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Les bonnes manières à l'écurie

Les bonnes manières à l'écurie, ce n'est pas une question de principe, mais de sécurité. L'éducation d'un cheval repose sur l'attitude quotidienne du cavalier et du soigneur. Chaque geste est interprété par l'animal et détermine son comportement. Soyez donc attentif.

Fermeté et bienveillance

Les bonnes manières du cheval à l'écurie découlent du respect et de la confiance que vous lui inspirez par votre fermeté, votre bienveillance et, surtout, par la cohérence de votre comportement.
Mal élevé ?
Il n'existe pas des chevaux « gentils » et des chevaux « méchants ». Bien sûr, chaque animal a son tempérament, certains sont plus faciles que d'autres. Mais aucun ne vient au monde éduqué. Et, excepté les chevaux fous, aucun ne résiste à une bonne éducation. Avez-vous déjà remarqué que, souvent, tous les chevaux d'un même cavalier présentent les mêmes défauts? « Untel n'a pas de chance : tous ses chevaux mordent ! » Il n'y a pas de fatalité. Ce propriétaire fait inconsciemment certains gestes qui créent ce comportement. Un cheval qui tape est un cheval qui a appris que taper était possible et efficace pour régler ses problèmes. Il en est de même pour tous les comportements indésirables à l'écurie.
Se poser en dominant
Il ne viendrait pas à l'idée d'un cheval d'agresser son supérieur hiérarchique. Si vous avez des problèmes avec votre cheval, s'il se montre agressif ou incontrôlable, il vous a vraisemblablement rangé dans les inférieurs... qui n'ont qu'à bien se tenir ! Vous devez affirmer votre autorité par des gestes simples qui imposeront votre supériorité. Chaque fois que vous venez voir votre cheval, chaque fois que vous le pansez, que vous lui passez un licol, que vous lui donnez à manger, vous devez répéter les mêmes gestes. Le fondement de l'éducation, c'est le respect que vous inspirez au cheval : il vous cède la place, ne vous bouscule jamais, vous suit quand vous le menez en licol, se montre attentif à vos indications.
Comprendre pour éduquer
Il suffit de commettre la même erreur deux jours de suite pour que le cheval comprenne qu'il peut y avoir des failles. Certains animaux n'en profitent pas trop ; d'autres, souvent les meilleurs, y voient de nouvelles possibilités. C'est alors que les ennuis commencent. Le cheval choisit ses attitudes parmi celles qu'il sait possibles et, bien évidemment, il préfère les plus confortables pour lui. C'est d'ailleurs cette faculté qui est utilisée pour son entraînement. Ne pas s'écarter sur votre passage est plus simple que de se mettre à sa place au fond du box, vous sortir de celui-ci en vous menaçant, oreilles couchées, lui permet d'accéder plus vite à la ration, etc. Par paresse ou négligence (lorsque vous vous dites : « Je n'ai pas le temps aujourd'hui d'attendre qu'il se pousse au fond du box »), vous pouvez enseigner de mauvaises manières à votre cheval.
Eduquer le propriétaire
Quand toute l'éducation est à faire, il faut savoir se tourner vers un professionnel. Car la moindre erreur en la matière a des conséquences à long terme. Pour construire des bases solides, confiez l'éducation fondamentale de votre compagnon à un professionnel. Attention, il s'agit de compétences particulières que ne possèdent que certains entraîneurs. Suivez vous-même une formation pour savoir entretenir cette éducation.
Bon pour le moral
Jouer avec son cheval, pourquoi pas : il adore ça. Mais, attention, c'est vous qui établissez les règles, et tout manquement au règlement doit être sanctionné. Sinon, gare aux débordements !
Attention, danger !
L'autorité est fille de fermeté et de cohérence : elle n'a rien à voir avec la violence. Dans les troupeaux de chevaux, la violence est l'attitude des faibles. La correction physique ne doit être utilisée qu'en réponse à une agression patente. Mal employée, elle sape votre autorité au lieu de l'asseoir.

Un peu de pratique

Voici les gestes clés que vous devrez répétez pour que votre compagnon apprenne à bien se comporter à l'écurie.
Dans le box
Quand vous pénétrez dans le box, prenez possession de l'espace : incitez votre cheval à vous céder la place en allant vers son épaule et, éventuellement, en le poussant. Il doit se placer le long d'une paroi, sur le côté ou au fond du box, loin de la porte. Faites-le chaque fois que vous entrez dans le box, même si cela arrive dix fois par jour. Très vite, il fera ce que vous attendez de lui. Lors de la distribution de la nourriture, faites de même. Le cheval ne doit pas vous bousculer pour se précipiter sur la mangeoire, et encore moins coucher les oreilles et adopter le comportement menaçant qu'il aurait envers un inférieur pour manger avant lui. Il doit attendre que vous vous soyez retiré. C'est ce qu'il ferait avec un dominant.
Sortir calmement
Si possible, sortez votre cheval plusieurs fois par jour, pour des raisons diverses. Vous éviterez ainsi l'excitation de la sortie. Si, lors de cette opération, il a une tendance à la précipitation, vous réglerez le problème en le sortant régulièrement mais pour le mettre chaque fois, pendant quinze minutes, à l'attache avant de faire quoi que ce soit d'autre. Vous le ressortirez plus tard pour le travail ou la détente. Il doit apprendre à sortir calmement de son box, en restant à 80 cm derrière vous au moins. Dans tous les déplacements, il est attentif à vos indications, respecte les distances, vous cède la priorité.

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