue ainsi une sorte de laboratoire d'essais pour les systèmes d'éclairage et de signalisation.
Des difficultés spécifiques
Drôle d'aventure, pour le concurrent, que de se risquer ainsi dans le noir complet, avec sa seule monture. La nuit, les repères changent. Le cheval est plus attentif, parfois un peu tendu, car il y a souvent beaucoup d'animation dans les bois et les fourrés. Le cavalier ne peut guère scruter le paysage, ni évaluer les distances à l'œil. Faute de repères visuels, il lui faut recourir davantage à la boussole et au chronomètre pour se situer. L'entrée d'un chemin en sous-bois devient presque invisible si des branches viennent arrêter le faisceau ténu de la lampe. Même une ligne à haute tension passera inaperçue si l'on néglige de balayer le ciel de sa lampe lorsqu'on passe dessous. Pour réussir, il faut encore plus de sang-froid et de concentration que de jour. Mais que d'émotions inoubliables !

Que la lumière soit !

Difficulté inédite que le choix d'un équipement performant pour lutter contre l'obscurité. Chaque cavalier a sa solution.
Signalisation
Avant d'éclairer les chemins, le concurrent doit penser à se signaler aux autres, en particulier aux automobilistes. Solution la plus classique, des bandes réfléchissantes fixées à la selle, autour des membres et, éventuellement, de la queue du cheval par un système velcro. On peut y ajouter une lampe cycliste bicolore ou à flash, qu'on fixe à la cheville gauche. Cet équipement ne dispense pas d'une grande prudence, car les conducteurs de voitures sont peu habitués à de telles rencontres.
Éclairage et variantes
Côté éclairage, l'équipement classique est constitué d'une lampe frontal halogène et d'un projecteur manuel longue portée. Les variantes dépendent de l'inspiration et des capacités de bricoleur de chacun. Certains fixent, de part et d'autre de leur casque, des phares qu'alimentent des batteries de moto dissimulées dans leurs fontes. D'autres fixent un projecteur au poitrail ou au front de leur monture. Certains utilisent des pastilles fluorescentes pour éclairer leur carte. Tout est possible, mais encore faut-il limiter le poids de cet attirail, en tester l'autonomie et s'assurer que tout ce bel équipage résistera aux secousses répétées et à la pluie. Car, parfois, pour couronner le tout, il pleut !

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